L'écologie a une dimension concrète.
Elle ne peut se passer de gestes.
Mais ce ne sont pas forcément ceux qui consistent à mieux manipuler les objets du quotidien qui sont les plus importants.
Ceux qui sont déterminants sont ceux qui nous amènent a nous eloigner des sentiers battus, à nous couper du monde le temps d'une contemplation véritable, à mieux nous relier à nos proches proches le temps d'un parcours artistique ou esthétique.
Laisser quelques instants la paume de sa main entrer en contact avec la surface de l'eau pour saluer cette minuscule rencontre; décider de de fermer le flot ininterrompu d'informations et de notifications de son ordinateur pour se laisser par l'expérience de l'autre; prendre le temps d'une exposition ou d'un concert pour s'exposer à la surprise et de ce qui viendra, peut-être, nous trouver.
Ce sont là autant de cheminements biographiques qui nous intensifient et nous déplacent.
La dimension spirituelle de la relation à la nature ouvre une démarche qui peut être celle de tous, car elle n'appartient à aucune religion en propre -déterritorialisée, cette notion n'appartient à aucun corpus théologique en particulier.
Dans la méditation des cinq sens, on peut par exemple faire de la marche, avant même de la nommer "pèlerinage", un exercice écospirituel.
La consolation n'est pas une manière magique de résoudre le problème. Elle est une tâche.
Via la nourriture, nous faisons l'expérience incarnée que nous vivons de et par des relations avec la nature qui déploient notre substance.
Ce que j'ai expérimenté dans mes recherches, c'est que ce qui nous fait tenir ensemble, ce sont des relations de soin mutuelles.
Notre existence engage la compréhension profonde de la destinée humaine, au jardin, aux champs ou en mer.
Laisser quelques instants la paume de sa main entrer en contact avec la surface de l'eau pour saluer cette minuscule rencontre.
La consolation est une tâche difficile. Forme de désespoir surmonté, elle pourrait bien être l'autre nom d'un optimisme qui a connu les larmes. Si je parle de consolation, c'est parce que je vis, comme beaucoup de mes contemporains, l'expérience de la désolation. Cette dernière est, littéralement, ce qui est vidé à la suite d'un ravage, jusqu'à être rendu désertique. Comme on dit d'un paysage qu'il est désolé, la désolation intérieure est cet état d'aridité où le monde n'a plus, pour nous, ni goût ni saveur.
L'attention est, quant à elle, une expérience corporelle à la fois relationnelle et tangible, qui explore dans le souffle, la cuisine, la marche, etc., ou la prière. Il s'agit, diversement, d'exercices spirituels. L'attention est dilatation dans l'être.