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Citations sur Le livre de l'intranquillité (816)

Je suis devenu un personnage de roman, une vie lue. Ce que je ressens est seulement ressenti (bien malgré moi) pour qu'il soit écrit que cela a été ressenti. Ce que je pense arrive aussitôt en mots, mêlés à des images qui le défont, s'ouvrent en rythme qui sont déjà quelque chose d'autre. A force de me recomposer, je me suis détruit. A force de me penser, je suis devenu mes pensées, mais ne suis plus moi. Je me suis sondé, et j'ai laissé tomber la sonde ; je passe ma vie à me demander si je suis profond ou non, sans autre sonde aujourd'hui que mon regard qui me montre - clair sur fond noir dans le miroir d'un puits vertigineux - mon propre visage, qui me contemple en train de me contempler.
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J'éprouve une grande lassitude au centre de mon coeur. Celui que je n'ai jamais été me désole, et je ne sais quelle sorte de nostalgie naît de mon souvenir de lui. Je suis tombé parmi les espoirs et les certitudes, comme tous les soleils couchants.
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On peut ressentir la vie comme une nausée au creux de l'estomac, et l'existence de notre âme comme une gêne dans tous nos muscles. La détresse de notre esprit, quand elle est ressentie avec acuité, soulève de loin des marées dans tout notre corps, et nous fait souffrir par délégation.
J'ai conscience de moi dans l'un de ces jours où la douleur d'être conscient devient, comme dit le poète, langueur et nausée, et douloureux désir.
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Maintenant que les dernières pluies ont déserté le ciel pour s’établir sur terre — ciel limpide, terre humide et miroitante —, la clarté plus intense de la vie, suivant l’azur , est repartie dans les hauteurs, s’est égayée de la fraîcheur des averses passées ici-bas, et a laissé un peu de son ciel dans les âmes, un peu de sa fraîcheur dans les cœurs.
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Rien ne me révèle aussi intimement, n'interprète aussi totalement la substance de mon malheur congénital, que le genre de rêverie que je chéris réellement le plus, le baume qu'en secret je choisis le plus fréquemment pour apaiser mon angoisse d'exister. Le résumé et la quintessence de ce que je souhaite, c'est cela : dormir la vie. J'aime trop la vie, pour pouvoir la désirer disparue ; j'aime trop ne pas la vivre pour éprouver un désir trop importun de la vivre.
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Heureux ceux qui souffrent dans l’unité. Ceux que l’angoisse trouble sans les diviser, ceux qui croient jusque dans l’incrédulité, et qui peuvent s’asseoir au soleil sans arrière pensée.
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Je suis, en grande partie, la prose que j'écris. Je me déroule en périodes et en paragraphes, je me sème de ponctuation et, dans la distribution sans frein des images, je me déguise, comme les enfants, en roi vêtu de papier journal ou, dans la façon dont je crée du rythme à partir de mots, je me couronne, comme les fous, de fleurs séchées, mais toujours vivantes dans leurs rêves. Et, par dessus tout, je suis calme comme un pantin qui prendrait conscience de lui-même et hocherait la tête, de temps à autre, pour que le grelot perché au sommet de son bonnet pointu (et d'ailleurs partie intégrante de sa tête) fasse résonner au moins quelque chose - vie tintinnabulante d'un mort, frêle avertissement au Destin.
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Avoir des opinions, c'est être vendu à soi-même . ne pas en avoir, c'est exister. Les avoir toutes, c'est être poète.
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Exister, c'est se démentir point rien n'est plus symbolique de la vie que ces articles de journaux venant démentir ce que c'est même journaux ont dit la veille. Vouloir, c'est ne pas pouvoir . quiconque a pu agir l'a voulu avant de pouvoir le faire mais seulement après l'avoir pu effectivement . quiconque veut ne pourra jamais, car il se perd à vouloir. Je crois que ces principes sont fondamentaux.
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J'éprouve une nausée physique, montant du fond de l'estomac, à l'égard des rêveurs d'idéals[?] socialistes, altruistes, humanitaires en tout genre. Ce sont des idéalistes sans idéal, des penseurs sans pensée. Ils recherchent la surface de la vie
pour obéir à la fatalité des tas d'ordures, qui dérivent à fleur d'eau et se croient beaux parce que les coquillages vides dérivent à fleur d'eau, eux aussi.
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