AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 95 notes
5
19 avis
4
22 avis
3
6 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1987. Il a quinze ans, vit sa vie d'ado quand survient le drame. La 504 du père emboutit un arbre. À cet instant, c'est toute une famille qui bascule dans l'horreur.
2007. 20 ans ont passé et la folie s'est emparée de la mère, contraignant ce fils à Revenir fils. Mais peut-il se confronter à celle qui l'a « orpheliné » il y a tant d'années ?
Une alternance d'époque. Celle d'une enfance brisée par un deuil. Une mère errant comme une âme en peine. Un fils orphelin vivant dans l'ombre de ses morts. Et puis, maintenant, ce fils devenu homme, mari, devant revenir vivre au milieu de la maladie de sa mère. Un fossé les sépare et pour ce fils il est temps de se libérer d'un passé trop lourd à porter.
« Elle fouille, déménage, range, ordonne, façon de parler, sa maison est son projet, son chantier, perpétuellement retardé, une grotte qui la protège mais qui l'ensevelit, un labyrinthe qui la perd mais qui la structure. »

Deux époques + deux narrations = une montée en puissance.
Les sentiments explosent au fil des pages. Certains diront que c'est beau. L'amour que l'on donne à une mère qui malgré sa folie reste celle qui met au monde et donc mérite toute attention. D'autres, diront que donner de l'importance à celle qui a abandonné son fils n'est pas concevable. Et c'est là que le bât blesse !
Revenir fils aborde l'amour, la famille, le deuil, la maladie. Difficile de rester insensible à ce texte. Il m'a bousculée, tiré quelques larmes par moment. Les mots de Christophe Perruchas débordent de sensibilité et d'amour. Ce fils qui donne tout ce qu'il a pour enfin aimer cette mère. Ce fils qui comprend et accepte la folie. Ce fils qui remonte la pente d'un passé douloureux. Ce fils qui maladroitement veut juste être à sa place. En clair, ça frappe fort et je n'en suis pas sortie indemne!

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/03/31/39413984.html

Lien : http://www.mesecritsdunjour...
Commenter  J’apprécie          80
Sélection 68premièresfois 2022.
Quand grâce aux fées des 68, nous suivons le travail d'écrivain. J'avais déjà lu le premier texte, "sept gingembres" et avait trouvé le roman percutant, troublant, révoltant mais une sacrée lecture.
Cette fois, l'auteur fait le portrait d'un homme et d'un fils. La première partie nous parle d'un jeune garçon, orphelin de père et qui va être pris en charge par son oncle, car sa mère va "pêter" un plomb. « La mère a touché les fils, elle a fondu les plombs », (p.94). Sa mère est atteinte du syndrome de Diogène (qui consiste à garder tout et à entasser les choses) mais elle ne se remet pas surtout de la mort subite du Petit Jean et de la perte de son mari. le narrateur va alors se retrouver orphelin de père et de mère. L'enfant lui va essayer de se construire, s'installer dans la caravane qui est au fonds du jardin, se faire des copains et des copines. Mais il sera obligé de quitter la région et de vivre ailleurs. Il va devenir orphelin, bien que sa mère soit vivante.
Nous le retrouvons ensuite alors qu'il est adulte, marié et père de deux enfants. Il va décider de retourner sur ses lieux d'enfance et essayer de reprendre contact avec sa mère, qui vit seule, encombrée dans sa maison (des scènes hallucinantes dans la maison qui est devenue une vraie jungle de cartons, de tas de journaux...).
Un texte à deux voix, celle de l'enfant-homme et de la mère.
Un texte percutant, sensible et un sacré portrait d'un homme, qui essaie de comprendre sa mère et de se comprendre. L'auteur aborde avec délicatesse, poésie et humour le thème de la folie. Une "folie douce" de la mère, qui s'est créée son monde d'encombrants (attention à ce syndrome de Diogène, moi ce sont les livres que j'entasse !!).
L'auteur parle très bien aussi de la vie de province, une banlieue proche de Nantes, de la vie au lycée, les soirées entre copains, les premières amours, flirts. Il nous parle des années 80, qui semblent si loin.
Un très beau portrait de fils-père et un bel hommage à une mère, même si elle a oublié son deuxième fils, mais la vie n'a pas été tendre avec elle. Des sujets difficiles dans ce texte (mort subite d'un nourrisson, folie de la mère..) mais l'auteur a réussi à me toucher.


Commenter  J’apprécie          70
Ce roman , le deuxième de Christophe Perruchas , se déroule en deux périodes : la première , en 1987 , quand le fils est adolescent , et que son père décède à la suite d'un accident de voiture ; la deuxième en 2007 , quand il se retrouve en couple et père d'un jeune enfant .
Le fil rouge de ce roman , c'est le syndrome de Diogène qui affecte la mère . Elle conserve tout , des vieux journaux , des tubes de Smarties , des machines à écrire auxquelles il manque des pièces , des boîtes de Nesquik , etc... Elle pousse le vice jusqu'à faire les poubelles des voisins pour accumuler davantage . le décès du père est un choc fatal pour elle : elle efface de sa mémoire son fils vivant et ressuscite son fils décédé . le jeune adolescent sera élevé par son oncle et sa tante . Ce départ est préjudiciable pour lui , il doit quitter son premier amour adolescent .
Dans la deuxième partie du roman , en 2007 , alors qu'il vit une vie de famille assez normale , il décide de renouer avec sa mère , quitte à se faire passer pour le fils décédé .
La folie de sa mère n'a fait que s'aggraver , elle vit dans un taudis , dans des conditions d'hygiène absolument épouvantables ; elle se nourrit tellement mal , que l'on s'interroge sur l'inertie des services sociaux .
S'il souhaitait retrouver l'amour de sa mère , c'est un échec : elle est dans un autre monde , de manière définitive , elle est incapable de s'exprimer de façon cohérente .
L'écriture de Christophe Perruchas est complètement maîtrisée , il laisse s'exprimer successivement le fils et la mère , de manière très différente , mais toujours avec une grande efficacité .
Ceci étant dit , j'ai eu un mal fou à rentrer dans ce livre , on ressent continuellement un grand malaise , on espère toujours que les choses vont s'améliorer , et c'est tout le contraire qui se produit .
La virtuosité de l'auteur ne réussit pas à évacuer ce sentiment , au moins en ce qui me concerne . Une petite déception .
Merci au collectif des 68 premières fois qui m'a fait découvrir ce roman .
Commenter  J’apprécie          71
"Personne n'a pu éteindre cette colère, je la sens quelquefois encore, acide, tapie, tout juste endormie, prompte à escalader n'importe quel prétexte [...] pour sortir sa tête monstrueuse et mordre, déchirer, mâcher ceux qui passent à sa portée,  les proches, ceux qui aiment et qu'elle lacère sans retenue. Personne n'a réussi..."

Dans la première partie, deux voix alternent. Celle de la mère qui ne parle jamais en utilisant le "je" mais uniquement "on". D'abord la perte d'un bébé,  l'enfant Jean, puis la mort du père, vont la faire progressivement glisser dans la folie et un jour elle en oubliera qu'elle a un autre fils, de 15 ans, vivant lui, le second narrateur. Au point qu'il sera confié à son oncle et sa tante et qu'il devra tout quitter,  lycée, petite amie, copains, cours de théâtre... Sa mère l'a "orpheliné de son vivant".

Vingt après, marié et père de famille, il éprouve le besoin de re(de)venir un fils pour sa mère, de retrouver une place auprès d'elle, de faire le deuil impossible de cette enfance brisée pour pouvoir enfin avancer et cesser de jouer la comédie de celui sur qui tout glisse... Mais à quel prix ?

"L'espace où vit ma mère n'est constitué que de minutes arrêtées,  d'époques qu'elle a traversées autant qu'elles l'ont traversée.  Ma mère immobile au centre de son univers,  dans son big-bang à l'envers,  les murs toujours plus proches,  toujours moins de place où circuler.  Son univers est en contraction,  il s'effondre sur lui-même.  Il arrivera un moment où il l'engloutira  Fatalement. Quand elle ne pourra plus accumuler, et plus encore, quand elle ne pourra plus bouger, enkystée dans son sarcophage. "

Un roman déstabilisant, tour à tour bouleversant et trivial, porté par une plume très efficace pour immerger le lecteur dans une ambiance oppressante,  voire délétère. Au point de me faire manquer d'air dans la seconde partie terrible. Déroutant, entre tendresse et hargne, un roman d'amour filial hors norme.

Dans la sélection 2022 des 68 premières fois
Commenter  J’apprécie          70
J'ai été charmée par ce roman.

Roman en deux temps.
L'adolescence d'un jeune homme qui perd son père à 14 ans, et dont la maman commence elle, à perdre pied, entassant des objets partout dans la maison de façon pathologique.
L'histoire d'un collégien, ses amis, ses attentes, le spectre d'un grand frère mort-né, sa mère malade, qui ne le reconnaît plus.

Puis 2nd temps, la même personne 20 ans plus tard, devenu papa de jumeaux, mari. Avec une idée en tête...

J'ai aimé l'écriture, vive, actuelle, poétique aussi.
J'ai aimé le héros.

Je lisais un peu trop de classiques ces temps-ci, un roman actuel m'a fait du bien !
Commenter  J’apprécie          70
Revenir fils de Christophe Perruchas
Editions La Brune

Sur un ton faussement drôle, le fils traverse l'adolescence, 14 ans, premiers émois, premier amour, les cours, le théâtre, les filles et les copains. Jacques martin dans le poste de télévision le dimanche, les Anastases aux pieds et les Camels dans la poche arrière du pantalon. Voilà, pour situer... nous sommes en 1987, exactement.
Il y a eu un grain de sable dans les rouages de la routine. Un stupide accident de voiture, le père a perdu la vie et la mère commence à perdre les pédales. Elle se souvient nettement du premier fils Paul, emporté par la mort subite du nourrisson tandis que le second fils s'efface de sa mémoire.
20 ans plus tard, 2007, le fils revient. Il parait qu'on revient toujours sur les traces de l'enfance.
La mère mène une vie presque normale…dans un capharnaüm fait de collections et d'accumulations, boites, journaux, papiers, vêtements, cadavre de bestiole.
Malheureux en amour, malheureux dans sa vie, malheureux fils dont le nom est toujours tu.
La mère croit au retour de Paul, l'autre, celui qui n'a pas vécu, le fils idéal, jamais remplacé !
Jusqu'au drame...inéluctable.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce roman, une touche personnelle qui se joue de l'association de mots comme des associations d'idées. Ce sujet le syndrome de Diogène n'a que rarement (ou peut-être jamais ?) été abordé dans la littérature.
Et à la fin du livre, je n'ai eu qu'une envie, me débarrasser de toutes mes collections, de tous mes cabinets de curiosité divers et variés...
Commenter  J’apprécie          60
Au départ, la mère, le père, le fils...
Et puis, un accident de voiture, la mère et le fils se retrouvent seuls ; seuls ensemble, seuls face à leur deuil, seuls avec leurs souvenirs. A l'adolescence, pas facile de communiquer sa peine, de soutenir l'adulte à côté de soi. Alors l'enfant prend ses distances et la mère perd pied.
Les anciennes blessures refont surface, la perte d'un enfant mort-né avant la naissance du fils revient frapper la mère.
La rupture entre la mère et le fils sera-t-elle inéluctable ? L'adolescent devenu adulte sera-t-il capable de trouver l'équilibre qui lui a manqué ?

Deux voix, deux époques ; à vingt ans d'intervalle, Christophe Perruchas fait parler la mère et le fils.
Pour le fils, la première personne du singulier ; pour la mère, le "on" indéfini et multiple, représente bien la perte de repères, le refuge inéluctable dans une autre réalité, faite d'empilements rassurants et de souvenirs.

J'ai beaucoup aimé ce roman, à l'émotion et aux voix authentiques. Je l'ai commencé sans trop savoir à quoi m'attendre et je l'ai terminé le lendemain, incapable de rester loin de ces deux personnages brisés.
L'émotion affleure à chaque page, le deuil chez la mère, le manque chez le fils, les désillusions chez l'un et l'autre.

D'autre part, le regard de l'auteur sur notre société est extrêmement juste ; 1987 ou 2007, la peinture de chacune de ces époques est pertinente et acérée.
Je referme Revenir fils avec un serrement de coeur.
Un très beau roman.
Commenter  J’apprécie          60
Qu'il est triste ce livre !
Qu'il est triste de voir ce qu'est - ce que devient - la vie de cette femme et de son fils !
Parfois, les fils se touchent et alors tout disjoncte... c'est à peu près en ces termes que le narrateur parle de sa mère...
Elle qui a déjà perdu un enfant en bas âge se retrouve veuve alors que le cadet n'a que 14 ans...
Elle qui avait déjà tendance à tout garder avec pour leitmotiv "on ne sait jamais, ça peut servir"...
Elle qui selon les points de vue n'avait rien dans sa vie - ou si peu - ou qui au contraire en avait trop, elle se retrouve seule, en psychiatrie... elle a décompensé...

Lui, son fils cadet, le narrateur se retrouve seul aussi... entouré mais au fond, si seul...

Vingt ans plus tard, qu'est-elle devenue ? Son besoin d'amasser les choses s'est-il muté en véritable pathologie ? Cette pathologie qui s'appelle le syndrome de Diogène et qui bouleverse la vie du malade mais aussi de ceux qui l'entourent...
Et lui, qu'est-il devenu ? Comment a-t-il grandi ? Comment s'est-il construit ?

Vraiment très émouvant de lire les dommages collatéraux de la maladie psychiatrique qui affecte toute le famille.

Un roman fort et poignant.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai lu ce roman qui fait partie de la sélection des @68premieresfois , mais ici, nous sommes sur le second roman de l'auteur.
.
Un roman à deux voix, d'un côté le fils, de l'autre la mère.
.
J'ai été touché par ce fils, que la vie n'a pas épargné. Il perd son père, puis quelques temps après sa mère l'efface de sa mémoire. Cet enfant qui se retrouve seul et contraint de vivre chez son oncle.
.
J'ai été ému de le voir revenir dans la maison de son enfance, le voir redécouvrir sa mère, la folie de sa mère, l'état de la maison dans laquelle elle vit…
.
Une lecture très touchante !
.
Merci aux @68premièresfois pour cette jolie découverte !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
La souffrance aux frontières de la folie : décidément un thème récurent de mes lectures de l'été, et de la #rentréelittéraire en particulier.
Il est ici question d'un adolescent qui a vu mourir son père et sombrer sa mère. Les chapitres alternent entre ces survivants. L'un s'échappe, apprivoise la vie ; l'autre se renferme sur ses obsessions et sur ses pulsions de mort.
La maladie mentale - dont le syndrome de Diogene - n'est finalement pas au coeur du récit comme je le pensais au départ ; petite déception de ce côté là.
C'est davantage un roman d'apprentissage, un roman sur l'envol dans un contexte de maniaco-dépression. La seconde partie, qui transforme l'effritement en affrontement, m'a bien plus touché.
Et puis l'écriture, déroutante, désordonnée. Les mots semblent dégouliner, les pensées se bousculent, les phrases n'en sont pas tout à fait. Cette narration qui cavale m'a souvent emportée, mais quelques fois fatiguée.
Malgré ces petites réserves, je lirai sans hésiter le prochain roman de cet auteur car je suis convaincue qu'à l'image de sa seconde partie, il va aller vers du plus abouti.
Commenter  J’apprécie          40



Autres livres de Christophe Perruchas (1) Voir plus

Lecteurs (236) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}