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Citations sur Hedera ou la persistance de l’amour pendant une rêverie (6)

À Meret Oppenheim


Extrait 6

Te yeux m’ont cloué parmi ces belles semblables
Perclus de reflets au portail d’une glacière
Tout au fond de l’habituelle vallée
Qui me conte de loups et d’arbres
De cheveux saisis par les branches
Et d’yeux ouverts sous les frimas
En guise de pièges enfouis.

Mais niés par le simple écho de ton rire
Revenu je m’en souviens
Levé abrupt aux cimes du vent
Serpent de violettes autour de ma langue.

Qu’importe un réveil usé s’il dérange
Le ciel neuf où je contemple tes images
Qu’importe la fausseté du matin
Le joyeux renouveau des servitudes
Le charroi de l’ordure et le bruit misérable
De la pluie sur les hommes quotidiens
Qu’importe maintenant.
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À Meret Oppenheim


Extrait 5

Mais c’est toi seulement qu’il regarde
Et sa couleur devient flamboyante.

Je te vois à travers ce regard rouge
Dans l’instant frileux de ta nudité
Cernée de joncs de loriots et de truites.

Tu illumines tes filles ressemblantes
D’un jour de métal neigeux d’eau salubre
Plus net qu’un songe où la nuit m’égarait
Plus vert qu’un printemps de cantharides
Plus aveuglant que le crâne du soleil
Que le soleil lui-même au grand galop.

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À Meret Oppenheim


Extrait 4

Du milieu des roseaux couverts de sang
Que ton corps pâle et cet arroi muet
Font trembler comme une cape de cygne
Dans le déclin des bûches étincelantes
Grimpe au rivage en s’aidant de ses pinces
Un cerf rouge ou bien le roi des écrevisses
Qui va se mettre à l’orée d’une prairie
Sous le croissant de sa sœur la lune.

Autour de lui hurle un rond de chiens
Pour le chasser vers la rivière natale
Des prêtres voilés fuient à dos d’âne
Semant derrière eux la fleur de l’orge
En rosaces dont il est le centre
Car son armure et ses cornes cramoisies
Ont une couleur si farouche
Que les hommes aussi bien que leurs tristes bêtes
En perdent tous la raison.

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À Meret Oppenheim


Extrait 3

Tu chevauches un faisan plus haut que toi
Plus mûr que le velours d’un cèpe, plus roux
Plus fier qu’un éclat doré d’astre mort
S’il tourne le col en t’admirant tu ris
De petits poulains roses courent à tes côtés
Pour mordre ta poitrine quand ils te voient rire.

Tu es nue tu piétines l’abreuvoir
Où tu attires pour paître tes lions
Les tendres laines privées de défenses
Les bêlantes d’avoir une fois suivi
Ton pas sévère et ton parfum de renard gris.

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À Meret Oppenheim


Extrait 2

Le triste sable s’il clôt mes yeux ouverts
C’est la clairière encore où je me trouve
Parmi des fleurs plus cruelles que mes songes
Mille plumes de paon perçant la mousse
Remuant leurs cils sous l’haleine des plantes
Pour un tournoi de bulles de rosée
Mais tu es assise dans toutes ces bulles
Reine nue sur un trône d’argent
Clouté de gel bleu et de cendre lunaire.

Tu es longue et nue comme une anguille
Tu ris de te connaître belle à l’envers
De frêles feuilles noires qui te ressemblent
Après que l’automne a mouillé leurs flancs
Du frisson de ses pluies sauvages.

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À Meret Oppenheim


Extrait 1

Je vois blêmir de bruns étendards fumants
Tous les drapeaux d’un monde inguérissable
Quand grandit ce dur écheveau sombre
L’ombre de ton corps sur un drap blanc
Je vois rouiller le fer fondre la cire
Choir le duvet de ces vaisseaux plumeux
Que les chiens volants tirent en notre ciel
Je vois au ruisseau les armes et leurs hommes
Couler vers un sale bouquet de mains vertes
Vers le sein gluant de la mère du monde
Accroupie dans un antre d’eaux velues.

Char d’ébène entre cent chariots de feu
Quelle flamme déferait le jour obscur
Où tu m’as lié seul devant ta face
Dont la noire beauté m’éblouit.

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