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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On parle peu des couvertures de roman mais je ne peux m'empêcher de parler de celle que Constance Clavel a imaginée pour "les Miracles de l'Ourcq". Une illustration qui a elle toute seule dit beaucoup du roman.
On y remonte le canal de l'Ourcq sur les bords duquel s'érigent de petits villages faits de planches, de bâches ou de caravanes amochées. On y goûte les lumières de la vi(ll)e au son de musiques aussi variées que les origines des habitants de ces bidonvilles parisiens.
Des habitants dont Véronique Pierron nous dresse les portraits savoureux. Sandra et sa maladie, Bella et son don, Noury et son violon, Juno et son amoureuse ou Sylvestre et sa statue sont autant de personnages touchants dont le quotidien est aussi bancal que leurs taudis et qui vivotent dans une existence où leurs différences sont les notes d'une harmonie cabossée mais mélodieuse.
Et puis, il y a le Vieux, passionné de tricot dont la mort soudaine fait basculer le roman du réalisme doux et cruel au fantastique mystique et réjouissant. le Vieux passe l'arme à gauche et le canal de la couverture devient écharpe, s'élevant vers les étoiles pour atteindre les nuages où ce Vieux, telle une Parque, se met à tricoter la vie des marginaux restés en bas, donnant quelques coups de pouce à leur destin, tissant une parenthèse enchantée qui s'ouvre dans les eaux de l'Ourcq et qui s'y fermera. A l'intérieur, une succession de miracles qui apporteront amour, argent, passion et foi, avec leurs revers.
Les Miracles de l'Ourcq est un premier roman et c'est une réussite. Chaque personnage est construit avec finesse et réalisme, chaque phrase est pesée, chaque image est travaillée mais l'oeuvre n'est pas exempte de défauts : la redondance de certaines métaphores surprend et crispe (ainsi on a droit aux bras de la nuit, du soir, de l'air, du vent… Trop de bras tue le bras !), la multitude des personnages et les sonorités proches de leur prénoms (Anna, Sandra, Bella, Léna) demandent un temps d'adaptation, mais qu'à cela ne tienne, le roman est positif, lumineux et humaniste. On le referme avec l'espoir que l'auteure soit déjà en train de plancher sur son deuxième.
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L'histoire est celle de Juno et d'Isabelle, mais aussi celle de Bella, de Sandra, de Noury... Tous, ils ont en commun de vivre sur les bords du canal de l'Ourcq, dans des villages de bric et de broc. Soudain vont apparaître dans leurs vies des événements inattendus qui vont en perturber le cours...

Pour être honnête, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire. La multiplication des personnages et des histoires m'a été difficile à comprendre et à intégrer (j'ai longtemps confondu Sandra et Bella par exemple) et j'ai trouvé certaines descriptions un peu longues et pas vraiment palpitantes.

Pourtant, passé ces premiers écueils, j'ai fini par prendre un véritable plaisir à ma lecture. La plume enjouée de l'autrice, associée à l'attachement que l'on éprouve pour certains protagonistes tels que Juno ou Noury, m'ont donné envie d'en savoir plus, jusqu'à tourner les pages à tout vitesse pour ne rien rater!

Pour ne pas spoiler, je ne vous parlerai pas des miracles de l'Ourcq, ni de ce qu'ils engendreront, mais leur côté farfelu et inattendu m'a véritablement ravie, tout comme la petite incursion fantastique qui viendra dans l'histoire.

En conclusion, si vous avez ce livre entre les mains, ne vous laissez pas décourager par les cinquante premières pages, et plongez tout de même au coeur du canal. Vous ne le regretterez pas!

Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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Besoin d'un peu de couleurs dans la grisaille ? Envie d'exotisme sans empreinte carbone ? Osez ce petit détour vers la littérature chamarrée, celle qui n'est ni blanche ni noire, celle qui parcourt les sentiers battus de notre hexagone sans avoir forcément les deux pieds dans le même sabot, celle qui, avec le Prix Jean Anglade du premier roman, ouvre ses pages à de nouvelles plumes intrépides prêtes à conquérir de nouveaux espaces, la littérature du Terroir au sens noble du terme. Car avec Véronique Pierron, première lauréate de ce tout jeune Prix, qui ouvre le ban avec Les miracles de l'Ourcq, c'est le dépaysement assuré aux portes de Paris grâce à une plume d'une rare inventivité !
Dans un roman plein de surprises et d'audace, Véronique Pierron donne vie à des personnages truculents, hauts en couleurs et très attachants qui, comme elles, osent tout : de la course poursuite en fauteuil roulant à la pêche miraculeuse, de la traversée des frontières à rencontre de mondes inaccessibles. Entre Roms, « Voyageurs » et petite troupe hétéroclite de quidams à la marge, c'est une drôle de société d'un genre nouveau qui s'épanouit et cohabite sur les berges du canal de l'Ourcq, à l'image de ses maisons, bizarre, de guingois, mais accueillante et pleine de lumière, vivant son humanité selon ses propres règles, ses propres croyances, ses rencontres surprenantes, voire inespérées. Il y a de la gaieté, de la chaleur et une imagination pleine de saveur dans ce premier roman dont on ne doute pas qu'il soit le premier d'une nouvelle vigoureuse lignée.
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Au bord du canal de l'Ourcq, une ribambelle de personnages vivent dans des habitations de fortune faites de bric et de broc pour certains, dans des caravanes pour d'autres. Des marginaux ayant chacun une histoire, un passé qui les ont projetés ici, ensemble, aussi opposés de caractère et de personnalité que réunis dans la précarité. Ils vivent ensemble, se soutiennent et s'acceptent les uns les autres. Puis un jour, le vieux décède, emporté par l'alcool, et c'est le début des miracles.

Cet ouvrage marque particulièrement par sa galerie de personnages qui sont tous plus attachants les uns que les autres, des personnages individualisés, bien dépeints, peut-être légèrement caricaturés pour renforcer le message que l'auteure a souhaité transmettre à travers chacun d'entre eux. Ainsi, nous avons Juno originaire du Brésil, poétique et tombé amoureux de la France et d'une écrivaine, le Vieux, sombrant peu à peu dans l'alcoolisme devenu SDF après la perte de sa femme, Sandra, la jeune femme bien apprêtée aux allures de jeune cadre dynamique, atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette et se baladant partout avec son trousseau de clés rassurant, Bella la voyante qui a fui son succès passé, Isabelle, écrivaine et handicapée suite à un accident, et tant d'autres.

Au fil du roman, les miracles s'accumulent, la vie des uns et des autres semblent s'améliorer, cela sombre rapidement dans la comédie farfelue et autres joyeusetés du genre, le genre conte moderne bien ancré dans la réalité mais avec ses touches fantasques et fantastiques qui viennent rendre cette lecture un peu plus magique, sans pour autant en oublier le fond nettement moins joyeux de la vie de ces femmes et de ces hommes dans leur camp en marge de la société. L'auteure rend les choses plus légères, une façon intelligente et sensible d'aborder une multitude de thématiques souvent tabous ou finalement assez peu acceptés, pour mettre en lumière des valeurs humaines et humanistes avec des notions de bonté, d'entraide, de tolérance.

Le tout est écrit avec simplicité, pas de fioritures littéraires dans cet ouvrage, seulement beaucoup de sensibilité. le seul bémol reste le fait que j'ai eu du mal à m'y plonger pleinement malgré le fond qui correspond à ce que j'apprécie en temps normal, une affaire de moment de lecture tout simplement je pense.

En bref, un roman aux thématiques sensibles et fortes et aux valeurs profondément humanistes mené tambour battant par une panoplie de personnages attachants et émouvants. Un joli premier titre !

Je remercie Babelio et son partenaire les éditions Presse de la cité pour ce partenariat.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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L'histoire commence avec Juno, qui arrive tout droit du Brésil et parle encore très mal le français. Il apprend à lire avec le Vieux, par amour pour une écrivaine en pleine ascension : Isabelle. Cette dernière soigne son image publique mais derrière les roues de son fauteuil roulant se cache bien plus qu'un handicap. Il y a aussi Noury, le violoniste prodige qui nous vient de l'Est. Les taches de vin qui lui mangent la moitié du visage ne l'aident pas à se faire une place, tout comme Sandra, à la rue malgré son tailleur et ses talons, dont les efforts sont régulièrement ruinés par son syndrome de Gilles de la Tourette. Les obscénités qu'elle ne cesse de hurler et ses brusques mouvements de tête la font passer pour une folle. Ils sont loin d'être les seuls à vivoter sur cette berge, privés de tout, traités comme des moins que rien. En face, de l'autre côté du canal, il y a les camps des gens du voyage, qui ont appris à s'adapter à cette vie d'errance et s'en tirent un peu mieux.

C'est toute cette France oubliée que Véronique Pierron met en scène dans son roman, avec justesse, sensibilité et humour, le tout en savant équilibre. Elle vogue d'un personnage à l'autre au coeur d'un même chapitre pour nous exposer des tranches de vie et nous donner une vision plus globale de la situation. Quand certains vont à Paris jouer dans les couloirs du métro pour gagner de quoi manger, on découvre également la vision du reste de la population sur ces sans-abris et on est irrémédiablement amenés à se poser des questions. Notamment, la fameuse : « Si j'avais été dans cette situation, avec ce personnage en face, comment aurais-je réagi ? ». le moment venu, on espère tous se montrer humains et accueillants, loin de tout préjugé, loin de ce qu'on peut lire, à coller des étiquettes de fou ou de cas désespéré, d'idiot ou de voleur. L'oeuvre de Véronique Pierron nous pousse ainsi à aller au-delà des apparences et à ne pas tirer de conclusions hâtives, car chacun de ses petits démunis offre des trésors dans son parcours de vie et dans son potentiel. Elle nous prouve que non, on ne vit pas dans la rue par choix mais plutôt par de malheureux concours de circonstances.

C'est d'ailleurs l'une d'entre elles qui va ébranler le quotidien des deux rives. C'est là que le texte se drape d'un soupçon de fantastique auquel je ne m'attendais pas et qui va bousculer l'ordre établi. Pour le meilleur et pour le pire. J'ai d'abord été surprise par ce revirement, et finalement, comme pour les personnages, j'ai décidé d'accepter le récit tel que l'autrice l'avait pensé et je n'ai pas été déçue du voyage. Cette touche extraordinaire amène souvent des sourires sur le visage des lecteurs et fait grandit ces héros du quotidien. Elle va en pousser certains dans leurs derniers retranchements, soulevant dilemmes et conflits, pour leur permettre de comprendre qui ils sont au fond d'eux-mêmes, loin de l'image qu'on leur donne, et agir en conséquence pour une vie meilleure.

Je pensais, en entamant cette lecture, avoir affaire à un nouveau roman feel-good mais il n'est pas que ça. Au-delà des codes de ce style contemporain, j'ai trouvé une narration unique dans son genre, qui papillonne d'un personnage à l'autre sans s'alourdir sur les transitions. Une voix omniprésente pleine de bonnes intentions, d'accents chantants et de remises en question. Qui oscille entre un ton brut et léger. Véronique Pierron sait comment parler des pires épreuves de la vie sans tomber dans le pathos. La forme m'a déstabilisée dans un premier temps pour mieux me saisir ensuite, et cette aventure humaine, que l'on croise au quotidien sans vraiment la regarder, vaut clairement le détour.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Un grand Brésilien optimiste et amoureux, une femme en talon aiguilles atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette, un homme qui rêve d'être moine, un chef de village Rom... Ils sont tous voisins, dans un camp de fortune près de Paris. À la mort du "vieux", des miracles commencent à avoir lieu. C'est le vieux qui, du haut de son nuage, veut rendre ses amis enfin heureux...
Ce roman étonne et fait sourire. Tout en abordant des sujets sociaux sans tabou et parfois avec crudité, il est en même temps très tendre et plein d'espérance. Dernière lecture de 2020, ce livre reçu à Noël est une belle découverte.
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