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sur 126 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais bien aimé et découvert Zoyâ Pirzâd dans « le gout âpres des kakis ». Son écriture intimiste nous amène au coeur de la vie des foyers et des femmes iraniennes.
Dans ces dix-huit nouvelles, la femme, ses enfants et son foyer occupent une place prépondérante. Ces récits sont comme des tableaux détaillés d'instants de vie. Remarquons que la description des sentiments n'est pas présente, dans la littérature iranienne on ne s'épanche pas, la censure est présente et les scènes de vie trop réalistes y trouvent difficilement une place, cependant tout y est suggéré.
Les récits, donc, sont fait de petits détails, ces petites choses qui remplissent la vie d'une femme dans son foyer, la cuisine, les repas, les enfants, le mari… Zoyâ, décrit par petites touches, des attitudes, un regard jeté subrepticement par la fenêtre, l'agitation de la rue, « A midi, son mari rentre du bureau et leur fils de l'école. Ma voisine met le couvert dans sa cuisine pour le déjeuner pendant que son mari joue avec l'enfant. Elle sert le repas ; L'enfant repousse son assiette, il refuse de manger. Sa mère le fait manger pendant que son mari s'amuse des grimaces de l'enfant. Après le déjeuner, le mari joue au ballon avec lui, sa femme débarrasse le couvert ». C'est la condition de la femme mais pas seulement en Iran…
L'accent est mis sur le temps qui passe, les générations qui se succèdent et transmettent leur savoir faire, cuisine, tricot… Zoyâ Pirzâd nous parle aussi des endroits qui ne changent pas et où on se réfugie pour se sentir en sécurité tel ce rebord de fenêtre où on se love pour observer un beau platane bien ancré dans la terre. le récit nous projette aussi au-delà, une mariée passe, la femme soupire, et, de là nait la nostalgie. J'aime la délicatesse de la plume de Zoyâ Pirzâd, ces récits qui tout en pudeur, finesse et simplicité nous plongent dans cet univers féminin iranien. Et, finalement toutes ces petites choses ne nous sont pas si étrangères !


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Tout est joli dans ce livre, jusqu'à l'objet lui-même. le petit format, la texture et les couleurs de la couverture en font un livre bien agréable.
La succession d'instants quotidiens, écrits avec simplicité et poésie, a créé une pause dans mon quotidien à moi. Leurs regards par la fenêtre, leurs jardins, leurs maris, leurs enfants...cela n'a l'air de rien comme ça, de presque rien, mais c'est presque tout pour ces femmes. Et le talent de Zoya Pirzad nous révèle toute l'importance de ces instants, leur magie, leur tristesse parfois. L'auteure a de la tendresse pour ces femmes, et cela se ressent pleinement à la lecture, elle parvient à me transmettre cette émotion.
Merci pour cette découverte.
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Cet après-midi-là est un recueil de dix-huit nouvelles, dont la plus longue ne mesure pas plus d'une dizaine de pages.
Que nous racontent-elles ? La vie des femmes iraniennes, femmes qui veillent au bien-être de leur mari, de leurs enfants, ffemmes que, pour certaines, nous voyons vieillir peu à peu, découvrant des moments-clefs de leur vie, ains dans « L'hiver », et « ce ruban orange » qui réapparaît de période en période.
Une phrase, un geste suffisent à caractériser un personnage, à créer l'atmosphère, heureuse, oui, étouffante parfois, comme si les traditions étaient un carcan dont on ne pouvait se défaire (« Les fleurs au centre de ce couvre-lit »).
Un jeune homme, quand même, celui qui regarde le banc d'en face mais pense sa vie en fonction des femmes de sa vie (sa mère, la collègue dont il est amoureux).
Une pincée de fantastique aussi, quand monsieur F* semble rencontrer monsieur F* (L'heureuse vie de monsieur F*) et paraît se transformer en homme au foyer, maison blanche, rajeunie contre murs gris du bureau. Ainsi la femme qui achète le mug oursons à son fils ne parle-t-elle pas à celle qu'elle deviendra plus tard ? de même, « Les sauterelles » ont un côté kafkaïen.
La nouvelle d'ouverture « »Histoire du lapin et de la tomate » montre la difficulté d'écrire quand les tâches ménagères répétitives et impensables dans notre société occidentale (laver les herbes huit fois…) paraissent insensées. Vie réglée, identiques, interchangeable, ainsi pour « les voisines » (cf : la vision féministe de « La salle de bain ».
Ne croyez pas, pourtant, que l'arrivée du confort moderne résolve tout. L'héroïne de « Dépareillées » sombre peu à peu, celle de « Comme tous les après-midi » constate qu'un fossé se creuser entre elle et sa fille, qu'elle voit peu à cause de son métier.
Comme tous les après-midi est un recueil de nouvelles qui se dévore plus qu'il ne se lit.
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Voici comment, en toute simplicité, on décrit des tranches de vie.
On montre leur beauté et leur désespoir. C'est du moins ce que j'ai ressenti en lisant ces nouvelles. le monde bouge autour de ses personnages qui vivent pourtant dans un certain statisme. Ils, et surtout elles, sont à peine maîtres de leur petit univers, le plus souvent leur foyer.
Elles voient les saisons changer, la famille s'agrandir et évoluer et pourtant, de leur côté rien n'avance vraiment. Certaines s'y plaisent, d'autres révèlent leur amertume.
J'ignore si l'auteur voulait nous mener à porter un regard sur la vie domestique et le quotidien des femmes d'une certaine population. Je me demande s'il faut retenir une leçon de ces écrits, et je ne vais pas chercher à en savoir plus (je n'aime pas les autopsies).
J'en garde un ressenti à la fois amoureux et pathétique.
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Un livre de nouvelles magnifiques! d'une grande beauté d écriture!
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Chacune des 18 nouvelles nous entraîne dans des petits moments de la vie d'une femme. Des petites scènes de la vie quotidienne, sans importances, bien réglées, elles sont racontées avec beaucoup de poésie, certaines m'ont donné des frissons, d'autre l'envie de déguster la saveur des plats.
Belle découverte, une fenêtre ouverte sur le monde.
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Ce sont des nouvelles excessivement courtes qui s'enchaînent en un rythme lancinant. Lancinant, comme la langueur des après-midis où rien ne se passe si ce n'est l'agitation de la rue, du hors soi, qu'on regarde à travers la fenêtre. Qu'on regarde ? Ou que notre regard traverse, sans vraiment le voir, dans une semi-conscience.

Des histoires de femmes se multiplient, passent, comme leur vie, sous nos yeux. Femme seconde de.., derrière l'homme, derrière les enfants, derrière la fenêtre… Que sont ces vies où il n'y a rien à attendre, rien à faire à part la lessive et le diner ? C'est un hommage aux femmes littéralement de l'ombre, aux sous comptés en tremblant, à l'inquiétude du lendemain, l'inquiétude pour les siens.
Parfois, l'histoire d'un homme ou d'une enfant qui deviendra grande. Tout est rédigé dans cette laconique tristesse, particulière et résignée. de la neige, du soleil, les saisons s'enchainent comme des perles sur un chapelet. Maman m'a appris à bien tenir la maison, comme grand-mère lui avait appris. Des lignées entières de femmes au foyer, forme confinée, en dehors de la foule bouillante des bureaux.

Des vies dont cette écriture presque timide garde la trace et rend hommage, dans cette société dont, finalement, elles ne connaissent que les récits d'enfants amusés par l'école ou des anecdotes de bureau du mari.
C'est pas une remise en question mais un lent ode à ces invisibles. Que laissent-elles derrière elles ? Des fleurs qu'elles ont planté, une couverture qu'elles ont cousu, une progéniture qu'elles ont élevé, un fantôme ?
Qui sont-elles à part ces silhouettes attentives derrière la fenêtre ? Qu'est ce qui les caractérise ?
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Des nouvelles tout en finesse.
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Voici un recueil de 18 nouvelles, traduites du persan par Christophe Balay.

C'est le premier livre de l'auteur traduit en français.
Cette nouvelliste très connue dans son pays, est aussi traductrice et romancière. J'ai aimé découvrir sa plume tendre, poétique, réaliste, et teintée d'humour, ainsi que sa façon de nous parler du bonheur et des ses mille petits riens que chacun peut trouver dans son quotidien.
C'est un recueil sur le temps qui passe, les pièges de la vie quotidienne qui nous empêchent de profiter pleinement de la vie et d'observer tout ce qui nous entoure avec le même émerveillement.
A travers le quotidien de personnages"ordinaires", qui souvent ne rêvent qu'en regardant par la fenêtre, l'auteur nous parle de la condition de la femme iranienne.
Voilà donc un recueil qui mérite que l'on prenne le temps de s'arrêter sur chacune de ces nouvelles et de les lire indépendamment les unes des autres, et non à la suite, comme on le ferait de chapitres d'un roman, ce qui ne manquerait pas d'être lassant.
Certaines nouvelles ne font qu'une seule page recto-verso, d'autres sont un peu plus longues.
Elles nous font pénétrer dans l'ambiance particulière des appartements, pour nous asseoir sur le rebord de la fenêtre, regarder la neige tomber ou la voisine étendre son linge.

Ces femmes préparent le repas dans la cuisine, se soucient de satisfaire leurs proches, tricotent ou laissent parler leur coeur. Nous attendons avec elles le retour des enfants de l'école, ou celui du mari, nous entrons dans des boutiques...ou nous revisitons des moments privilégiés de l'enfance.
Le rêve d'une vie meilleure est bien là, une vie où la femme pourrait exister autrement, s'épanouir enfin, se révéler à elle-même mais où la vie quotidienne est trop pesante pour réellement leur permettre de réaliser leurs rêves...
L'auteur transforme ces vies sans histoire en pépites... Moi qui ne lis jamais ou presque de nouvelles, j'ai été enchantée par cette découverte et la lecture de ces nouvelles très émouvantes, même si forcément comme c'est toujours le cas dans les recueils, j'en ai aimé certaines plus que d'autres.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Belles tranches de vie,
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