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Citations sur Je refuse (28)

Tout était silencieux. Ils s'arrêtèrent un instant pour contempler le spectacle. Jim se tourna vers Tommy :
-On pourrait devenir croyant à moins que ça
- Toi, tu l'es déjà.
-Plus tellement. je suis socialiste. Je suis pour une société sans classes.
Tommy ne répondit pas. (...) La lune perçait des trouées entre les arbres, et la glace étincelait, parfaite.
- Putain, que c'est beau, dit-il
(p. 139)
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-Je vais te clouer le bec.
Et il s'est tourné vers moi, et son visage était d'une dureté comme je n'en avais jamais vu. Il n'avait plus aucune retenue; il m'a de nouveau envoyé contre le mur, et tout l'air m'est sorti de la bouche dans un gémissement venant des tréfonds de mon corps. Mais je ne voulais rien ressentir, je ne voulais rien entendre, et j'ai rempli ma tête d'un rêve que mon père ne voyait pas. Et ça a marché, je vous le jure. Et je me suis engouffré dans mon rêve, et il me croyait dans la même pièce que lui, dans la même maison que lui, alors que j'étais ailleurs. Et je faisais comme si la douleur n'existait pas, comme si je ne sentais rien, ni au visage, ni aux bras, ni à la poitrine, et je m'envolais dans mon rêve (...) Je sentais pourtant comme dans une ivresse que je n'avais plus peur de lui. Je jubilais. (p. 39)
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J’ai bifurqué à gauche, et j’ai continué vers l’ouest en passant par Fjerdingby et Flateby, des endroits où je n’avais jamais mis les pieds et dont je découvrais les noms sur les panneaux de signalisation.
- Vous devez avoir une alliance, non ? Pourquoi vous ne la portez pas ?
- Oui, j’en ai une. Je ne la porte pas parce que je ne veux pas
- Et lui, il ne veut pas que vous la portiez ?
- Bien sûr que si. Je l’exige, dit-il. Mais je refuse. C’est ce que je fais. Je refuse. Et maintenant j’en ai assez. Je ne resterai pas une heure de plus avec lui.
- Vous avez décidé ça quand ?
- Aujourd’hui.
- Aujourd’hui ? Quand je suis arrivé à la cafétéria ?
- Non, un peu plus tôt.
- Quand l’autre type est arrivé ? Celui qui est toujours triste ?
- Oui. C’est ça.
Je ne voulais pas qu’elle me parle de l’autre type. Il m’énervait. Son existence m’énervait. Il ne m’avait pourtant rien fait. Il s’occupait de ses affaires, n’ennuyait personne avec ses problèmes et ne déposait pas sa vie entre les mains d’inconnus. J’aurais pu faire comme lui. J’aurais pu tenir ma langue. Mais alors je ne serais pas là en ce moment.
Avec elle.
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Jonsen n'avait jamais eu d'enfants, et je crois qu'il n'aurait pas imaginé de parler aux gens autrement que comme des adultes. Comme si c'était le seul langage dont il disposait, quelle que soit la personne en face de lui, un enfant, un jeune ou un type entre deux âges. De son temps, la jeunesse, ça n'existait pas. On était enfant, puis on était confirmé et on devenait adulte. Et on bossait comme un adulte. (p. 121)
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Parfois,il vous est impossible de vous rappeler ce qui s'est passé à telle période de votre vie;impossible de vous rappeler ce que vous avez fait,ce que vous avez dit et à qui; impossible de vous rappeler le quotidien,les journées d'école ,les anniversaires auxquels vous étiez invité.Mais vous vous rappelez les couleurs de ces jours-là,et les paumes de vos mains se rappellent si tel objet était doux,lisse ou rugueux,elles gardent le souvenir des pierres et des arbres,elles gardent celui de l'eau et de certains vêtements ;vous vous rappelez que tel vêtement était important,mais vous ne savez plus pourquoi,et un numéro de téléphone ressurgit parfois.mais vous ignorez à qui il appartenait 25 00 45 ,c'était qui?Et un phrase vous revient,mais qui la prononçait,lui ou vous?Peu importe peut-être l'avez-vous prononcée en même temps...
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Quatre années s'étaient écoulées, mais cela paraissait bien plus long. Ils avaient changé. Tommy avait changé. Plein de choses s'étaient passées. Du temps avait passé. A l'époque il avait treize ans, il en avait dix-sept , presque dix-huit. Dans une vie, c'étaient les années les plus longues. (p.87)
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J’ai fini par m’asseoir. Il était toujours debout, et ça m’a énervé ; qui, de nous deux, était en mauvaise forme ? Pas moi. Lui, au contraire, semblait prêt à se casser en deux à tout moment. Et il souriait, jouait les malins ; il inventait des histoires, voilà ce qu’il faisait. Je n’avais même pas besoin de faire semblant d’y croire ; ce n’était pas ça le but. On savait très bien tous les deux pourquoi il boitait ; il n’avait rien oublié, rien refoulé. Mais il n’était pas question de parler de ces choses-là, surtout pas. Au contraire : nous allions nous regarder à la dérobée, sourire presque imperceptiblement et partager notre secret, nos souvenirs. Comme si c’était un bien que nous possédions en commun, lui et moi, quelque chose d’intime et de violent, un lien occulte et brûlant qui nous unissait. Un lien du sang.
C’est alors que je me suis levé. La paix, non, me suis-je dit. Un lien entre nous, certainement pas.
Je refuse.
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Jim et moi, on était tout le temps ensemble, c'était comme ça depuis toujours, on voyait rarement l'un sans l'autre. Quand Tommy se pointait, Jim n'était pas loin, et vice-versa. Les vieux du hameau n'y comprenaient rien: on était si différents; le soir, derrière nos portes fermées, on menait des vies si différentes. Mais nos différences nous apportaient beaucoup. Qui se ressemble s'assemble, dit-on souvent; nous, on s'était aperçus que c'était faux. (p. 59)
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Parfois, il vous est impossible de vous rappeler ce qui s'est passé à telle période de votre vie ; impossible de vous rappeler ce que vous avez fait, ce que vous avez dit et à qui ; impossible de vous rappeler le quotidien, les journées d'école, les anniversaires auxquels vous étiez invité. Mais vous vous rappelez les couleurs de ces jours-là, et les paumes de vos mains se rappellent si tel objet était doux, lisse ou rugueux, elles gardent le souvenir des pierres et des arbres, elles gardent celui de l'eau et de certains vêtements ; vous vous rappelez que tel vêtement était important, mais vous ne savez plus pourquoi, et un numéro de téléphone ressurgit parfois, mais vous ignorez à qui il appartenait, 25 00 45, c'était qui ?"
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Il ne discriminait personne, il ne faisait aucune différence entre garçons et filles. Il nous flanquait des coups de pied à tous les quatre.
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