J'y arriverai.Il y aura des efforts,des privations,des limites repoussées,des muscles douloureux,de la rage transpirée,crachée,mais il est évidement exclu que je ne réussisse pas.
Je l'avais toujours envisagé comme accessoire,à tord.Je découvre que l'habit est une stratégie.C'est loin,très loin,de l'éducation que j'ai reçue.
J'ai décidé de devenir leur ombre,une ombre à deux corps.
Sur les murs de l'agence il y a des phrases affichées que je dois savoir par cœur.C'est obligatoire si je veux devenir une employée modèle.
L'amour est stupidement aléatoire, contrairement à l'estime, pur produit de la volonté.
L'écriture rend paraît-il la solitude envisageable, on dit qu'elle est une force qui s'auto-suffit, qui avance comme un train dans la nuit. Bienheureux les écrivains.
Eduardo, cela va sans dire, fuit l'affrontement direct et privilégie le louvoiement, c'est un homme.
Ma mère dirait ça, et aussi qu'une incartade, ce n'est pas grand-chose au fond, rien qui justifie de tout perdre, ce qu'on a construit ensemble pendant des années avec tant d'efforts et de patience, la complicité, le partage, l'ennui, l'émotion, l'émulation, même les silences.
L'imprudence est toujours confondante. Derrière, il y a le désir narcissique d'être démasqué.
C'est sans doute ce qui fascine dans les faits divers, ils sont le spectacle, donné par d'autres, de nos pire divagations, de nos utopies les plus condamnables, ils bafouent notre censure.