Selon Pierre Perrin, son livre Une mère – le cri retenu est le fruit d'un silence capable de l'élever jusqu'à la lucarne qui lui permettra de toucher par le jeux de miroirs l'amplitude panoramique où se dérobe devant les yeux assoiffés de sa mémoire la figure de la mère absente. Il pourrait répéter à dessein avec
Balzac qu'il n'y a rien de plus complet que le silence, pourtant son voyage reste une descente « dans le puits des années mortes », un effort de Sisyphe souterrain abritant l'écho de la voix dostoïevskienne des Carnets du sous-sol pour combler le gouffre sans fond qu'est devenue l'image de la figure maternelle qu'il tente de ressusciter.
En effet, à regarder attentivement son sous-titre, il est question dans ce dense récit d'autre chose que le silence et la solitude. Ce cri retenu n'est en réalité qu'une secrète décoction de « paroles muettes qui attendent des lèvres pour les dire », remède contre le manque d'amour, qui ne cesse de ronger le souvenir amenuisant d'une mère « les mains sans cesse occupées », ne sachant jamais prendre dans ses bras l'enfant qui a tant besoin de se blottir contre ce coeur maternel protecteur, mais, hélas, désespérément défaillant.
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