Retour du silence... Notre meilleur ami commun.
Si nous devons être ensemble, je serai ta part obscure et tu continueras à être la part de lumière que je n'aurai jamais.
Une coïncidence n'est qu'une explication qui attend son heure.
N’importe quel psychiatre me qualifierait de psychopathe, il n’en est rien. Ces charlatans se basent sur le simple fait que je ne ressens rien, or c’est totalement faux. Je n’ai aucune empathie, je n’aime personne, je suis un loup solitaire, mais… fût un temps, j’avais des putains de sentiments. Ces trucs, futiles et dangereux, qui vous bouffent l’existence comme la gangrène vous emporte une jambe pour vous rendre impotent.
Vous n'êtes pas une meurtrière, de la même façon que je ne suis pas un gentil.
Chapitre 3 :
Jack
«…L’obscurité.
C’est l’obscurité qui me compose, qui m’entoure, qui me définit.
Je ne vois rien, n’entrevois rien, je n’ai aucune structure. Je suis l’obscurité.
Pure et simple.
Sans aucun semblant d’indice qui me mènerait au doute, sans un soupçon de certitude qui me conduirait vers la lumière.
Je suis plus que l’obscurité, je suis sans nuance, sans ombre.
Je suis le tableau noir d’une école. Un tableau qui a été parfaitement nettoyé, où plus une once de craie ne persiste ou ne subsiste. Ni dans un coin ni dans la rainure en bois du cadre.
Noir, entièrement noir.
J’ai été effacé.
Ma poitrine m’oppresse, mon cœur s’affole. Je sais que le soleil se lève à l’est, que un et un font deux, mais je suis incapable de savoir qui je suis.
Comment je m’appelle ? En quelle année suis-je né ? À quoi je ressemble ?
Où je suis ? ...»
Chapitre 2 :
Lana
«…Alors qu’il passe devant le buffet, je reste tapie dans l’ombre du couloir et appuie sur le chien du Beretta pour le charger. Instantanément, l’inconnu se fige et regarde dans ma direction. Je frissonne, saisie par l’appréhension. Même s’il ne me voit pas, il sait maintenant où je suis.
– Une arme ? raille-t-il.
Son rire me fait froid dans le dos. Glacial, terrifiant, j’ai la sensation qu’il envahit le chalet et résonne à l’infini dans le bois. Mais je ne me laisse pas envahir par la peur. Je détiens l’arme.
– Que faites-vous chez moi ? demandé-je aussi fermement que possible.
Il rit encore. Décontracté comme si nous parlions météo. C’est aussi dérangeant qu’affolant, car ça signifie qu’il ne craint pas une seule seconde que je puisse tirer, comme il ne craint pas une seule seconde de mourir. Comment peut-il rire ? À sa place, je serais terrorisée. Comme maintenant, sauf que le 9 mm en acier entre mes mains m’offre un faux-semblant de béquille.
– Je crois que vous le savez déjà, Leia.
Cette fois-ci, la réalité est brutale. Mon esprit ne me laisse aucune échappatoire, n’appelle aucun moyen de défense.
Leia