Alice et Aymeric, trois avenirs possibles, trois chemins différents. Avec, pour seule constante, celle de la vie qui s'insinue, même dans les pires situations. La vie qui se glisse par une brèche, un interstice. Parce qu'elle est ainsi faite, parce que c'est son essence de trouver toujours, tout le temps un moyen de se frayer un passage. Il y a là un espoir auquel on peur se raccrocher qui inspire confiance, et qui aide à prendre la vie comme elle vient.
Il est bientôt 19 h 30, l'heure à laquelle nous passons en général à table. C'est tôt, mais cela nous permet de prendre notre temps et d'être à l'heure pour le film du soir. Même s'il n'y a guère plus de films à la télévision et que nous choisissons désormais plutôt notre programme sur Netflix. Pourtant, l'horaire est resté. J'aime ce moment de la journée où l'on se retrouve tous les deux, où l'on bavarde de tout et de rien.
J’ai toujours beaucoup aimé les vendredis soirs. Ils sont comme des portes d’entrée sur le week-end, synonymes d’apéros dînatoires, de glandouille en pyjama, de films à moitié regardés parce qu’on s’endort avant la fin, épuisés par la semaine de travail.
Tu aurais voulu qu’ Aymeric soit libre pour tomber amoureux, je voulais plus que tout avoir un enfant avec lui. Au fond, chacune de nous a eu un bout de ce que l’autre désirait.
On devrait être prévenu quand la vie va basculer. Gagner ne serait-ce qu’une poignée de secondes d’avance. Juste pour avoir le temps de graver dans sa mémoire la saveur de l’insouciance.
Pourquoi conserve-t-on des souvenirs de ceux qui ne sont plus là ? Les souvenirs sont comme des plaies qui jamais ne cicatrisent.
« La nature fait souvent bien les choses. Le foetus devait présenter une anomalie... C'est mieux que tout se soit arrêté assez tôt, plus tard c'est toujours plus douloureux. Et puis, vous êtes jeune...»
J'ai eu le sentiment que je devais m'estimer chanceuse, presque heureuse, de ce dénouement. Qu'au fond, ma perte n'en était pas vraiment une. Pourtant c'est loin, très loin de ce que j'ai ressenti. Les médecins parlent en « percentile », évoquent le « stade de développement », moi, j'ai perdu un bébé. Et peu m'importe la nature qui fait souvent bien les choses. Cette foutue nature a décidé que le petit cœur pourtant si vigoureux que j'avais entendu à l'échographie allait cesser de battre.
Moi, je n’étais rien et voilà qu’aujourd’hui, je suis le gardien de ses nuits, je l’aime à mourir. Vous pourrez détruire tout ce qu’il vous plaira, elle n’a qu’à ouvrir l’espace de ses bras, pour tout reconstruire, je t’aime à mourir…
- Je choisis l'optimisme. Il va s'en sortir parce que jamais il ne te laisserait, jamais. Il t'aime comme un fou, il ne te ferait jamais un coup pareil.
Ce que l’on ignore ne nous fait pas souffrir mais ne nous apporte rien non plus.