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Citations sur Eleonora (3)

Ceux qui rêvent éveillés ont connaissance de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis. Dans leurs brumeuses visions, ils attrapent des échappées de l’éternité et frissonnent, en se réveillant, de voir qu’ils ont été un instant sur le bord du grand secret. 
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Pendant quinze ans, Éléonora et moi, la main dans la main, nous errâmes à travers cette vallée avant que l’amour entrât dans nos cœurs. Ce fut un soir, à la fin du troisième lustre de sa vie et du quatrième de la mienne, comme nous étions assis, enchaînés dans un mutuel embrassement, sous les arbres serpentins, et que nous contemplions notre image dans les eaux de la rivière du Silence. Nous ne prononçâmes aucune parole durant la fin de cette délicieuse journée, et, même encore le matin, nos paroles étaient tremblantes et rares. Nous avions tiré le dieu Éros de cette onde, et nous sentions maintenant qu’il avait rallumé en nous les âmes ardentes de nos ancêtres.
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J’ai perdu ma mère de bonne heure ; elle avait une sœur, — une seule ; — celle que j’ai aimée dans ma jeunesse, et dont ma plume retrace aujourd’hui le souvenir avec calme et clarté, était la fille unique de cette sœur. Ma cousine se nommait Éléonore. Nous avons grandi ensemble, sous un soleil tropical, dans la Vallée-aux-Herbes-Multicolores. Personne ne pénétra jamais sans guide dans cette vallée lointaine, située au milieu d’une chaîne de montagnes gigantesques qui l’entouraient, sourcilleuses, de tous les côtés et en garantissaient les douces retraites contre la lumière du soleil. Dans le voisinage, pas un seul sentier battu ; pour gagner notre heureuse demeure, il fallait repousser, avec force, le feuillage de bien des milliers d’arbres et fouler aux pieds la beauté de bien des millions de fleurs odorantes. Voilà pourquoi nous vivions seuls, ne connaissant rien du monde en dehors de la vallée, — moi, ma cousine et sa mère.
Une rivière, profonde et peu large, se glissait hors de l’ombre où restaient plongées les régions situées au delà des montagnes, à l’extrémité supérieure de notre domaine si bien abrité. Elle brillait plus que quoi que ce soit au monde, sauf les yeux d’Éléonore, et se dérobait dans de capricieux méandres, pour disparaître enfin, par un ravin ombreux, dans des collines plus indistinctes encore que les hauteurs d’où elle était sortie. Nous l’avions surnommée la rivière du Silence, tant son cours tranquille invitait au repos.
Elle ne laissait pas échapper le plus léger murmure ; elle serpentait si doucement que les cailloux, que nous aimions à contempler tout au fond de son lit, loin de remuer, conservaient une immobilité satisfaite et brillaient comme des perles sans jamais changer de place.
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