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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Clap de fin pour la première session 2019 des "68 Premières fois".

Et, quel final ! le premier roman de François Pieretti, "Saltimbanques", m'a transportée, émue aux larmes, remuée, troublée, enchantée. Je viens de tourner la dernière page et je ne sais pas comment vous dire, je ne sais trop par où commencer. Bref, je suis sans voix.

Pourtant, quelques mots continuent de me trotter dans la tête :

- Frère : Nathan, l'aîné quitte très jeune la maison familiale, lassé des relations difficiles qu'il entretient avec son père. Outre ses parents, il laisse derrière lui son petit frère Gabriel, huit ans, pour partir vivre sa vie à Paris. On ne peut pas dire que cette vie soit magnifique, faite de petits boulots, sans véritables amitiés. Il lui arrive de revenir mais Gabriel semble avoir tiré un trait sur l'absent. A chaque retour de ce dernier il s'arrange pour déserter. Mais "Saltimbanques" c'est aussi, nous allons vite le constater une histoire de frère de coeur, tel Bastien qui connaissait bien Gabriel "Bastien ressemblait à un frère d'armes dans la déroute".

- Deuil : Lorsque le roman débute, Nathan est à nouveau en route vers les siens. Mais cette fois, Gabriel aura définitivement disparu. Il s'est tué dans un accident de voiture. Il avait dix-huit ans, venait de passer son bac et ne saurait jamais s'il l'a obtenu ou non. Nathan ne va avoir de cesse de rencontrer ce frère qu'il ne connaît plus, d'essayer de comprendre qui il était. "Il fallait que je parte à la recherche de Gabriel. Tout sauf cette vision floue de l'enfant frondeur qu'il n'était plus depuis longtemps." C'est à un travail de deuil que nous convie l'auteur.

- Amour : L'amour m'a semblé présent partout. L'amour parental mal exprimé, souvent tu même, caché dans les recoins. L'amour fraternel d'un grand pour un petit, trop inconnu. L'amour charnel pour Appoline, aimée, désirée de tous, y compris de Nathan, elle amoureuse de Gabriel. Des amours malheureuses, compliquées, niées, laissées à l'abandon.

J'ai aimé ce roman pour ses personnages, tous cabossés par la vie, et particulièrement Nathan qui semble survoler la vie, indifférent à tout et pourtant…. Une galerie majestueuse d'hommes et de femmes qui se battent pour vivre tant bien que mal, qui aiment mal, qui vivent mal mais qui avancent. Je l'ai aimé pour l'absence de pathos. Tout est fin, élégant dans l'expression du chagrin des uns et des autres, digne, tout en retenue. Je l'ai aimé pour ces "Saltimbanques", troupe dans laquelle Gabriel a trouvé sa voie, une famille, troupe qui accueille Nathan dans sa recherche du passé. J'ai aimé l'écriture de l'auteur, fluide, belle, toujours nuancée.

Ce roman m'a bouleversée, au point de ne pas mentionner un petit bémol, le séjour breton. Marie, Christian, le chien et tout le reste, un moment hors du temps, de l'histoire, mais peut-être était-ce un passage obligé entre la mort et la vie.

Un premier roman superbe qui m'a laissée, le temps de sa lecture, les larmes au bord des yeux mais un immense plaisir de lecture.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Autant le dire tout de suite, j'ai aimé Saltimbanques, cette ambiance désemparée, ces questionnements vains, cette douleur sourde. A la recherche d'un jeune frère oublié, parce qu'il a fuit une vie familiale étouffante, et qu'il a ressenti l'urgence de la liberté, Nathan revient dans son village. Il est là pour enterrer ce frère qu'en fait il ne connait pas, et avec lequel il n'a rien partagé. Il cherche maladroitement sa trace parmi les amis de celui-ci, cabossés, maladroits, taiseux, et c'est cette quête incertaine, pudique et douloureuse m'a bouleversée. Tenter de situer un frère mal connu, se rendre compte que tout compte fait la famille, et le lieu d'origine font toujours office de repères et d'ancrage, que l'amitié et l'amour même usurpés sont des nécessités vitales même si elles sont précaires. Cette quête m'a énormément parlé. J'en ai aimé l'écriture, en récit-monologue incertain, j'ai aimé l'incertitude des sentiments, des choix, j'ai partagé le doute et parfois la honte. J'ai aussi été très sensible au désarroi des parents, démunis, isolés, fatigués et si tristes. le thème du deuil m'est totalement proche, la fraternité, la famille, tout cet imbroglio de sentiments complexes me passionne. Félicitations à ce jeune auteur sensible. Merci aux 68!
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Gabriel s'est tué au volant, un soir de fête. Suite au décès de son petit frère, Nathan retrouve la maison familiale qu'il avait fuie pour s'éloigner d'un père autoritaire. Il y découvre des parents en lambeaux. Lui-même désemparé, il essaie de reconstituer l'image de ce frère qu'il a abandonné aux portes de l'adolescence. Il va alors se rapprocher des amis de Gabriel, les saltimbanques du titre, puis s'immiscer dans le vide laissé par la disparition du jeune homme et troubler leur chagrin.

Et si, à l'évidence, le deuil tient une place centrale dans le roman de François Pieretti, le désoeuvrement du personnage, sa solitude prégnante ressortent de plus en plus nettement au fil des pages. Son insistance à marcher dans les pas de son frère provoque le malaise du lecteur, jusqu'à ce que l'on comprenne qu'à travers lui, c'est sa propre identité, qu'il questionne. Peut alors commencer le lent cheminement de la rédemption.

Plus largement le romancier ausculte avec acuité le mal-être d'une jeunesse en perte de repères.

Un roman à ce point introspectif exige une précision chirurgicale, et si l'on regrette parfois une touche de pathos, la subtilité est bien au rendez-vous. Et les émotions imparables. J'ai par exemple beaucoup aimé ces saltimbanques évoluant au crépuscule de l'insouciance.

L'écriture est au diapason, précise et sans emphase, et s'appuie sur un scénario bien ficelé. de la qualité, donc.

À défaut d'être une lecture de plage, c'est une lecture que je vous conseille et ce n'est pas plus mal. Rêvez, foncez, lisez !
Lien : https://avoslivreschroniques..
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