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Avec Nathan, nous sommes conviés au retour dans la maison familiale désertée depuis de nombreuses années. Les parents sont d'autant plus murés dans un silence habituel qu'ils viennent de perdre leur deuxième fils, Gabriel, dont Nathan n'a gardé que des bribes de souvenirs, celles d'un ado peu loquace. Nathan ne sait presque rien de ce frère décédé dans un accident de la route, alors qu'il était sous l'emprise de substances illicites. La quête est impérieuse et c'est en se mêlant à une troupe de saltimbanques que le jeune homme tentera de rassembler les éléments pour reconstruire l'histoire de ce frère méconnu.

Le ton n'est pas plaintif, le deuil est symbolique, et relève plutôt e la compassion pour la douleur des proches. Ce n'est pas non plus le récit d'une tentative de partager enfin des émotions et de mettre des mots avec ses parents, tant le fonctionnement familial semble immuable. C'est plutôt une quête de lui-même, que la mort remet au goût du jour. Bilan et perspectives.

Au delà des réponses illusoires, le chemin se pourvoit sur des routes de hasard. les rencontres insolites feront le lit d'un nouvel horizon.


Malgré des qualités de narration incontestables, je n'ai pas vraiment réussi à me passionner pour cette errance existentielle, qui m'a laissée un peu au bord de la route. Et la rupture franche du cadre, même si elle s'explique dans le contexte, avec la nécessité de passer à autre chose, m'a semblé trop artificielle et trop éloignée de la premier partie. On ne parle plus du tout de ce qui a conduit à cette fuite.
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« Gabriel n'a pas toujours été l'inconnu qu'il est devenu par la force des choses. Je me souviens d'un garçon vif, doué de ses mains, mais que d'incessantes querelles entre mon père et moi ont terni, au fil des années. » En suivant la troupe de Saltimbanques dont faisait partie Gabriel, son frère disparu, le narrateur du premier roman de François Pieretti va essayer de découvrir quel homme il était devenu. Et peut-être se dévoiler lui-même.

Un beau jour, il est parti, a quitté ses parents et son jeune frère Gabriel, a laissé derrière lui sa maison de l'ouest de la France. Quelques affaires dans un sac, direction Paris. le hasard et la chance lui offrent des petits boulots avant qu'il ne finisse par trouver une place de manutentionnaire dans une entreprise qui «recycle» les livres.
S'il reprend le volant de sa voiture bien usée et retourne chez lui pour quelques jours, c'est qu'il doit enterrer son frère qu'il n'a guère connu puisqu'il avait huit ans au moment de son départ. Dix ans plus tard, il succombe après un accident de la route.
Sur le chemin, il a été tenté de suivre la fille de la station-service de l'aire d'autoroute, mais il a finalement choisi de continuer la route. L'occasion est passée, comme les gros nuages dans le ciel. Un temps d'enterrement et une ambiance aussi froide que l'accueil qui lui est réservé. Certes, son père a toujours été un taiseux. Et si sa mère le serre fort contre elle, c'est avec toute la tristesse du monde. Il se fait alors la réflexion qu'ils auraient peut-être préférés le voir à la place de Gabriel.
Lors de la cérémonie funèbre, il ne reconnaît quasi personne parmi les gens venus saluer le jeune homme pour son ultime voyage. Un groupe de jeunes l'invite à le suivre. Sans doute la troupe que fréquentait son frère. Mais il préfère rentrer...
À moins qu'Appoline ne le fasse changer d'avis. La jeune fille qu'il a recroisé dans la cour de l'école, où les résultats du bac sont affichés - Gabriel a été admis -, et les quelques phrases échangées lui donnent l'espoir d'en apprendre un peu plus sur son frère. «Il fallait que je parte à la recherche de Gabriel. Tout sauf cette vision floue de l'enfant frondeur qu'il n'était plus depuis bien longtemps.»
François Pieretti a habilement agencé son roman, en nous faisant découvrir par petites touches les points communs entre ses deux frères qui ont tant de choses en commun. Nathan va suivre la troupe de jongleurs avec laquelle son frère entendait s'émanciper du cocon familial, va se rapprocher de celle dont Gabriel était amoureux… Un mimétisme qui soulève aussi des questions. Peut-on construire une vie sur les traces d'un autre? Quelle est la vraie personnalité de Nathan? L'épilogue de ce roman introspectif apportera peut-être les réponses. À vous de le découvrir…

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***

Nathan revient auprès de ses parents, qu'il a quitté il y a une dizaine d'années. S'il accepte ce retour en arrière, auprès d'un père silencieux et froid, et d'une mère effacée, c'est pour enterrer son petit frère. Gabriel vient de mourrir dans un accident de voiture... Au delà du chagrin, c'est la culpabilité de n'avoir pas vu grandir ce frère qui assaille Nathan...

Une fois encore, si les 68 premières fois n'avaient pas mis ce roman entre mes mains, je n'aurais pas croisé la route de François Pieretti.
Avec ce premier roman, l'auteur nous entraîne aux côtés de garçons et de filles perdus, pour qui la mort vient de frapper sans prévenir et faire éclater un quotidien qu'ils croyaient infini.

Nathan, le grand frère, est lui aussi dévasté par ce deuil impossible. Comment accepter de laisser partir Gabriel, les souvenirs qu'il a de cet enfant solitaire, les regrets et l'impression de l'avoir abandonné. Touchée par ce personnage, je l'ai suivi sur le chemin sinueux du retour à la vie...

C'est en épaulant un homme condamné par la maladie que Nathan apprivoise la disparition et le vide que laissera à jamais son petit frère... Savoir que cet homme va mourir ne rend pas l'absence plus facile, mais cela permet d'adoucir les souvenirs...

Un roman à l'écriture émouvante...
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Nathan a quitté assez jeune le domicile de ses parents : il a voulu mener sa vie, ailleurs, loin d'eux. Après quelques années d'études, il ne fait que vivoter en exerçant des petits boulots alimentaires qui ne l'intéressent pas vraiment. Ses retours au pays ont été assez rares et le temps est passé. Ainsi, Nathan n'a-t-il pour ainsi dire pas connu son frère. La seule image dont il se souvienne est celle d'un ado distant, de quinze/seize ans, avec lequel il n'a jamais vraiment parlé. Gabriel fréquentait déjà, à l'époque, une troupe de saltimbanques avec laquelle il faisait des spectacles. Nathan n'en a vu aucun et maintenant, c'est trop tard puisque Gabriel est mort dans un accident de voiture peu de temps après avoir passé ses épreuves du bac.
Nathan est donc revenu pour les obsèques de son frère. S'il sait bien qu'il ne pourra jamais rattraper le temps perdu, il va tout de même tenter de comprendre qui était ce frère, cet étranger. Encore lui faudra-t-il poser les bonnes questions… Pas si simple...
Ce sont d'abord des parents terrassés par la douleur qu'il retrouve. Commence alors une errance autour de ce frère disparu : aller sur les lieux qui étaient les siens, rencontrer ceux qui l'ont connu et comprendre ce qui l'a amené à prendre cette voiture sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants.
Saltimbanques est un roman d'atmosphère : les personnages semblent évoluer dans un monde qui n'est pas vraiment le leur et dans lequel ils ont du mal à trouver leur place, comme s'ils avançaient constamment dans une semi-obscurité les privant de repères. Rien dans ce monde ne semble les retenir, les intéresser, les impliquer. Ils sont de passage, songent peu à l'avenir et vivotent au jour le jour dans une brume qui semble pénétrer leur âme. « Est-ce qu'il y a seulement une histoire ? Une vraie histoire ? » s'interroge Bastien, un ami. Est-ce que ces jeunes parviennent à se construire une vie ? À être heureux ? Pas sûr.
Qui sont-ils, ces jeunes ? Pourquoi cette désillusion permanente, cette fuite constante, cette tristesse insondable qui imprègne tout leur être ? Une très grande mélancolie émane de chacune de ces pages disant l'impossibilité d'être heureux, le malaise d'un désenchantement permanent dans un monde silencieux et triste.
François Pieretti, primo-romancier, a su rendre ce sentiment presque d'abandon que peuvent ressentir des jeunes sans avenir, « des enfants perdus », abandonnés même, trouvant encore peut-être dans l'amitié quelque refuge possible.
Comme je le disais, Saltimbanques est un roman d'atmosphère qui a su capter l'air du temps. L'écriture est fluide et tout en nuances. J'avoue cependant avoir peut-être moins aimé la dernière partie qui se passe en Bretagne et qui m'a semblé plus convenue (la Bretagne est tellement « cliché » : c'est le lieu où, dans la littérature actuelle, échouent tous les jeunes bobos qui veulent recommencer leur vie…) Par ailleurs, je la ressens comme se rattachant un peu artificiellement à un récit formant un tout. C'est un point de vue, il se discute bien entendu !
Des premiers pas très prometteurs en littérature, c'est certain ! Un auteur à suivre, assurément !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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J'arrive presque au bout de cette sélection des 68 premières Fois avec Saltimbanques de François Pieretti, un roman sur la famille, les relations fraternelles, le deuil et la quête du passé. C'est mon avant-dernière lecture…

Je ne m'explique pas vraiment pourquoi ma lecture de ce livre a été si laborieuse ; je l'ai monopolisé plus longtemps que prévu pour la simple raison que je ne parvenais pas à m'y replonger. Ce n'était ni de l'ennui, ni de l'indifférence, mais un je ne sais quoi qui me tenait à distance de cette histoire et de ses protagonistes.
Quand je me retrouve dans cette posture particulière, n'ayant pas aimé un livre sans pour autant devoir émettre des réserves pertinentes sur l'écriture ou la trame narrative, sur le traitement du sujet ou le travail sur les personnages, je recherche des clés de lecture afin de comprendre pourquoi et comment rien dans l'ensemble n'a pu fonctionner pour moi.
Voyons le titre, d'abord, à prendre au sens propre puisqu'il est question des arts du cirque ; dans Saltimbanques, il y a des jongleurs, des cracheurs de feu et des acrobates qui se produisent dans des fêtes médiévales. Ce sont des personnages adroits et souples dans leurs corps, mais parfois cabossés et maladroits dans leurs têtes et dans leurs ressentis ; ils se produisent en public avec talent mais gâchent leur vie privée. le narrateur raconte à la première personne comment il a quitté la maison familiale, coupant les ponts avec un père taiseux et brutal et, par voies de conséquence, avec sa mère et son jeune frère, ce frère justement qui meurt dans un accident de voiture et dont il faut assister à la sépulture.
Ce roman est un voyage impossible dans le passé, pour aller à la rencontre de celui qui ne sera plus et dont l'aîné ne sait presque rien. le narrateur se retrouve en équilibre précaire entre sa vie et celle de son frère disparu dont il essaie, maladroitement, de partager la vie.
François Pieretti met des mots et des ambiances sur cette impossible quête, une ambiance où l'on fume beaucoup, ou le récit est porté par la fumée des cigarettes et des joints ; les fumeurs auront peut-être apprécié alors que, moi, cela a fini par me lasser. L'ensemble est un peu malsain… J'ai l'impression que ce livre voulait dire l'indicible du deuil et des relations familiales ; je n'ai retenu que le dit d'une impossibilité, d'un échec…
Beaucoup de parcours s'entremêlent dans ce livre. Je n'ai pas compris la cohérence entre la fuite du narrateur et l'histoire, pourtant très belle, du vieux monsieur qui travaillait à la maintenance des phares, même si la symbolique de ce bâtiment dont la lumière guide dans l'obscurité ne m'a pas échappé…

Je n'irai pas plus loin : disons que ce livre n'était pas pour moi.
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Suite au décès accidentel de son frère, Nathan veut rattraper le temps perdu loin de lui. On suit donc son cheminement pour essayer de se rapprocher de ce quasi inconnu. Pour se faire, il s'immisce dans le cercle fermé de ses anciens acolytes.

Et là, il entre dans l'ambiance féérique qui règne autour de ce groupe d'amis. Débordant d'insouciance, elle souffle un vent de liberté sur le livre. On a envie de laisser nos problèmes de côté et de tracer la route aux côtés de cette jeunesse désinvolte. le narrateur, envoûté par les différents phénomènes qu'il rencontre, se livre aussi corps et âme à cette communauté. Il découvre le monde du cirque, un monde hors du temps et de la réalité.

Mais cette histoire est aussi celle d'un deuil. Il plane sur les protagonistes. Ils vivent tous cette disparition de manière différente. Certains s'enferment dans le chagrin, d'autres se mettent en danger pour oublier leur culpabilité, et d'autres encore, continuent leurs vies comme si de rien de n'était. N'ayant que peu de souvenir de son passé, le héros va chercher sa tristesse auprès des autres.

L'auteur s'attarde également sur les liens du sang qui lient les êtres malgré eux. Nathan le solitaire, ressent le besoin de s'unir à son cadet, même après sa mort, comme s'il avait fallu ce drame pour le rappeler à l'ordre.

Le premier roman de François Pieretti trouve sa force dans l'atmosphère et les sentiments qu'il sait parfaitement retranscrire. Grâce à une plume adaptée au récit, il fait vivre au lecteur une expérience d'immersion dans un univers à part, où tout est atemporel. Au milieu des jonglages, des roulades, des envolées, des flammes, le lecteur est emporté dans une multitude d'émotions qui reflète la puissance des rapports familiaux et amicaux. « Saltimbanques » est un livre à la fois triste et aérien. C'est un long chemin de tristesse vers un retour à la réalité !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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C'est un roman dont le héros est en permanence sur un fil, d'ailleurs, lorsque je m'apprête à en parler à quelqu'un je me trompe de titre et dis Funambule au lieu de Saltimbanques... Lapsus révélateur de la trace laissée dans mon esprit. Un fil tendu entre passé et avenir, un fil nommé présent, sur lequel Nathan, puisque c'est son nom tente de garder l'équilibre pour gagner l'autre rive. C'est un roman tout en impressions, en instantanés, servi par une très belle écriture qui déroule lentement une mélancolie réchauffée de quelques rayons de lumière.

Cela fait huit ans que Nathan a quitté le sud-ouest et sa famille lorsque survient le décès de son petit frère Gabriel. Celui-ci avait à peine huit ans quand Nathan est parti et ils ne se sont pas vraiment revus depuis. Nathan ne sait rien de Gabriel, du jeune homme qu'il était devenu à part la tristesse qui imprègne désormais les murs de la maison familiale. Parents peu causants. Amis perdus de vue. Nathan traîne ses questions et finit par rencontrer la bande d'amis de Gabriel. Une troupe de spectacles de rue, jongleurs, acrobates à laquelle il se mêle, une manière pour lui d'aller à la rencontre de son frère, de se glisser dans ses pas. Il y a Bastien, le plus âgé, qui semble prendre soin des autres. Apolline qui fut très proche de Gabriel. Il y a le spectacle, l'art de la représentation, la discipline, une sorte de seconde famille. Un style de vie, en communauté. Pourtant, la quête de Nathan ne suit pas la bonne route. A travers Gabriel, c'est lui-même qu'il tente de saisir. C'est le vide béant qui l'habite qu'il tente de remplir. Et c'est en repartant vers le nord que les réponses apparaitront.

L'auteur saisit ce temps, celui du deuil, qui agit comme un révélateur. Réminiscences du passé. Affleurement des failles et des blessures non cicatrisées. L'absent devient une sorte de fantôme et le questionnement permanent empêche ses proches de s'en affranchir. La route que parcourt Nathan est un long tunnel ponctué de rencontres, comme autant de flashs de lumière... jusqu'à la clarté, tout au bout. C'est justement au pied d'un phare, en Bretagne, que son chemin bifurque.

Étonnamment, ce livre n'a rien de triste. L'ambiance qui s'en dégage est enveloppante, presque envoûtante. L'histoire passe au second plan, ce sont les rencontres qui comptent, ces individus que l'on observe avec les yeux de Nathan, désireux d'en saisir l'âme. Une arabesque, un rituel autour d'un feu de bois sur une plage, une séance de jongle, un corps qui s'enroule comme une liane autour d'une corde, la lente ascension vers le sommet du phare. Autant d'étincelles de vie.

Un premier roman qui charme par sa langue à la fois classique et moderne d'où jaillit un univers singulier, une atmosphère marquante, une petite musique bien à lui. Une jolie découverte.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Gabriel est mort. Nathan dont la vie est morne et sans relief revient au domicile parental pour assister aux obsèques. La maison, les parents, les souvenirs, le vide, tout le sonne. La culpabilité l'assaille. Il ne connaissait plus ce jeune frère.

L'histoire se tisse autour du deuil et du désir de connaître Gabriel. de le trouver parmi ses amis, des saltimbanques rencontrés lors de l'enterrement dont le contact permet à Nathan de retracer peu à peu les derniers instants du défunt, la liberté et l'audace, le désenchantement, la perte d'insouciance.

Aucun pathos. La quête est lumineuse et, au-delà des rencontres, va permettre à Nathan de découvrir qui il est. La vie prend enfin un sens.

Ce premier roman est profondément émouvant. L'écriture est fluide et vive, la tension fine, le récit habile. François Pieretti croque avec brio des personnages contrastés et délicats et restitue toute la complexité de l'âme humaine.

Un beau roman.


Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Connaîtra-t-on jamais la vérité des êtres qui nous étaient proches, qui nous étaient chers - ou qui auraient dû l'être - ? Quand la mort a mis un point final à notre relation avec nos parents, nos frères et soeurs, est-il possible de revenir en arrière pour combler ce vide incommensurable, cette impression navrante d'être passé à côté d'eux sans vraiment les découvrir ?

C'est un des thèmes de ce roman : Nathan est un jeune adulte qui, après les obsèques de Gabriel mort dans un accident de voiture, va partir sur les traces de ce jeune frère, tout juste âgé de dix-huit ans, bachelier à titre posthume et épris d'arts du cirque. Le voilà parti à la découverte des lieux, des gens, des pratiques de jonglage, qui ont fait la vie de Gabriel après que Nathan a quitté le domicile familial. De multiples différends avec un père exigeant et qui n'exprime que des émotions négatives, ont poussé Nathan vers la porte. Sans que jamais il ne revienne sur ses pas. Se coupant ainsi définitivement de ce frère et de cette mère silencieuse.

Et maintenant...Se plonger dans le vécu de Gabriel, tomber amoureux de la même fille, la romanesque et évanescente Apolline, se mettre au jonglage, découvrir l'amitié de Bastien, le « chef » de la petite troupe circassienne qui crache le feu et fait danser les massues enflammées, le soir, dans les villages : telle est l'expérience choisie par Nathan. Un chemin nouveau, une plongée dans sa propre nature, une réflexion sur la vie, des rencontres étonnantes parmi lesquelles celle d'un vieil homme atteint de la maladie d'Alzheimer et qui prépare sa fin.

Le roman est bien construit, touchant, bien écrit. On y fait de belles rencontres, notamment celle d'un milieu qui me touche particulièrement, celui des gens du cirque.
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Clap de fin pour la première session 2019 des "68 Premières fois".

Et, quel final ! le premier roman de François Pieretti, "Saltimbanques", m'a transportée, émue aux larmes, remuée, troublée, enchantée. Je viens de tourner la dernière page et je ne sais pas comment vous dire, je ne sais trop par où commencer. Bref, je suis sans voix.

Pourtant, quelques mots continuent de me trotter dans la tête :

- Frère : Nathan, l'aîné quitte très jeune la maison familiale, lassé des relations difficiles qu'il entretient avec son père. Outre ses parents, il laisse derrière lui son petit frère Gabriel, huit ans, pour partir vivre sa vie à Paris. On ne peut pas dire que cette vie soit magnifique, faite de petits boulots, sans véritables amitiés. Il lui arrive de revenir mais Gabriel semble avoir tiré un trait sur l'absent. A chaque retour de ce dernier il s'arrange pour déserter. Mais "Saltimbanques" c'est aussi, nous allons vite le constater une histoire de frère de coeur, tel Bastien qui connaissait bien Gabriel "Bastien ressemblait à un frère d'armes dans la déroute".

- Deuil : Lorsque le roman débute, Nathan est à nouveau en route vers les siens. Mais cette fois, Gabriel aura définitivement disparu. Il s'est tué dans un accident de voiture. Il avait dix-huit ans, venait de passer son bac et ne saurait jamais s'il l'a obtenu ou non. Nathan ne va avoir de cesse de rencontrer ce frère qu'il ne connaît plus, d'essayer de comprendre qui il était. "Il fallait que je parte à la recherche de Gabriel. Tout sauf cette vision floue de l'enfant frondeur qu'il n'était plus depuis longtemps." C'est à un travail de deuil que nous convie l'auteur.

- Amour : L'amour m'a semblé présent partout. L'amour parental mal exprimé, souvent tu même, caché dans les recoins. L'amour fraternel d'un grand pour un petit, trop inconnu. L'amour charnel pour Appoline, aimée, désirée de tous, y compris de Nathan, elle amoureuse de Gabriel. Des amours malheureuses, compliquées, niées, laissées à l'abandon.

J'ai aimé ce roman pour ses personnages, tous cabossés par la vie, et particulièrement Nathan qui semble survoler la vie, indifférent à tout et pourtant…. Une galerie majestueuse d'hommes et de femmes qui se battent pour vivre tant bien que mal, qui aiment mal, qui vivent mal mais qui avancent. Je l'ai aimé pour l'absence de pathos. Tout est fin, élégant dans l'expression du chagrin des uns et des autres, digne, tout en retenue. Je l'ai aimé pour ces "Saltimbanques", troupe dans laquelle Gabriel a trouvé sa voie, une famille, troupe qui accueille Nathan dans sa recherche du passé. J'ai aimé l'écriture de l'auteur, fluide, belle, toujours nuancée.

Ce roman m'a bouleversée, au point de ne pas mentionner un petit bémol, le séjour breton. Marie, Christian, le chien et tout le reste, un moment hors du temps, de l'histoire, mais peut-être était-ce un passage obligé entre la mort et la vie.

Un premier roman superbe qui m'a laissée, le temps de sa lecture, les larmes au bord des yeux mais un immense plaisir de lecture.

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