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Critique de tolbiac


Un païen ? Un cul terreux ? Un homme, un vrai ?
Ce roman a reçu le prix des libraires en 1966. Ca ne veut rien dire. Mais en général, les libraires ont bon goût. Et là dès l'entrée en matière, on s'indigne que cette pépite n'ai pas été exposé sous plus de lumières.
Hesse avait déjà évoqué, dans “ Narcisse et Goldmund” la recherche du beau, d'une certaine philosophie de la vie (il avait confronté deux protagonistes à ces fins)… le personnage principal, Charles Desperrins est un peu un frère jumeaux du « Goldmund » d'Herman Hesse. Mais son talent, sa vie est racontée avec la gouaille campagnarde qui caractérise les hommes en ce temps là… Quel temps ? le début du XX siècle.
Qu'on déroule le tapis rouge à tant d'écrivains et qu'on en oublie Jacques Perry, du moins, ce roman en particulier est une injustice criante.
Il s'agit de chair, de couleur, d'émotions en recherche, d'Art le tout sous la caillasse qui cri, sous l'épaisseur végétale de la campagne. Il s'agit de regards, d'attentions. Il s'agit d'hommes qui triment, trinquent, boivent, transpirent. Il s'agit de foi aussi, il y a du Pagnol là dedans, du Giono, de l'Audiard. C'est intense puis subtil, avant de dériver vers une sorte quintessence qui mari l'époque avec l'homme.
Que ce livre ne revienne pas régulièrement sur le devant de la scène est une hérésie, une erreur qui sera un jour ou l'autre réparé. Comme avec Upton Sinclair qui n'a été abordable au public français qu'à la grâce d'une adaptation cinématographique de son « pétrole »… On peut comprendre que ce Zola Américain ait mit du temps à traversé l'Atlantique, mais là… Perry est là, à notre portée….. Juste dans l'arrière salle du café du commerce, au bout de la plage du village. Et il suffit qu'on ouvre la porte, qu'on s'accoude au comptoir et qu'on écoute la tenancière pour que tout revienne. Perry pourrait même être là, à une table, jouant au tarot.
J'imagine qu'il me raconte lui-même la légende de Charles Desmoulins, ce païen qui se mit à peindre en lieu est place du langage. Qui se découvrit en lueur, en nuance…
Bouleversant !
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