Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 31 : L'attentat de Lancaster Gate

Les gens haïssent le gouvernement et pensent qu’ils pourraient faire mieux. La plupart haïssent ceux qui ont plus d’argent qu’eux, jusqu’au jour où ils en ont aussi. Et après ils haïssent les impôts.

Parfois la différence entre un échec et un succès tient moins aux erreurs que l'on commet qu'à la capacité ou non de les surmonter.

Quelle que soit notre diligence, ou notre intelligence, nous ne pouvons pas empêcher tous les crimes, et la Special Branch pas davantage. Ce que nous pouvons faire, c’est arrêter les salauds après.

Chacune de nous serait prête à endurer la souffrance de ceux que nous aimons, surtout celle de nos enfants. Nous persistons à essayer de le faire, même en sachant pertinemment que c'est impossible. Depuis le moment où ils naissent, nous les aidons à se relever quand ils trébuchent, nous les encourageons, nous croyons en eux quand personne d'autre ne le fait, nous pleurons pour eux quand ils sont mal. La tragédie, c'est de ne pas ressentir cela. Personne ne devrait être privé d'amour.

Certes, on pouvait commettre des erreurs, cela arrivait à tout le monde, avec parfois de graves conséquences. Il ne doutait pas que certains policiers mentaient, soit pour se protéger, soit pour protéger autrui.

Certes, des policiers mouraient dans l’exercice de leurs fonctions de temps à autre. Comme tout un chacun, ils pouvaient être victimes d’accidents de la circulation, ou de déraillements, qui causaient un grand nombre de victimes. Des immeubles étaient la proie d’incendies, des ponts s’effondraient, parfois des inondations provoquaient des dégâts épouvantables. La différence, c’était que cet incident avait été un acte délibéré, né de la volonté et de l’imagination d’un homme, et dirigé spécifiquement contre la police.

Comme d’habitude, l’essentiel des conversations se déroulait en français, la langue de la passion et de la réforme.

Sur le continent le président Carnot, le tsar Alexandre II, le Premier Ministre espagnol, des Castillo, et, au début de l'année l'impératrice Elisabeth d'Autriche-Hongrie avaient été assassinés. La violence gagnait-elle l' Angleterre aussi ?

Dans la vie publique, ce ne sont pas les fautes des gens qui les détruisent, mais les mensonges qu'ils racontent pour les cacher, reprit-elle gravement. Tu n'as pas remarqué cela ? En politique, cela arrive constamment. Je ne sait pas comment on pourrait ne pas s'en apercevoir. Un aveu et des excuses peuvent être pardonnés. C'est pareil dans la bonne société. C'est le mensonge qui est fatal.

On ne peut pas frapper un homme à terre !