Chaque mâle que je croisais sur mon chemin me redonnait confiance en moi. Leurs regards choqués pour certains, adulateurs pour d’autres, ou encore indécents, me rendirent plus infaillible. Il fallait dire que je n’avais pas choisi n’importe quelle tenue. Le décolleté de ma robe rouge ne cachait pas grand-chose de ma poitrine. Je m’en foutais. Je voulais juste un mojito (et peut-être aussi savoir que je plaisais).
Jamais personne, ni même mon père ou mon frère, n’avait osé me parler comme il l’avait fait. Finalement on en revenait toujours au même point, je serai toujours à ses yeux qu’une enfant de riche, une capricieuse.
J’aurais voulu lui crier des je t’aime à tout-va, l’embrasser, la posséder dans l’immensité de la piste. Je pouvais encore la sentir frémir sous mes caresses, et sourire contre ma chemise. Ce moment rien qu’à nous, qui avait effacé toutes nos peines, si futile mais si vif à la fois, me poussait maintenant à la kidnapper pour toujours.
Je fixai sa mine incertaine sur un des écrans de la salle de surveillance. Bon sang, qu’elle était belle. Elle ne se doutait même pas que plusieurs hommes dans la salle se retournaient pour l’admirer. Je ne pouvais décidément pas la laisser seule ! Avec ces chiens en rut autour d’elle !