Ce roman , le deuxième de
Christophe Perruchas , se déroule en deux périodes : la première , en 1987 , quand le fils est adolescent , et que son père décède à la suite d'un accident de voiture ; la deuxième en 2007 , quand il se retrouve en couple et père d'un jeune enfant .
Le fil rouge de ce roman , c'est le syndrome de Diogène qui affecte la mère . Elle conserve tout , des vieux journaux , des tubes de Smarties , des machines à écrire auxquelles il manque des pièces , des boîtes de Nesquik , etc... Elle pousse le vice jusqu'à faire les poubelles des voisins pour accumuler davantage . le décès du père est un choc fatal pour elle : elle efface de sa mémoire son fils vivant et ressuscite son fils décédé . le jeune adolescent sera élevé par son oncle et sa tante . Ce départ est préjudiciable pour lui , il doit quitter son premier amour adolescent .
Dans la deuxième partie du roman , en 2007 , alors qu'il vit une vie de famille assez normale , il décide de renouer avec sa mère , quitte à se faire passer pour le fils décédé .
La folie de sa mère n'a fait que s'aggraver , elle vit dans un taudis , dans des conditions d'hygiène absolument épouvantables ; elle se nourrit tellement mal , que l'on s'interroge sur l'inertie des services sociaux .
S'il souhaitait retrouver l'amour de sa mère , c'est un échec : elle est dans un autre monde , de manière définitive , elle est incapable de s'exprimer de façon cohérente .
L'écriture de
Christophe Perruchas est complètement maîtrisée , il laisse s'exprimer successivement le fils et la mère , de manière très différente , mais toujours avec une grande efficacité .
Ceci étant dit , j'ai eu un mal fou à rentrer dans ce livre , on ressent continuellement un grand malaise , on espère toujours que les choses vont s'améliorer , et c'est tout le contraire qui se produit .
La virtuosité de l'auteur ne réussit pas à évacuer ce sentiment , au moins en ce qui me concerne . Une petite déception .
Merci au collectif des 68 premières fois qui m'a fait découvrir ce roman .