Aimer lire : Une passion à partager

-Aimer partager ses lectures-

Offrir un livre n'est jamais un acte totalement banal. Quelqu'un qui vous offre une bouteille de champagne vous offre une bouteille de champagne-avec, à la rigueur, la suggestion implicite de la boire ensemble. Quelqu'un qui vous offre un livre vous offre une part de lui-même. C'est un geste particulier pour faire partager un bonheur vécu-et parfois récompensé au centuple quand le destinataire vous confie avoir fait de votre cadeau son livre de chevet. Combien d'histoires d'amour naissantes ont-elles été renforcées par un présent livresque ? (p.100)

"Aimer lire"

Et plus le numérique et plus les tablettes tactiles envahiront notre quotidien- je ne le déplore pas, loin de là-, plus nous trouverons de charme à fureter dans des capharnaüms qui sentiront bon l'encre et le papier, dont le propriétaire des lieux connaîtra son fonds sur le bout des doigts et saura déjouer les questions imprécises de ses clients. (...) (p.78)

Bibliomane, bibliophile, bibliophage, je suis convaincu que les livres et la lecture sont une fantastique école de la vie, sans doute pas la seule, mais l'une des meilleures. (p.14)

En fait les livres peuvent se classer en deux catégories : ceux que nous ne relirons jamais -sans pour autant préjuger de leur qualité - et ceux dont nous savons, d'instinct, que nous les rouvrirons un jour.

"La passion des livres est la pharmacie de l'âme", écrivait Jules Janin, en 1866, dans -L'Amour des livres-Mais un livre ouvert est aussi une croisée à deux vantaux qui donne sur le vaste monde. (p.21)

- Aimer les livres anciens-

Comme beaucoup d'autres, la bibliophilie est une passion qui possède son jargon, souvent hermétique au profane. L'antiphonaire, qui n'est pas un instrument de musique. Le bois original, qui n'a rien à voir avec une tête de cervidé rapportée en trophée de chasse. Le cul de lampe, qui n'éclaire pas. Le cartouche, qui n'a de rapport ni avec la chasse, ni avec un fameux bandit (...)
La dominote, qui n'est pas un travesti. L'écaille, qui n'est pas du poisson. L'elzévir, qui n'est pas un vent. La gouttière, qui ne déborde d'aucun toit. le Hollande, qui n'a rien à voir ni avec un fromage batave, ni avec un homme politique français. L'incunable, qui n'est pas un gros mot, pas plus que la mouillure, etc. (p.114-115)

[...] Prêter un livre n'est pas toujours une expérience traumatisante [...] Il serait bon, en tous cas, que les acteurs du numérique comprennent que "Prêter un livre n'est pas voler" [...]