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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais repéré ce livre grâce à Eva. J'ai regardé pour l'emprunter et je n'ai pas trouvé à la bibliothèque. du coup, quand je l'ai vu à la masse critique Babelio j'ai tenté ma chance et …gagner.

Alors, maintenant, je peux vous en parler.

C'est un court, mais très intéressant essai. Les chiffres donnés sont effarants, juste en regardant le résumé ça donne un petit indice.
Mais il n'y a pas que les chiffres qui portent à réfléchir. Il y a aussi toute la construction de notre civilisation. La façon dont on est éduqué.
Mais pire que tout, ce sont les a priori que nous avons encore et toujours sur les différences entre les hommes et les femmes.
Il faudrait vraiment arriver à déconstruire tous ces a priori et la construction même de la société.
En même temps que je lisais cet essai, j'en suis venue à me demander pourquoi, nous, les femmes, payons plus cher en assurances que les hommes.

Un essai à lire, que l'on soit un homme ou une femme.
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Comportements asociaux masculins - Coût de la virilité

Le budget de la justice en France est de 9,06 milliards d'euros par an. Les prisons peuplées à 97 % d'hommes, c'est 70 000 écrous (103 personnes pour 100 000 habitants). La construction d'une cellule coûte entre 150 000 et 190 000 euros ; une année de prison coûte 32 000 euros. A quoi il faut rajouter les peines en milieu ouvert (174 000) soit 244 000 sous main de justice en France, ainsi que les effectifs de police et de gendarmerie qui dépendent respectivement de l'Intérieur et de l'Armée. Et les pompiers : secours santé et incendie (ce dernier à 7 %). Les hommes sont surreprésentés dans les services d'urgences, en accidentologie ; ils totalisent 52 % des km parcourus mais 85 % des accidents mortels, à tel point que Lucile Peytavin propose que le sticker A signalant le jeune conducteur ou la jeune conductrice (mais adorée, elle, des assureurs) soit remplacé par H pour homme à vie sur leurs voitures ! Violences conjugales, violences à enfants, viols, délits sexuels. Actes violents contre l'état et les Forces de l'ordre, 87 % d'hommes, 93 % pour les guet-apens, les attentats terroristes, le trafic de drogue et la traite humaine : clients de prostituées, 99 % d'hommes, 73 % des proxénètes. Même les incendies de forêt qui occupent les pompiers l'été sont majoritairement d'origine humaine donc de la délinquance. 99 % des pyromanes sont des hommes. Les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 130 morts, 413 blessés, coût estimé pour la société à 2,2 milliards d'euros soit 0,1 % du PIB. Neuf terroristes, neuf hommes. Et la récidive concerne les hommes à 94 %. Je ne fais qu'un résumé de ces données fastidieuses et démoralisantes. Il faut lire le livre où figurent tous les comportement asociaux masculins, et les dépenses générées poste par poste.

Après avoir expliqué précisément sa formule mathématique de calcul et avoir évalué le coût annuel de chaque poste, Lucile Peytavin arrive au chiffre de 95,2 milliards d'euros PAR AN.

Les services de sécurité et de justice s'appuient sur une multitude de facteurs pour cerner le profil des délinquants : milieu social, âge, environnement éducatif, misère, alors que la surreprésentation des hommes nous dit que le facteur déterminant et prédictif de la délinquance est le sexe.
Lien : http://hypathie.blogspot.com..
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J'ai ressenti un énorme "Enfin !" en lisant ce livre. Oui, depuis quelques années (autant dire, depuis trop peu de temps), lorsqu'un homme (tiens donc) sort des propos xénophobes dans les médias, pour parler d'X événement, il met souvent en avant l'origine ethnique, la religion, les origines sociales du présumé coupable ; mais il n'est jamais question que le présumé coupable est, avant tout, un homme.

"Le coût de la virilité" est une brillante, percutante, fine analyse d'un problème si imbriqué dans notre société actuelle qu'il est très difficile de prendre assez de recul pour le percevoir en entier. Déjà, et cette phrase est absolument nécessaire à la compréhension globale de mon avis et est en corrélation direct avec mon intro, il n'est jamais question des "hommes dans leur généralité" qui posent problème. le problème est bien la virilité.

Cette éducation, ce dogme, ce culte, ce fonctionnement sociétale qui tue des hommes, des femmes, des enfants, des sociétés, la planète.
Lucile Peytavin explique tout dans un travail d'une grande clarté.

Je recommande ce livre à absolument tout le monde, dès l'adolescence. Il me paraît être un de ces ouvrages fondamentaux qui pourrait bien changer notre vie à toutes et tous.
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Un livre que tous les responsables d'éducation devraient au moins lire une fois.Facile à lire. Des informations qui changent. Voilà au moins une information de pro :) et c'est assez positif finalement. À lire par ces temps d'obscurantisme. pour en savoir plus écouter mon podcast
Lien : https://unlivrequejaime.lepo..
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Un essai nécessaire au constat sans appel, accessible et facile à lire tout en étant documenté et rigoureusement expliqué.
Je ne peux qu'espérer qu'il permettra une prise de conscience massive
Je ne peux que redouter qu'il ne devienne qu'un témoin vain de l'absurdité du système bien huilé patriarcal.
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Vous avez tous déjà vu, je pense, un garçon ou un homme adopter un comportement à risque pour prouver sa valeur, sa virilité et obtenir la reconnaissance de ses pairs. Faire du une roue à moto, grimper en haut d'un building, ou tout simplement se battre. Je lis des essais féministes depuis plusieurs années maintenant, mais je n'avais encore jamais réfléchi au coût financier des comportements viriles pour notre pays. Je restais toujours focalisée sur le coût humain, émotionnel et social. Lucile Peytavin, elle, a eu cet éclair de génie. Cette historienne a fait un travail minutieux de recherche (ouvrage très sourcé) pour dresser un bilan des comportements viriles à l'aide de statistiques. Puis, à partir de ces mêmes statistiques, elle a calculé pour donner une idée la proche possible du véritable coût et de ce que l'on économiserait si cela disparaissait. Inutile de vous dire que notre société serait toute autre et que la dette serait effacée. C'est affligeant quand on y pense. J'ai néanmoins beaucoup apprécié que l'autrice prenne le temps de nous expliquer les bases de ce comportement et en quoi il est acquis et non inné avant d'entrer dans le vif du sujet. Car s'il est acquis, il est complètement évitable et c'est là la beauté de ce livre. Je pense que tout le monde devrait le lire !
Lien : https://www.paracosme.com
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Saviez-vous que la population carcérale en France était composée à plus de 96% d'hommes. Lorsqu'elle découvre avec stupéfaction ce chiffre, l'autrice commence à collecter les chiffres de la délinquance et en découle alors ce brillant essai, dans lequel elle calcule coût de cette violence masculine.

Agressions sexuelles, accidents de la route, vols, trafic de stupéfiants, etc. Combien coûte humainement et matériellement ces crimes et délits majoritairement commis par des hommes ? Pour ne pas spoiler, je ne dévoilerai pas le chiffre mais c'est impressionnant. Et déprimant. Tant de choses pourraient être financées si les hommes se comportaient... comme des femmes.
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Passionnant !
Un petit essai qui aborde un axe rarement développé dans la littérature féministe : au-delà des valeurs morales et des principes d'égalité, qui a déjà réfléchi à l'argent dépensé par l'Etat pour gérer la violence des hommes ?

Spoiler : 95.2 milliards d'euros par an, qui pourraient être dépensés autrement. "Le gain potentiel permettrait de transformer la société de façon inédite et de sortir des politiques de "redressement" qui consistent à augmenter les impôts et diminuer les dépenses de l'Etat." (page 150)

"un exemple parmi d'autres : les parents multiplient les mises en garde auprès des filles au sujet des risques qu'elles encourent lors de sorties* mais ne s'interrogent pas outre mesure sur le conduite de leurs fils lors de ces mêmes sorties. La violence masculine précoce, loin d'être enrayée, se voit au contraire encouragée, comme une partie prenante et immuable de l'ordre des choses. Ainsi, les garçons sont plus libres de circuler dès la préadolescence et occupent l'espace public en ayant reçu peu de consignes quant à leurs comportements."
*Lieber M "genre violence et espaces publics, la vulnérabilité des femmes en question", in Violences et ordre social sexué, Presses de Science-Po, Paris 2008.

"Il peuvent se mettre volontairement en danger, pensant qu'ils sont invulnérables. Des études ont en effet montré que plus les hommes sont attachés à une vision rigide de leur masculinité, moins ils ont recours à des soins de santé préventifs. Pour l'historien Ivan Jablonka, "la surmortalité masculine révèle une souffrance qui est la somme des injonctions incorporées par les hommes depuis l'enfance : exhibition virile, culture de l'excès, surinvestissement dans le travail, refus de la plainte, choix de la taciturnité, inaptitude à exprimer ses émotions"*. La virilité profite aux hommes en assurant leur domination, mais les détruit dans un même mouvement."
*Jablonka, des hommes justes, du patriarcat aux nouvelles masculinités, Seuil, Paris 2019.

"Dans nos sociétés développées, les garçons meurent davantage de blessures non intentionnelles que les filles. Au sein des Pays de l'OCDE, ceux de moins de 14 ans ont 70% de risques de plus que les filles de mourir dans un accident.* de façon générales, ils ont des accidents plus fréquents et plus graves. L'exposition au risque n'est pas la principale explication, puisque des études** ont démontré que lors d'une même activité, les hommes prennent davantage de risques que les femmes. Il estiment, quel que soit leur âge, qu'ils sont moins vulnérables et qu'ils maîtrisent la sitation."
*Unicef, A league tablr of child deaths by injury in rich nations, 2001, Innocenti report card n°2, Unicef Innocenti Research Centre, Florence.
**Byrnes JP Miller DC, Schafe WD, "Gender differences in risk taking : a meta analysis. Psychological bulletin, Vol 125 (3) 1999.
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Ouvrage extrêmement pertinent l'autrice permettant de mettre en perspective la vie financière de chaque citoyen.ne français.e (qui paye ses impôts 😝) et l'éducation donnée au garçons qui aboutit à une dette ahurissante... Un excellent moyen de se rendre compte du déficit causé par la culture viriliste.

Le développement de l'argumentaire est exprimé clairement, appuyé sur des exemples sourcés et nombreux.
La conclusion m'a mis une claque.

Bonus : l'autrice regroupe dans une brève partie du livre la totalité de ses calculs, ce qui permet de ne pas être assommé.e par trop de maths quand on est allergique aux calculs comme moi...
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Ce livre est d'utilité publique. Nier les arguements extrêmement sourcés de l'autrice revient à faire preuve de mauvaise foi. Bien sûr que la virilité est une construction sociale et bien sûr qu'elle a un impact délétère sur chacun d'entre nous, mais particulièrement les femmes. Il n'y a qu'à voir combien (toutes ?) ont peur de marcher seules la nuit ou bien simplement dans un endroit sombre.
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