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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Certains passages sont d'une incroyable drôlerie quand d'autres résonnent d'une tendresse infinie ou d'un cynisme sarcastique époustouflant.
Ce roman, je l'ai lu en dégustant chaque tirade car le ton est à la régalade. Mais cette pépite littéraire, je l'ai dévoré en frémissant d'horreur car le fond est d'une rare violence. le héros est un éducateur mal éduqué par des parents obsessionnels et incapables de montrer une once d'amour. Devenu grand, il tente d'écouter et d'être présent quand des adolescents maltraités, brisés, oubliés ont besoin d'aide.

frederic Ploussard , à l'image des clowns, rit pour éviter de pleurer et tourne en dérision la petitesse et la méchanceté. Il parle, dans ce petit livre précieux, de sujets qui lui tiennent vraiment à coeur. Refusant d'ajouter de la noirceur au monde, l'auteur aborde les questions de la souffrance, de l'exclusion, de la misère, de la violence pour construire à travers cette histoire merveilleuse une société plus humaine.

En écrivain engagé - il était éducateur, il sait de quoi il parle- il utilise la dérision pour cacher la morosité et le désespoir face aux manque de moyens de l'aide sociale à l'enfance. Il brandit donc fermement sa plume poétique pour dépeindre la misère sociale en France.

L'histoire :
Tout ce qu'il a toujours voulu pour Noël, Dominique, c'était une mobylette. Une belle. Une orange. Une qui l'emmènerait loin des Vosges. Évidemment, cette mobylette, il n'en a jamais vu la couleur. Bien des années plus tard, Dom traîne toujours ses presque deux mètres dans ce coin de France sinistré. Une famille disjonctée qu'il ne voit plus, une vie conjugale peu épanouie, un job d'éducateur au foyer d'aide sociale à l'enfance auprès d'ados absolument hors de contrôle… Calmer le jeu, juguler l'émeute : voilà son quotidien. Restent les champignons hallucinogènes, les copains, la fantaisie… Parce que, parfois, quand on doit faire sans, il faut bien faire avec.

Ce roman est grinçant et savoureux : un cocktail explosif à consommer sans modération.
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Génialissime !
Tous les personnages sont sublimes désoeuvrant et attachants. Les péripéties sont exceptionnellement originales et pourtant elles ont l'air tellement possibles. L'humour est décapant et l'histoire va au bout de toutes les intrigues !
Merci M. PLOUSSARD
J'ai kiffé, j'ai adoré !



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Je suis nouvelle ici. C'est une amie qui m'a convaincue d'écrire des critiques sur Babelio parce que, dit-elle, j'ai le profil. J'ai longtemps hésité parce que je trouve que les critiques ici racontent trop souvent le contenu des livres. Ce n'est pas ça, une critique! Justement, me dit mon amie, à toi de faire autre chose pour contrebalancer. Ok!
Alors j'inaugure aujourd'hui une suite de critiques sur la rentrée littéraire.

Je vais commencer par Mobylette, donc. Un premier roman.
Le livre a un peu de mal à démarrer, un peu comme une mobylette, mais une fois lancé, ça déménage! Truculent, décapant, marrant, touchant! On suit les aventures d'un échalas de deux mètres, éducateur spé, pas très bon mari ni père, mais qui finira par s'améliorer. L'humour est constant, l'humour comme un bouclier, parce que ça sent le vécu, la fragilité, la faiblesse. C'est, je crois, ce qui m'a le plus touchée, cette faiblesse du personnage, cette douceur qui sans doute celle de l'auteur aussi.
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Dominique, trentenaire de deux mètres de haut, est éducateur dans un centre pour jeunes délinquants, abîmés par la vie et rebelles à toute loi « parce qu'ils n'ont connu que l'injustice » au foyer de la Dent du diable (le nom à lui seul plante déjà le décor), dans une petite ville lorraine sinistrée. « Les mornes façades des commerces abandonnés côtoient les maisons bouffies d'humidité. » Dom se réfugie souvent dans la forêt voisine et nage dans le lac comme « pour se laver de son enfance » : le héros-narrateur est né trop grand de parents trop peu investis. Jeune père maladroit, sa vie conjugale en est déjà à l'heure des bilans.

Inlassablement pourtant, ce géant au grand coeur tente de rassurer sa femme affolée par un terrible diagnostic médical, de s'opposer à une administration absurde et corrompue et de remettre sur les rails les ados féroces mais attachants dont il a la charge. Il raconte sans rancune et sans amertume son présent de galère dans des chapitres entrecoupés de péripéties de son enfance et de son adolescence : Noël après Noël il a espéré cette mobylette tant rêvée, finalement remplacée par un pouf – « parce qu'il était à la cave. » le narrateur déroule des scènes de la vie quotidienne, burlesques, cruelles ou tendres. de sa plume irrésistible, papillonnante et tellement vraie, il manie la tendresse, la violence et la loufoquerie. L'engrenage effréné de scènes absurdes jusqu'à en être improbables qui se succèdent les unes aux autres pourrait perdre plus d'un lecteur suffocant de tant d'excentricités. Mais l'univers de ce livre est fort jouissif, il bouscule les certitudes, il fait du bien et se lit sur les chapeaux de roues.

La désespérance, l'alcool, la drogue, la bêtise, la maladie, les problèmes de tout genre sont passés au crible de l'amitié, de l'optimisme, de l'humanité de notre Don Quichotte. Et l'humour est peut-être une solution pour ouvrir une réflexion sur la souffrance humaine, pour offrir un peu de bienveillance à une société souvent déshumanisée.
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Dom, la trentaine fatiguée, voudrait bien régler ses comptes avec son enfance, empêcher des ados bousillés de sombrer complètement et accessoirement sauver son couple, et même, essayer de voir si éventuellement il serait possible d'être vraiment un père pour la petite chose qui braille dans la chambre d'à côté. Ça fait beaucoup, même pour un géant. Alors pour se détendre il va nager la nuit, dans un lac sombre au-dessus d'un village englouti. "Il glisse entre deux mondes".

Merci pour la balade sur le porte bagage. C'est pas confort, ça secoue, ça sent le mélange et on prend la flotte, mais c'est tellement bon ! J'ai pas vu passer le voyage.

Et puis elle est gonflée cette mob, sacrément même. Elle va beaucoup plus loin et plus fort qu'on aurait pu penser au départ et ça décoiffe. Ça tape, c'est barré, hilarant, cynique, émouvant, malpoli, poétique, parfois jusqu' à la lisière du surréalisme, la tendresse est rugueuse mais sincère et profonde. Et l'auteur a cette élégance absolue que j'adore, celle de nous faire rire, vraiment rire, avec des destins tragiques, des emmerdes sans nom, dans un décor aussi joyeux qu'une mine de charbon polonaise sous la pluie.

Ça a un côté jouissif une nouvelle plume qui s'invite au banquet des "grands", qui se ramène sans carton d'invitation et avec ses bagages. Pas siglé Vuitton les bagages, plutôt Motobécane, et puis c'est pas du cuir, c'est du skaï, mais à l'intérieur y'a un trésor. Un trésor qui fait du bien parce même au plus profond des emmerdes y'a toujours moyen de se marrer et quand en plus on est gâté par une belle écriture, mordante, rythmée et libre, aucune raison de se priver, j'en redemande !
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Dom est éducateur spé au centre La Dent du diable. Il s'occupe de gamins égarés par la vie. « La plupart de ces jeunes étaient issus de famille disjonctées elles mêmes issues de familles disjonctées. ». Son métier reflète une certaine réminiscence de son enfance à lui : il est né dans une famille où les verbes aimer et soutenir ne font pas partis de leur langage. Il faisait 62 cm à la naissance et sa croissance surdéveloppée le place d'emblée dans la case des personnes qui attirent le regard à l'école. Il a subit. Ça se passe à Clinquey, une cité somme toute austère.

Dom est aussi jeune papa, en crise avec sa femme Patti. Elle lui parle uniquement par post it, n'en pouvant plus de ce « salaud ».

Le livre s'ouvre sur une scène surprenante en plein milieu d'une forêt vosgienne et le temps est ensuite remonté pour comprendre l'incongruité de la situation. Cette scène nous propulse immédiatement dans l'histoire.

J'ai été séduite de suite par les personnages fort attachants malgré leur brutalité et leur manque d'aisance face aux sentiments. Mais c'est justement là toute la force du livre : Frédéric Ploussard nous dresse des portraits écorchés par la vie, vêtus d'une carapace pour affronter le monde sous laquelle nous devinons beaucoup de pudeur et de sentiments foisonnants.

Ce livre démontre l'âpreté de la vie à travers l'histoire qu'il contient, à travers le langage souvent cru qu'il déverse. Et le sarcasme est aussi de mise avec beaucoup d'autodérision de la part du narrateur. Un savoureux mélange pour une lecture touchante, émouvante. Tout ce que j'aime quoi !
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400 pages de lecture sans temps mort. Un style très agréable à lire où il y a une bonne dose d'humour.
On s'attache au personnage principal dont on suit la vie de la naissance à sa vie d'adulte en tant qu'éducateur "d'enfants perdus".
Frédéric Ploussard nous plonge dans une bourgade de Lorraine, on y est, autant dans les descriptions que dans les diverses situations. Et tout se tient , avec une galerie de personnages qui valent le détour.
Une belle surprise, on en redemande.
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