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Citations sur La République (128)

(livre II)
Peut-être donc, dans un cadre plus grand, la justice sera t-elle plus gande et plus facile à étudier. Par conséquent, si vous le voulez, nous chercherons d'abord la nature de la justice dans les cités ; ensuite nous l'examinerons dans l'individu, de manière à apercevoir la ressemblance de la grande dans la forme de la petite.
(livre IV)
Il serait, en effet, ridicule de penser que le caractère irascible de certaines cités n'a pas son origine dans les particuliers qui ont la réputation de le posséder, comme les Thraces, les Scythes et presque tous les peuples du Nord - ou qu'il n'en est pas de même pour l'amour du savoir, que l'on pourrait attribuer aux habitants de notre pays, ou pour l'amour des richesses, qu'on prêterait surtout au Phéniciens et aux Egyptiens.
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Par suite, mon ami, il n’est aucun emploi concernant l’administration de la cité qui appartienne à la femme en tant que femme, ou à l’homme en tant qu’homme ; au contraire, les aptitudes naturelles sont également réparties entre les deux sexes, et il est conforme à la nature que la femme, aussi bien que l’homme, participe à tous les emplois, encore qu’en tous, elle soit plus faible que l’homme.
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Le juste se révèle donc à nous bon et sage, l'injuste ignorant et méchant.
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Maintenant quel asile vois-tu où le philosophe puisse se retirer pour y persévérer dans sa profession et y atteindre à tout son développement ? Rappelle-toi ce que nous avons dit, et réfléchis. Nous sommes convenus que les qualités naturelles du philosophe sont la facilité à apprendre, la mémoire, le courage et la grandeur d’ame.

Oui.

Dès l’enfance, surtout si les qualités du corps répondent à celles de l’ame, il sera le premier entre tous ses égaux.

Sans doute.

Lorsqu’il sera parvenu à l’âge mûr, ses parens et ses concitoyens s’empresseront de faire servir ses talens à leurs intérêts.

Oui.

Ils seront à ses pieds, l’accablant de prières et d’hommages ; car prévoyant qu’il sera puissant un jour, ils voudront s’assurer de lui par avance et lui adresseront des flatteries anticipées.

C’est assez l’ordinaire.

Que veux-tu qu’il fasse au milieu de cette foule adulatrice, surtout s’il est né dans un état puissant, s’il est riche, de haute naissance, beau de visage et d’une taille avantageuse ? Ne se laissera-t-il pas aller aux plus folles espérances, jusqu’à s’imaginer qu’il sera capable de gouverner les Grecs et les barbares ? Son cœur ne s’enflera-t-il pas, rempli par le faste et le vain orgueil qui chassent la raison ?

Oui.

Si tandis qu’il est dans cet état d’exaltation, quelqu’un s’approchant doucement de lui, lui faisait entendre le langage de la vérité, en disant que la raison lui manque, et qu’il en a besoin, mais qu’elle ne s’acquiert qu’au prix des plus grands efforts, crois-tu qu’au milieu de tant d’illusions funestes, il prêtât volontiers l’oreille à de pareils discours ?

Il s’en faut bien.

Si pourtant à cause de son heureuse nature et de la sympathie naturelle que ces discours trouvent dans son ame, il les écoutait, se laissait fléchir et entraîner vers la philosophie, que pensons-nous que fassent alors tous ses flatteurs, persuadés qu’ils vont perdre son appui et son amitié ? Discours, actions, ne mettront-ils pas tout en œuvre, et auprès de lui pour le dissuader, et auprès de l’homme qui s’efforce de le ramener pour lui en ôter le pouvoir, soit en l’environnant de piéges secrets, soit en le provoquant par des accusations publiques ?

Cela est fort vraisemblable.

Hé bien, se peut-il encore que notre jeune homme devienne philosophe ?

Je ne vois pas trop comment.

Tu vois que j’avais raison de dire que les qualités qui constituent le philosophe, quand elles se développent sous l’influence d’une mauvaise éducation, le détournent en quelque manière de sa destinée naturelle, aussi bien que les richesses et les autres prétendus avantages de cette espèce.

Oui : je reconnais que tu avais raison.

Telle est, mon cher, la manière dont se corrompt et se perd une nature si bien faite pour la meilleure des professions, et en même temps si rare, comme nous l’avons remarqué. C’est de pareils hommes que sortent et ceux qui causent les plus grands maux aux États et aux particuliers, et ceux qui leur font le plus de bien lorsqu’ils ont pris une heureuse direction ; mais jamais homme d’un naturel médiocre n’a rien fait de grand, soit en bien soit en mal, ni comme particulier ni comme homme public.

Rien n’est plus vrai.

Ces hommes, nés pour la philosophie, s’en éloignant ainsi, et la laissant solitaire et négligée, mènent une vie contraire à leur nature et à la vérité ; tandis qu’elle, privée de ses protecteurs naturels, demeure exposée à l’invasion d’indignes étrangers qui la déshonorent et lui attirent tous ces reproches dont tu parlais : que de ses adhérens, les uns ne sont bons à rien, et les autres, qui forment le grand nombre, sont des misérables.
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chacun recourt aux autres, comme s'ils étaient ses maîtres, ses arbitres, et il est forcé de s'adresser à leur justice, faute de l'avoir à domicile.
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"Ils sont magnifiques, Socrate, dit-il, les dirigeants que tu viens de façonner à la manière d'un sculpteur de statues.
- Et les dirigeantes aussi, dis-je, mon cher Glaucon. Ne crois pas que ce que j'ai dit concerne plus les hommes que les femmes, celles d'entre elles en tout cas qui naissent avec des naturels adéquats.
- C'est juste, dit-il, si elles doivent en effet partager tout également avec les hommes, comme nous l'avons exposé."
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"De cette manière [l'avènement des philosophes-rois], la cité sera administrée en état de vigilance par vous et par nous, et non en rêve, comme à présent, alors que la plupart [actuellement] sont administrées par des gens qui se combattent les uns les autres pour des ombres et qui deviennent factieux afin de prendre le pouvoir, comme s'il y avait là un bien de quelque importance. Car voici en quoi consiste le vrai là-dessus : la cité au sein de laquelle s'apprêtent à gouverner ceux qui sont le moins empressés à diriger, c'est celle-là qui est nécessairement administrée de la meilleure façon et la plus exempte de dissension, tandis que celle que dirigent ceux qui sont dans l'état contraire se trouve dans la situation opposée."
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"Ces paroles me disent que si je suis juste, et que je n'en donne pas l'apparence, alors je n'en tirerai aucun profit, mais plutôt des peines et des châtiments évidents, alors que si j'assortis une vie injuste d'une apparence de justice, on dira que mon existence est digne des dieux. En conséquence, puisque le paraître, comme l'expliquent les sages, vient à bout même de la vérité et se montre souverain pour le bonheur, c'est dans cette direction qu'il faut entièrement se tourner. (...) Ô mon merveilleux ami, parmi vous tous qui vous présentez comme les propagateurs de la justice, en commençant par les héros des temps anciens dont les paroles nous ont été conservées jusqu'à ce jour, personne n'a jamais blâmé l'injustice ou loué la justice pour d'autres raisons que pour les réputations, les honneurs et les gratifications qui en découlent. Ce qu'elles réalisent chacune d'elles, par leur efficacité propre dans l'âme où elles sont présentes, cachées aux yeux des dieux et des hommes, personne jamais, ni dans le langage poétique ni dans la langue ordinaire, n'a démontré de manière adéquate que l'une est le plus grand des maux que l'âme renferme en elle-même, et que la justice en revanche est le plus grand bien. Si, en effet, dès le point de départ, vous vous entendiez tous à nous parler de cette manière et si vous nous en persuadiez dès l'enfance, nous ne chercherions pas à nous garder les uns les autres de commettre l'injustice, mais chacun serait pour lui-même son propre gardien, dans la crainte de cohabiter avec le plus grand des maux s'il en venait à commettre l'injustice."
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- Est-ce donc, repris-je, le fait d'un homme juste de faire du mal à un homme, quel qu'il soit ?
- Mais certainement, dit-il, il faut faire du mal aux gens malhonnêtes et qui sont des ennemis.
- Mais si l'on maltraite les chevaux, deviennent-ils meilleurs ou pires ?
- Ils deviennent pires.
- Est-ce par rapport à l'excellence propre aux chiens, ou par rapport à celle des chevaux ?
- Par rapport à celle des chevaux.
- Et si on maltraite les chiens, deviennent-ils pires par rapport à l'excellence propre aux chiens, et non à celle des chevaux ?
- Nécessairement.
- Et pour les êtres humains, camarade, ne faut-il pas affirmer que lorsqu'on leur fait du mal, ils deviennent pires par rapport à leur excellence humaine propre ?
- Oui, certes.
- Mais la justice n'est-elle pas l'excellence humaine ?
- Cela aussi, il faut l'affirmer.
- Et donc ces êtres humains que l'on maltraite, mon ami, ils deviendront nécessairement plus injustes ?
- Il semble bien.
(...)
- Ce n'est donc pas l'œuvre de l'homme juste que de nuire, Polémarque, ni à son ami ni à quiconque, mais c'est au contraire l'œuvre de l'homme injuste.
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Il nous reste donc à examiner l'homme tyrannique, comment il naît de l'homme démocratique, ce qu'il est une fois formé, et quelle est sa vie, malheureuse ou heureuse.
Oui, dit-il, cet homme-là reste à examiner.
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