AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'éclat de la lumière (14)

Anne Philipe --- ... Arpad, tu as dit quelque part : "Plus on est abstrait, plus on est figuratif."
Arpad --- Je ne sais pas ce que j'ai dit. Je me contredis souvent parce que chaque chose est explicable à beaucoup de points de vue, et la contradiction souvent n'est qu'apparente. Dans tous les cas, quant à moi, j'ai besoin de réel parce que pour moi l'abstrait commence par une grande et personnelle simplification de la nature. Au cours de ma vie de peintre je suis parti de l'essence de la nature et je suis allé vers l'abstrait, et ensuite j'ai tant aimé l'abstrait que j'ai oublié la nature. A force d'expériences j'ai compris que régulièrement je devais revenir à la nature. J'ai besoin d'aller vers le plus vrai que le vrai, c'est-à-dire l'essentiel des choses, essentiel aussi bien comme tableau que comme pensée. Oui, quelque chose d'essentiel que je veux exprimer. Ce sont des choses très difficiles à expliquer. Chaque tableau est différent et représente une expérience nouvelle. On explore une certaine région, on s'en fatigue, on en sent les failles et l'on va explorer un autre versant. Un artiste est un explorateur permanent. p 81
Commenter  J’apprécie          201
Maria Helena Vieira da Silva :
Vous savez, c'est curieux, j'ai des couleurs d'été et des couleurs d'hiver. Quand il fait chaud j'aime peindre du bleu, du vert, du blanc. Le blanc je peux l'employer toute l'année, du reste. Et quand il fait froid j'aime le rouge. "La bibliothèque rouge", par exemple, je l'avais commencée à Paris, lentement, puis je suis venue ici, à Yèvres, au mois de mai, il faisait froid, je l'ai continuée et un beau jour il s'est mis à faire chaud et je l'ai tournée vers le mur. Je l'ai terminée à l'automne, dès que j'ai eu envie de chaleur.
Commenter  J’apprécie          200
Vieira da Silva vit, d'une façon presque permanente, dans un état de tension qui s'exprime, sublimé, dans son oeuvre. Il semble que son esprit ne soit jamais en repos. On dirait qu'elle pose au monde et à elle-même des questions dont elle ne trouve nulle part la réponse.
Le lecteur sentira, je crois, l'humour profond d'Arpad Szenes, sa sagesse, son humanité lucide et généreuse, sa façon d'être bien avec lui-même, toutes choses qui lui donnent un naturel et une liberté incomparable car elles lui suggèrent de ne pas attacher trop d'importance ni à soi, ni à l'opinion d'autrui.
L'un et l'autre possèdent au plus haut point le don d'intensité de vie. Chaque jour, je pourrais dire chaque instant, est vécu avec une force extraordinaire, d'où jaillit leur pouvoir de création et leur rayonnement.
p 8 Avant-propos d'Anne Philipe
Commenter  J’apprécie          200
Vieira.- Nous, les peintres, nous paraissons stupides quand nous parlons. Nous savons quantité de choses mais c'est dans nos tableaux que nous les disons. Entre nous, nous nous comprenons à mi-mots. Un regard, un geste suffisent. (p. 14)
Commenter  J’apprécie          160
Anne Philipe - On voudrait tellement savoir comment se passe le mystère de la naissance d'un tableau ?
Vieira.- Vous savez c'est chaque fois différent. Et Dieu sait quand se fait le tableau...Un tableau est chose tout à fait mystérieuse, et la façon dont il se fait aussi... (p. 52)
Commenter  J’apprécie          102
Vieira.- Au fond ça ne m'intéressait pas du tout d'aller dans le monde. Je m'y sentais encore plus seule. C'était une époque triste, au Portugal; Salazar n'avait pas encore pris le pouvoir mais la liberté qui régnait était absolument anarchique. Continuellement, des révolutions éclataient, les unes de gauche, les autres provoquées par la droite. L'atmosphère était irrespirable. La ville était devenue très sale alors que sa luminosité, sa propreté, ses trottoirs de pierre blanche, calcaire, presque de marbre, font partie de sa beauté. (p; 67)
Commenter  J’apprécie          80
Maria Helena Vieira da Silva --- Il y a des choses très mystérieuses : parfois on commence un tableau et à un moment on est arrêté, "ça ne marche plus", on le met de côté, et un jour, on ne sait pas pourquoi, on le reprend et il n'y a plus aucun blocage.
Arpad Szenes --- C'est parce qu'on était trop dedans. Il faut une certaine distance et on la trouve en abandonnant le tableau un certain temps.
M.H. Vieira da Silva --- Quelquefois un tableau est complètement mort et on l'allume, il devient vivant ; un changement impondérable, imprévu s'est fait, on ne sait comment.
Arpad Szenes --- Et c'est cela précisément l'important. Jusque-là le tableau est un projet, une idée, et au moment où il devient illuminé il EST tableau. C'est la lumière qu'il faut avant tout rechercher. Là, sont le mystère et la difficulté. p 57
Commenter  J’apprécie          80
Vieira.- Qu'il doit être difficile d'être un théoricien
ou un historien d'Art !
Comment expliquer ce qui est inexplicable ? (p. 17)
Commenter  J’apprécie          70
A.-(..)La dernière oeuvre de Michel-Ange cette Pietà inachevée est un pur et total chef-d'oeuvre. Il faut vivre longtemps pour avoir le temps de faire beaucoup de bêtises et quelques chefs-d'oeuvre !
(p.121)
Commenter  J’apprécie          60
Arpad.- Char pense beaucoup à la mort. Il a écrit un admirable poème qui parle d'elle...
Vieira.- Les poètes y pensent beaucoup.
Arpad.- C'est pour cela qu'ils sont maltraités.
Vieira.- On commence seulement à oser parler d'elle. Avant c'était le silence. (p. 112)
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (8) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Arts et littérature ...

    Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

    Charlotte Brontë
    Anne Brontë
    Emily Brontë

    16 questions
    1088 lecteurs ont répondu
    Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}