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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Imaginez que du jour au lendemain, l'humanité toute entière — à l'exception des enfants de moins de 8 ans — ait accès à toutes les informations vraies et importantes d'Internet (sans les photos de chats, snif)… directement dans son cerveau, dès que l'on a la volonté d'obtenir cette information. Que se passerait-il ?

C'est grosso modo sur ce postulat que part le roman. La première partie est d'ailleurs essentiellement consacrée à nous présenter le concept, avec un groupe de scientifiques qui mènent des expériences pour en comprendre davantage sur cette nouvelle faculté. J'ai beaucoup apprécié cette partie, même si j'ai plus de mal avec le fond du concept (on y reviendra ensuite). Alors qu'ils font leurs recherches, ils vont mettre en évidence un gros soucis, touchant certains enfants de 8 ans. Sans trop spolier, c'est aussi l'occasion d'une critique sociétale plutôt intéressante sur la productivité et l'esprit de compétition. Ce premier enjeu est réellement fort, et personnellement j'avais vraiment envie de savoir comment les personnages allaient le résoudre.

La deuxième partie démarre après une ellipse, suite à une 2e découverte, fortuite celle-ci. Cette découverte ne concerne pas les enfants cette fois, mais Mat, un adulte « lamba » qui étudie les singes. Démarre alors une course contre la montre, car la particularité de Mat attire vers lui les armées de plusieurs gouvernements, qui veulent le récupérer pour l'étudier ou pire. Heureusement, Inès, une femme scientifique qui faisait justement partie de l'équipe dans la partie 1, le trouve avant les autres et va donc tout faire pour le mettre en sécurité (une femme scientifique en sauveuse d'un homme, voilà qui change^^ par contre, elle est quand même sacrément balèse, pour surpasser des soldats surentraînés. Malgré quelques facilités scénaristiques et une romance trop rapide à laquelle je n'ai pas adhérée, j'ai également bien aimé cette partie, puisque le sort de Mat est également lié au soucis des enfants dont je parlais plus tôt. Cette partie pose également une autre question, éthique cette fois : Mat est potentiellement susceptible de mener à la résolution de ce problème, mais les expérimentations imposent des trucs pas très joyeux.

Donc, si je résume cette première partie de la chronique, j'ai bien aimé le côté thriller, les enjeux, et les questions que le livre pose. Mais je n'ai malheureusement pas adhéré au concept lui-même, pour plusieurs raisons.

Mon premier soucis est en fait un détail. Pendant une bonne partie du livre, je pensais qu'Internet n'existait pas dans ce monde, puisqu'à aucun moment le parallèle n'est fait avec Internet. Et puis, au détour d'une phrase, le mot Internet est prononcé par un personnage. Déjà, je trouve un peu dommage de ne pas avoir fait une « comparaison » entre les deux, de ne pas avoir parlé des conséquences sur l'utilisation d'Internet, et ensuite, je trouve que la Noosphère a apporté des évolutions beaucoup trop drastiques dans un univers où la connaissance était déjà accessible à une importante partie de la population.

Ensuite, cette histoire d'informations vraies et importantes. Une information peut être considérée comme vraie pendant très longtemps, jusqu'à ce que de nouvelles découvertes la nuancent. de la même façon, une information peut être considérée comme importante par une personne, et complètement superficielle pour quelqu'un d'autre. Or, ce sont les humains eux-mêmes qui alimentent la Noosphère, alors comment ça marche ? Qui décide de ce qui est vrai et important ?

Mais mon principal soucis « avec » la Noosphère, c'est le côté connaissance = compréhension = maîtrise du sujet. Ce n'est pas parce qu'on a accès a une information qu'on a toutes les données pour la comprendre, et encore moins qu'on est capable de la maîtriser. Si je connais la théorie de mouvements de danse classique, je ne vais pas soudainement pouvoir faire le Lac des Cygnes. Si je sais comment fonctionne l'électricité, ce n'est pas pour ça que ma compréhension et mes compétences me permettront de refaire toute l'électricité de ma maison. Ici, j'ai eu l'impression que les personnages savaient faire quelque chose juste en interrogeant la Noosphère, ce qui m'a semblé un peu trop facile. de la même façon, dès lors que l'humanité a eu accès à la Noosphère, la société a connu des des évolutions drastiques, d'abord scientifiques, avec notamment la conception de technologies avancées en peu de temps, puis sociétales. C'est peut-être mon côté pessimiste, mais je ne crois pas qu'un meilleur accès à la connaissance soit capable d'effacer des siècles de discriminations en quelques années.

Bilan
Si j'ai bien apprécié ce roman en tant que thriller, j'ai été moins convaincue par le côté Science-Fiction, peut-être en partie à cause de trop grandes attentes. L'avantage, c'est qu'il s'avère à mon avis parfaitement accessible aux personnes non adeptes de la SF. Il ouvre aussi quelques réflexions intéressantes sur le savoir, l'éthique scientifique, et les problématiques de productivité et de compétition. Et c'est déjà pas mal en définitive.
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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La connaissance au service du bien commun

Le titre à lui-seul me prédestinait à lire cette histoire. La Noosphère, un thème passionnant rarement traité à la hauteur de son édifiante potentialité (que j'ai d'ailleurs pu évoquer dans le cycle Ascendance). Et cette illustration somptueuse alliant volutes de pensées et pastels oniriques, une véritable oeuvre d'art !
Autant dire que j'attendais de ce livre toutes les promesses suggérées par cette première de couverture enivrante.

Je vais me débarrasser des aspects qui ont fait naître une pointe de déception, comme ça après, on n'en parle plus.
Je m'attendais à trouver en Noosphère une véritable oeuvre de science-fiction. Or, à mon sens, la SF n'en constitue qu'une petite partie, l'essentiel de l'intrigue obéissant davantage aux codes du thriller scientifique ou même géopolitique. Sur ce point-là, la description du livre est un chouilla trompeuse.
Aussi, j'ai trouvé la forme un peu scolaire. D'un bout à l'autre du livre, la répétition des mêmes schémas narratifs a rendu ma lecture un peu longue. le tout manque d'un soupçon de vocabulaire et de recherche linguistique pour que l'histoire déroule véritablement. Mais attention, le soin apporté à l'écriture n'en reste pas moins perceptible.

La noosphère, qui aurait dû être l'élément central du roman, est à mon goût malheureusement survolée. Je suis donc resté sur ma faim en ce qui concerne ce registre SF que j'affectionne tant. J'aurais adoré pénétrer plus en profondeur les méandres de cette dimension intangible, et décortiquer ses mécanismes, ses origines. D'autant qu'Audrey Pleynet dépeint cette dernière avec force originalité, parvenant à nous faire intégrer sa vision de la connaissance globale avec un naturel déconcertant. Ça tombe sous le sens, quoi. On se dit “Bah oui, évidemment que ça existe, où est-ce qu'on se branche ?” de plus, elle a su aborder ce thème pas évident sur un angle sensible, voire artistique, ce qui constitue selon moi une approche plutôt intelligente. Les descriptions qu'elle a choisi d'en faire sont belles, poétiques, et apportent même un certain relief à notre monde envahi par la matière.
L'idée est là, brillante, clairvoyante et originale, et il ne manque vraiment pas grand chose pour transformer l'essai.
L'intrigue principale, donc, est vraiment prenante, avec des oppositions liées à l'éthique, au progrès scientifique, aux ascendants économiques, politiques et, évidemment, à la notion du bien commun. Les différents groupes sont crédibles, les “méchants” ne sont pas lisses, mais sont eux aussi animés par des motivations valables – si ce n'est louables.
Aussi, l'auteure a fait l'effort de sortir du cliché des genres. C'est à dire qu'ici, c'est un personnage féminin qui va se charger de protéger un homme et sa précieuse anomalie. Merci aussi de ne pas laisser les foudres de l'amour s'abattre sur eux dès les prémices de leur rencontre. Non, leur relation se construit progressivement, ils s'apprivoisent, jusqu'à développer une complémentarité sans laquelle l'histoire n'aurait pas eu la même perspicacité. Un amour bien amené, tout sauf évident.

Enfin, l'on peut noter quelques passages inspirés, auxquels le livre entier pourrait bien se référer, et susceptibles de résonner dans de nombreux domaines de nos vies quotidiennes :

“Elle n'est pas comme un dictionnaire dans le ciel. Elle est information pure, certes, et somme d'expériences. Mais elle n'est pas somme de connaissances. le processus cognitif est encore à faire après avoir reçu la matière première de la Noosphère. Une preuve est que les informations ne viennent pas dans une langue ou une autre. Chacun reçoit ou plutôt traduit les informations dans sa langue. Seules les expériences pures viennent. le symbole à utiliser, la langue si vous préférez, reste du domaine de l'individu.”

“Marx avait quelque part raison. Les moyens de production doivent appartenir aux travailleurs. C'est la seule façon d'être libre. Mais il oubliait qu'un des moyens de production, peut-être le plus important était l'esprit, l'intelligence, la connaissance. Maintenant, les personnes sont vraiment égales. Maintenant elles peuvent être libres.
– Grâce à la Noosphère ?
– Oui. Aucun homme ne peut asservir un autre homme si les deux savent les mêmes choses. Il n'y a plus d'opium du peuple, que ce soit la religion ou la propagande politique. Il n'y a plus de spoliation de la vérité par un groupe sans scrupule. Il n'y a que l'égalité. Enfin l'égalité. Et le développement. L'ignorance est le terreau de la pauvreté.”

Merci pour cette histoire riche de sens.
Lien : https://editionslintemporel...
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Noosphère est un roman d'anticipation qui interroge sur la connaissance et la nature humaine. Si la première partie déploie son univers à travers un questionnement plutôt scientifique sur le phénomène qui touche l'humanité entière, la grosse partie de l'intrigue se développe davantage autour des codes du thriller haletant où la survie d'un individu pourrait bien devenir le salut de tous. Un mélange des genres qui pourra surprendre mais qui n'empêchera pas le lecteur de se questionner sur ce que pourrait apporter un soudain accès au savoir.

Voir la chronique complète :
Lien : https://bulledeleyna.wordpre..
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