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EAN : 9791097417215
240 pages
Viviane Hamy (10/01/2019)
3.28/5   41 notes
Résumé :
Plusieurs années auparavant, j’avais suivi mon père sur un long trajet, vers Clermont-Ferrand. Parfois il me laissait tenir le volant sur les quatre voies vides du Sud-Ouest, de longs parcours, la lande entrecoupée seulement de scieries et de garages désolés, au loin. Je conduisais de la main gauche, ma mère ne savait pas que j’étais monté devant. C’était irresponsable de sa part, mais la transgression alliée à l’excitation de la route me donnait l’impression d’être... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Avec Nathan, nous sommes conviés au retour dans la maison familiale désertée depuis de nombreuses années. Les parents sont d'autant plus murés dans un silence habituel qu'ils viennent de perdre leur deuxième fils, Gabriel, dont Nathan n'a gardé que des bribes de souvenirs, celles d'un ado peu loquace. Nathan ne sait presque rien de ce frère décédé dans un accident de la route, alors qu'il était sous l'emprise de substances illicites. La quête est impérieuse et c'est en se mêlant à une troupe de saltimbanques que le jeune homme tentera de rassembler les éléments pour reconstruire l'histoire de ce frère méconnu.

Le ton n'est pas plaintif, le deuil est symbolique, et relève plutôt e la compassion pour la douleur des proches. Ce n'est pas non plus le récit d'une tentative de partager enfin des émotions et de mettre des mots avec ses parents, tant le fonctionnement familial semble immuable. C'est plutôt une quête de lui-même, que la mort remet au goût du jour. Bilan et perspectives.

Au delà des réponses illusoires, le chemin se pourvoit sur des routes de hasard. les rencontres insolites feront le lit d'un nouvel horizon.


Malgré des qualités de narration incontestables, je n'ai pas vraiment réussi à me passionner pour cette errance existentielle, qui m'a laissée un peu au bord de la route. Et la rupture franche du cadre, même si elle s'explique dans le contexte, avec la nécessité de passer à autre chose, m'a semblé trop artificielle et trop éloignée de la premier partie. On ne parle plus du tout de ce qui a conduit à cette fuite.
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« Gabriel n'a pas toujours été l'inconnu qu'il est devenu par la force des choses. Je me souviens d'un garçon vif, doué de ses mains, mais que d'incessantes querelles entre mon père et moi ont terni, au fil des années. » En suivant la troupe de Saltimbanques dont faisait partie Gabriel, son frère disparu, le narrateur du premier roman de François Pieretti va essayer de découvrir quel homme il était devenu. Et peut-être se dévoiler lui-même.

Un beau jour, il est parti, a quitté ses parents et son jeune frère Gabriel, a laissé derrière lui sa maison de l'ouest de la France. Quelques affaires dans un sac, direction Paris. le hasard et la chance lui offrent des petits boulots avant qu'il ne finisse par trouver une place de manutentionnaire dans une entreprise qui «recycle» les livres.
S'il reprend le volant de sa voiture bien usée et retourne chez lui pour quelques jours, c'est qu'il doit enterrer son frère qu'il n'a guère connu puisqu'il avait huit ans au moment de son départ. Dix ans plus tard, il succombe après un accident de la route.
Sur le chemin, il a été tenté de suivre la fille de la station-service de l'aire d'autoroute, mais il a finalement choisi de continuer la route. L'occasion est passée, comme les gros nuages dans le ciel. Un temps d'enterrement et une ambiance aussi froide que l'accueil qui lui est réservé. Certes, son père a toujours été un taiseux. Et si sa mère le serre fort contre elle, c'est avec toute la tristesse du monde. Il se fait alors la réflexion qu'ils auraient peut-être préférés le voir à la place de Gabriel.
Lors de la cérémonie funèbre, il ne reconnaît quasi personne parmi les gens venus saluer le jeune homme pour son ultime voyage. Un groupe de jeunes l'invite à le suivre. Sans doute la troupe que fréquentait son frère. Mais il préfère rentrer...
À moins qu'Appoline ne le fasse changer d'avis. La jeune fille qu'il a recroisé dans la cour de l'école, où les résultats du bac sont affichés - Gabriel a été admis -, et les quelques phrases échangées lui donnent l'espoir d'en apprendre un peu plus sur son frère. «Il fallait que je parte à la recherche de Gabriel. Tout sauf cette vision floue de l'enfant frondeur qu'il n'était plus depuis bien longtemps.»
François Pieretti a habilement agencé son roman, en nous faisant découvrir par petites touches les points communs entre ses deux frères qui ont tant de choses en commun. Nathan va suivre la troupe de jongleurs avec laquelle son frère entendait s'émanciper du cocon familial, va se rapprocher de celle dont Gabriel était amoureux… Un mimétisme qui soulève aussi des questions. Peut-on construire une vie sur les traces d'un autre? Quelle est la vraie personnalité de Nathan? L'épilogue de ce roman introspectif apportera peut-être les réponses. À vous de le découvrir…

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***

Nathan revient auprès de ses parents, qu'il a quitté il y a une dizaine d'années. S'il accepte ce retour en arrière, auprès d'un père silencieux et froid, et d'une mère effacée, c'est pour enterrer son petit frère. Gabriel vient de mourrir dans un accident de voiture... Au delà du chagrin, c'est la culpabilité de n'avoir pas vu grandir ce frère qui assaille Nathan...

Une fois encore, si les 68 premières fois n'avaient pas mis ce roman entre mes mains, je n'aurais pas croisé la route de François Pieretti.
Avec ce premier roman, l'auteur nous entraîne aux côtés de garçons et de filles perdus, pour qui la mort vient de frapper sans prévenir et faire éclater un quotidien qu'ils croyaient infini.

Nathan, le grand frère, est lui aussi dévasté par ce deuil impossible. Comment accepter de laisser partir Gabriel, les souvenirs qu'il a de cet enfant solitaire, les regrets et l'impression de l'avoir abandonné. Touchée par ce personnage, je l'ai suivi sur le chemin sinueux du retour à la vie...

C'est en épaulant un homme condamné par la maladie que Nathan apprivoise la disparition et le vide que laissera à jamais son petit frère... Savoir que cet homme va mourir ne rend pas l'absence plus facile, mais cela permet d'adoucir les souvenirs...

Un roman à l'écriture émouvante...
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Nathan a quitté assez jeune le domicile de ses parents : il a voulu mener sa vie, ailleurs, loin d'eux. Après quelques années d'études, il ne fait que vivoter en exerçant des petits boulots alimentaires qui ne l'intéressent pas vraiment. Ses retours au pays ont été assez rares et le temps est passé. Ainsi, Nathan n'a-t-il pour ainsi dire pas connu son frère. La seule image dont il se souvienne est celle d'un ado distant, de quinze/seize ans, avec lequel il n'a jamais vraiment parlé. Gabriel fréquentait déjà, à l'époque, une troupe de saltimbanques avec laquelle il faisait des spectacles. Nathan n'en a vu aucun et maintenant, c'est trop tard puisque Gabriel est mort dans un accident de voiture peu de temps après avoir passé ses épreuves du bac.
Nathan est donc revenu pour les obsèques de son frère. S'il sait bien qu'il ne pourra jamais rattraper le temps perdu, il va tout de même tenter de comprendre qui était ce frère, cet étranger. Encore lui faudra-t-il poser les bonnes questions… Pas si simple...
Ce sont d'abord des parents terrassés par la douleur qu'il retrouve. Commence alors une errance autour de ce frère disparu : aller sur les lieux qui étaient les siens, rencontrer ceux qui l'ont connu et comprendre ce qui l'a amené à prendre cette voiture sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants.
Saltimbanques est un roman d'atmosphère : les personnages semblent évoluer dans un monde qui n'est pas vraiment le leur et dans lequel ils ont du mal à trouver leur place, comme s'ils avançaient constamment dans une semi-obscurité les privant de repères. Rien dans ce monde ne semble les retenir, les intéresser, les impliquer. Ils sont de passage, songent peu à l'avenir et vivotent au jour le jour dans une brume qui semble pénétrer leur âme. « Est-ce qu'il y a seulement une histoire ? Une vraie histoire ? » s'interroge Bastien, un ami. Est-ce que ces jeunes parviennent à se construire une vie ? À être heureux ? Pas sûr.
Qui sont-ils, ces jeunes ? Pourquoi cette désillusion permanente, cette fuite constante, cette tristesse insondable qui imprègne tout leur être ? Une très grande mélancolie émane de chacune de ces pages disant l'impossibilité d'être heureux, le malaise d'un désenchantement permanent dans un monde silencieux et triste.
François Pieretti, primo-romancier, a su rendre ce sentiment presque d'abandon que peuvent ressentir des jeunes sans avenir, « des enfants perdus », abandonnés même, trouvant encore peut-être dans l'amitié quelque refuge possible.
Comme je le disais, Saltimbanques est un roman d'atmosphère qui a su capter l'air du temps. L'écriture est fluide et tout en nuances. J'avoue cependant avoir peut-être moins aimé la dernière partie qui se passe en Bretagne et qui m'a semblé plus convenue (la Bretagne est tellement « cliché » : c'est le lieu où, dans la littérature actuelle, échouent tous les jeunes bobos qui veulent recommencer leur vie…) Par ailleurs, je la ressens comme se rattachant un peu artificiellement à un récit formant un tout. C'est un point de vue, il se discute bien entendu !
Des premiers pas très prometteurs en littérature, c'est certain ! Un auteur à suivre, assurément !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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J'arrive presque au bout de cette sélection des 68 premières Fois avec Saltimbanques de François Pieretti, un roman sur la famille, les relations fraternelles, le deuil et la quête du passé. C'est mon avant-dernière lecture…

Je ne m'explique pas vraiment pourquoi ma lecture de ce livre a été si laborieuse ; je l'ai monopolisé plus longtemps que prévu pour la simple raison que je ne parvenais pas à m'y replonger. Ce n'était ni de l'ennui, ni de l'indifférence, mais un je ne sais quoi qui me tenait à distance de cette histoire et de ses protagonistes.
Quand je me retrouve dans cette posture particulière, n'ayant pas aimé un livre sans pour autant devoir émettre des réserves pertinentes sur l'écriture ou la trame narrative, sur le traitement du sujet ou le travail sur les personnages, je recherche des clés de lecture afin de comprendre pourquoi et comment rien dans l'ensemble n'a pu fonctionner pour moi.
Voyons le titre, d'abord, à prendre au sens propre puisqu'il est question des arts du cirque ; dans Saltimbanques, il y a des jongleurs, des cracheurs de feu et des acrobates qui se produisent dans des fêtes médiévales. Ce sont des personnages adroits et souples dans leurs corps, mais parfois cabossés et maladroits dans leurs têtes et dans leurs ressentis ; ils se produisent en public avec talent mais gâchent leur vie privée. le narrateur raconte à la première personne comment il a quitté la maison familiale, coupant les ponts avec un père taiseux et brutal et, par voies de conséquence, avec sa mère et son jeune frère, ce frère justement qui meurt dans un accident de voiture et dont il faut assister à la sépulture.
Ce roman est un voyage impossible dans le passé, pour aller à la rencontre de celui qui ne sera plus et dont l'aîné ne sait presque rien. le narrateur se retrouve en équilibre précaire entre sa vie et celle de son frère disparu dont il essaie, maladroitement, de partager la vie.
François Pieretti met des mots et des ambiances sur cette impossible quête, une ambiance où l'on fume beaucoup, ou le récit est porté par la fumée des cigarettes et des joints ; les fumeurs auront peut-être apprécié alors que, moi, cela a fini par me lasser. L'ensemble est un peu malsain… J'ai l'impression que ce livre voulait dire l'indicible du deuil et des relations familiales ; je n'ai retenu que le dit d'une impossibilité, d'un échec…
Beaucoup de parcours s'entremêlent dans ce livre. Je n'ai pas compris la cohérence entre la fuite du narrateur et l'histoire, pourtant très belle, du vieux monsieur qui travaillait à la maintenance des phares, même si la symbolique de ce bâtiment dont la lumière guide dans l'obscurité ne m'a pas échappé…

Je n'irai pas plus loin : disons que ce livre n'était pas pour moi.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À la fin, tout était prétexte à échauffourée. La moindre discussion, la moindre prise de position, la moindre opinion. Le malaise qui nous séparait était profond: il avait fallu du temps et de la distance pour que mon père accepte de me reparler, plus de temps et de distance encore pour que j’accepte de revenir, pour l’amour de ma mère. J’avais loué une chambre de bonne à Paris. Ils n’ont jamais appris l’enfer qu’avait été mon installation dans la capitale, tout drapé que j’étais dans mon orgueil imbécile.
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Mon père en profitait pour se rouler de fines cigarettes qu’il tenait entre le pouce, l’index et le majeur. Sa langue passait deux fois sur la mince bande de colle. Il venait d’une génération qui ne s’arrêtait pas toutes les deux heures pour faire des pauses et voyageait souvent de nuit. J’avais un jour vu le comparatif d’un crash-test entre deux voitures, l’une datant des années quatre-vingt-dix et l’autre actuelle.
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INCIPIT
Gabriel n’a pas toujours été l’inconnu qu’il est devenu par la force des choses. Je me souviens d’un garçon vif, doué de ses mains, mais que d’incessantes querelles entre mon père et moi ont terni, au fil des années. Vers ses dix ans, lorsque j’ai quitté le domicile familial à la suite d’une énième empoignade, il était déjà devenu l’enfant froid et distant dont j’ai gardé le souvenir. Un exemple d’enfance gâchée. Il s’est passé trois ans avant que je revoie mon père et nous ne nous sommes plus jamais adressé la parole, à part quelques brèves mondanités qui ne servaient qu’à épargner à un public désolé notre méfiance mutuelle. À cette époque, Gabriel avait décidé de ne plus me voir : il s’arrangeait toujours pour être sorti lorsque je venais rendre de courtes visites à ma mère. Elle ouvrait la porte et son sourire gêné me suffisait pour comprendre. Nous nous sommes croisés, une fois. Il devait avoir quinze ou seize ans, je sortais de la maison. À ma vue, il s’était immobilisé et j’avais senti son regard me traverser de part en part. Il n’avait pas bougé. J’avais levé une main timide pour le saluer, sans résultat. Je n’avais pas cherché à lui adresser la parole. C’est sans doute la dernière image que j’ai de lui : un adolescent immobile, me fixant de ses yeux grands ouverts, prêt à fuir au moindre mouvement. Il avait déjà rejoint sa troupe de saltimbanques alors, tentait de se faire pousser la barbe. Certains soirs, à ce que m’avait dit ma mère au téléphone, le groupe faisait de grands spectacles de feu dans les localités alentour, pour les fêtes de village.
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P. 203 :  « Lorsque le monde entier vous avait oublié, l'administration était toujours là pour vous rappeler que vous lui deviez de l'argent. La poésie sordide des missives avait quelque chose de réconfortant:on existait donc encore, qu'on cherchait à nous prendre ce qu'il nous restait ? »
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Il suffisait de tourner la clef pour établir le contact, et puis faire une marche arrière, et s’en aller. J’allais lancer le moteur lorsque la porte de la boutique s’est ouverte, et que la vendeuse est sortie. Elle avait terminé son service et portait à la place de sa tenue de travail un simple jean et un haut. Elle s’est dirigée vers son véhicule et j’ai retiré ma main de la clef, avant d’ouvrir la fenêtre. Elle avait peut-être un appartement, pas trop loin, dans le centre-ville d’une agglomération inconnue.
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