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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il ne faut pas plus de deux pages pour entrer dans cette histoire et être séduit par le brio de l'écriture !
Une brève visite pour camper le décor, celui des origines, Clinquey, une petite cité qui semble constituer une synthèse des erreurs de l'urbanisme des cinquante dernières années.
Dans la forêt proche, se déroule le drame initial, celui qui a induit tout le reste, y compris une certaine forme de résilience.
La dérision est là, immédiate, pour désamorcer la morosité.

On comprend vite les limites du soutien familial. le milieu est frustre, ce sont les silences et les coups qui dictent les règles.

Le temps passe mais le petit nuage noir au dessus de la tête du narrateur est toujours bien présent. de l'eau dans le gaz pour ce couple fraichement parental, et une rude remise en cause permanente dans le boulot. de l'utilité de mesurer un mètre quatre vingt dix pour maitriser un ado « énervé » dans un centre dédié, dont on ne sait qui est à l'abri, les pensionnaires ou l'ensemble du monde extérieur.

Les allers et retours du narrateur, de sa famille clinquine à son couple en crise, sont interrompus par les multiples frasques issues de l'imagination débridée de l'ensemble des protagonistes

Derrière le tableau cocasse et les situations délirantes, (mais ne pas oublier que la réalité peut parfois dépasser la fiction), le rappel de ce que peut générer une famille foutraque, et le drame de ces jeunes qui portent dans leur bagage déjà trois générations d'êtres abimés, hors norme, qu'il convient de planquer derrière des murs les plus hauts possibles.

Un premier roman qui m'a vraiment séduite, par le ton et par l'authenticité de ce que l'on y lit (confortée par mes années de travail en ITEP).

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Une nature rancunière, des forêts immenses et déprimantes, des lacs, de mornes façades, des commerces abandonnés, des maisons bouffées par l'humidité, des poubelles dans les rues qui débordent de bouteilles d'alcool et d'emballages de fast food, une cité radieuse où à grandi Francis Heaulme, la région natale de la famille Laroche. je vous ai planté le décor car il est important dans l'histoire.

C'est Lau-Dominique qui nous raconte. D'abord sa naissance dans la mauvaise famille. Trop grand, il tient de la famille maternelle, pas très chère dans le coeur du père, Laurent un jour, sera renommé Dominique le lendemain. Une enfance au premier étage d'une cité où les parents font régner la terreur. Les voisins n'ont qu'à bien se tenir. le père, brute épaisse à cerveau réduit, passionné par ses poissons qu'il vide dans les toilettes quand ils sont à moitié morts, élu aux affaires culturelles, pompier volontaire et moniteur d'auto-école. La mère, passionnée par les chaînes et cadenas, passe tout son temps à enfermer, bloquer tous ceux qui la contrarient. Deux petites soeurs. Des noëls identiques tous les ans ou presque, puisque les cadeaux sont rares, de temps en temps un pyjama pour une des petites, un fusil à canon scié pour le père. le ton est donné, des parents défaillants, une enfance un peu bousculée. À quatorze ans, Lau-Dominique est persuadé que ses parents vont lui offrir une mobylette à Noël, ils lui offrent un pouf qui traînait dans le garage… À dix-huit ans, il est mis à la porte avec son permis de conduire tout neuf et son pouf.

Dominique devient éducateur spécialisé pour enfants placés dans un foyer, la dent du diable. Il fait presque deux mètres. Les pieds dans la boue et la tête dans les étoiles. Une compagne et un fils, une crise de couple, un pote d'enfance, veilleur de nuit dans le foyer, le tour est fait ou presque. parce que la vie de Dominique, qui passe déjà tout son temps a essayé de calmer les gamins et sa compagne, va brusquement s'accélérer. Heureusement que Matthias, roule des joints plus vite que son ombre pour supporter tout ça.

Les portraits de tous les personnages négligents, défaillants ou véreux, directeur du foyer, parents de ces gamins placés, élus locaux et autres sont cyniquement drôles. L'enfance de Lau-Dominique également. Et même si l'histoire sort de l'imagination de l'auteur, il y a quelques accents de vérité qui ne trompent pas.

La plume de l'auteur devient tendre pour la description de ces enfants perdus. Maltraités, violentés, placés et souvent de nouveau maltraités par les familles d'accueil, ils échouent dans des foyers, ne connaissant que la violence pour survivre mais ils sont tellement attachants et ils ont de la ressource. Des portraits de ces gamins, inhabituels pour le commun des mortels mais qui n'a rien d'extraordinaire pour les éducateurs.



Faire avec, faire ce que l'on peut, faire face et le tout avec humour. j'ai adoré cette lecture.


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C'est l'histoire d'un mec qui devait s'appeler Laurent. Manque de chance, il est né le jour de la Saint Laurent et sa mère a dit : « Non, pas possible, il faut trouver un autre prénom. » et ce fut Dominique.
Cela vous semble bizarre comme réaction : c'est que Lau... Dominique est né dans une famille de frapadingues. Il faut le savoir avant d'embarquer dans cette lecture, rien de ce qui arrive n'est normal.
Le père, "intérieurement toujours en travaux" ( c'est son fils qui le dit ) est un maniaque de la gâchette.
Sa mère est une maniaque des cadenas, verrous et autres antivols ainsi que des croque-monsieur.
Lau... Dominique quant à lui, paraît le seul "normal" de la famille. Quoique... Il est né trop grand. C'est le reproche récurrent que lui font ses parents. Il est animateur dans un foyer pour enfants en difficulté. Ces jeunes sont tous plus foutraques les uns que les autres, toujours à l'affût d'une c......e à faire et il faut dire qu'ils n'en ratent pas une. Mais lui, il les aime ses cinglés. Il aime aussi la natation qui lui sert d'exutoire et rêve depuis tout jeune de posséder une mobylette.
Désopilant, désolant, cruel et drôle, un roman que j'ai adoré.

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C'est dans l'ex-Texas lorrain que se déroule l'histoire déjantée narrée par Frédéric Ploussard, ancien éducateur spécialisé qui a dû instiller beaucoup de lui dans son premier roman.
Dominique, le personnage principal dont il est question vit avec son épouse et son tout jeune fils. le couple bat de l'aile pour une raison que je préfère taire.
Educateur spécialisé oeuvrant au foyer de la Dent du Diable, il considère son métier comme un sacerdoce, une mission pour tenter de soulager les peurs des gamins fracassés auxquels il est très attaché.
Avec une préférence pour la paire infernale que forment les soeurs Mélanie et Cindy, orpheline de mère et prostituée par leur père mais qui ont des ressources insoupçonnées pour emmerder le monde.
Entre le récit rocambolesque des tentatives du « héros » pour reconquérir sa femme et « sauver » les donzelles évoquées ci-dessus et le portrait d'une jeunesse malheureuse auprès de parents timbrés, peu affectueux et fusionnels dans la bêtise et la méchanceté, Frédéric Ploussard, nouvelle voix originale de la littérature, nous offre un plaisir de lecture de plus de 400 pages.
Mené tambour battant dans une langue décapante ponctuée de formules qui font mouche, « Mobylette » se situe entre « La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole pour son humour noir et sa folie (sauf que le héros de l'Américain est éléphantesque alors que celui du primo-romancier est un géant dégingandé de plus de deux mètres !) et « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu pour sa peinture d'une société aveugle à tous ceux qui ne sont pas dans la norme.
Bien que l'on rie beaucoup, ce roman ne manque en effet pas de fond en pointant du doigt le poids de l'enfance dans les parcours de vie. Pour un gamin mal-aimé, veiller sur les gosses exclus n'est-il pas inconsciemment une tentative de tourner la page ? Comme il le fait en passant des heures à nager pour laver son enfance souillée.
Enfin, au lieu d'être la politesse du désespoir, l'humour ne serait-il pas plutôt le seul moyen de sublimer, en l'allégeant, la souffrance humaine ?
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Déjanté. C'est l'adjectif qui me vient et pourtant, ce roman ne se réduit pas seulement à ça. J'avoue que les premières pages m'ont semblée rudes : c'est qui ces gens, c'est quoi ce décor, mais qu'est-ce qui se passe ???? La chronologie du début est anarchique et puis, progressivement, les gens se font leur place 😉
L'auteur semble avoir fait un héros à sa mesure, ou en tout cas de nombreux points communs existent entre Dominique et Ploussard. La taille, le métier, pour commencer. La famille défaillante ?
Tout est superbement écrit, tout est superbement campé. Il y a dans le style quelque chose qui m'a fait penser à « Les saisons » de Maurice Pons : oui je sais, les deux romans n'ont absolument rien à voir mais cette façon de raconter des choses absurdement loufoques à cent à l'heure avec un ton qui ne supporte pas le doute, comme si ces choses-là, c'était l'évidence que ça pouvait arriver. Genre, dans ce roman-là, qu'on peut se noyer parce qu'un silure nous chope le pied et nous entraîne par le fond 😉 (exemple parmi tant d'autres).
Tout y est, oui tout, et surtout c'est surprenant, différent, drôle et triste à la fois, ce parcours d'un jeune homme dont on ne voit pas comment il peut s'en sortir avec une famille pareille, et puis ses tranches de vie d'éducateur dans lequel il dépeint si justement les défaillances du système de l'aide sociale à l'enfance (j'avais lu « Sale gosse » de Mathieu Palain, qui souligne les mêmes manques, mais ce n'est pas aussi bien écrit 😉).
C'est donc un excellent premier roman, très prometteur, je n'ose pas imaginer la difficulté à écrire un deuxième roman après celui-là…
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Conduire une camionnette en slip après avoir fait exploser une tondeuse. Échapper à une hyène dans la forêt vosgienne. Supporter une mère obnubilée par les cadenas et les verrous. Voici un tout petit aperçu des mésaventures essuyées par le héros de ce roman pétaradant.

Jeune père à la ramasse et éducateur spécialisé dans un foyer pour mineurs, Dominique, qui aurait dû s'appeler Laurent, cumule les ennuis. D'un côté, il doit gérer des adolescents fracassés, suicidaires ou tortionnaires, comme Anthony, “fatigant même au repos”, ou Priscilla, “dix-sept ans, dix-sept neurones, dix-sept kilos”, ou encore Mélanie, pyromane. D'un autre, il doit faire face à un nouveau-né braillard et une mère en détresse. le tout dans un décor déplorable : la ville de Clinquey dans les Vosges, département connu pour sa pratique de l'alcool à haute dose et son nombre exorbitant de faits divers.

Embourbé dans son quotidien turbulent, Dominique, deux mètres d'emmerdes et d'humour, revient sur sa propre adolescence auprès de parents défaillants. “Je suis clinquin. Ma mère est clinquine. Mon père, c'est autre chose.” Il s'attarde en particulier sur chaque Noël, plus pathétique d'année en année. Comme la fois où son père a tiré un coup de fusil à pompe dans le salon. Ou celle où il a reçu en cadeau un livre de grammaire allemande. Alors qu'il rêvait d'une mobylette.

C'est un roman écrit avec des mains sales qui décochent une droite à chaque phrase. de la dérision, de l'aventure, du social : on en prend plein la tronche.
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Juste génial! Un livre doux amer, drôle et triste, excessif parfois, mais profondément touchant.
Il y est question d'un édu spé déjanté, je le suis moi-même, éduc spé, hein, pas déjanté (quoique) et je vous le dis, ce que raconte Frédéric Ploussard est très très proche de la réalité de ce p. de métier génial de merde.
Voilà un romancier à suivre!
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! Excellentissime premier roman : une épopée bourrée d'humour dans les Ardennes sur fond de roman social. Un « vis ma vie » des éducateurs spécialisés admirable et jamais lu auparavant. Il faut lire Mobylette. le karma de l'auteur a été très éprouvant, jamais il ne se plaint et garde un humour frais sans rancoeur. La roue tourne. Bravo et merci pour ces lignes après lesquelles on peut tout traverser
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Énorme coup de coeur pour ce roman au ton
complètement désopilant. Frédéric Ploussard nous plonge dans une incroyable fantaisie pour
narrer les aventures d'un homme trop ou très grand.
- Depuis son enfance jusqu'à ses déboires d'éducateur spécialisé, de mari et de père, Dominique
traverse la vie comme il nage dans son lac ; il flotte entre le liquide et l'aérien. Écrit à la 1ère personne, notre héros, extrêmement attachant narre les évènements de manière humoristique mais pas sans complaisance. Toute la force de ce roman réside dans l'approche décalée que fait l'auteur sur l'univers des enfants perdus, la compréhension subtile que doivent développer les éducateurs pour les rendre de nouveau attentifs à leur vie. C'est une histoire très positive : rien n'est inéluctable et la vérité finit toujours par triompher. Un grand merci à monsieur Ploussard de nous donner le sourire même dans les situations les plus cocasses.
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C'est l'histoire de Lau.., euh Dom, bien plus grand que la moyenne avec ces 2m de hauteur, élevé dans l'obsession de son père pour les aquariums et sa volonté que son fils parle allemand et la passion sans faille de sa mère pour les verrous et les cadenas qu'elle utilise à la moindre occasion.
Aujourd'hui, jeune trentenaire, il est éduc spé au foyer pour adolescents de « La Dent du Diable » et son couple bat de l'aile depuis la naissance de son fils. Rajoutez à cela, des ados survoltés, une infirmière qui a la main lourde sur les psychotropes, un directeur trafiquant de vélos, un faux diagnostic, des baignades dans un lac, des alpagas au milieu d'une forêt et quelques champignons hallucinogènes, puis attachez votre casque, démarrez votre mobylette et vous voilà dans un road trip littéraire en pleine Lorraine.
Avec un humour décapant aux punchlines implacables, Fréderic Ploussard nous embarque tambour battant dans une aventure rocambolesque aux péripéties autant burlesques que touchantes. Avec une galerie de personnages truculents tout autant géniaux que foutraques, l'auteur vibre de sensibilité en nous narrant cette histoire remplie d'humanité.
Un premier roman excellent bourré d'humour qui dézingue à tout va la bêtise humaine. Terriblement jouissif.
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