Notre empreinte cachée

Les pénuries alimentaires, la pollution, l'épuisement des ressources, les sécheresses et le changement climatique finiront par nous toucher tous, d'abord sous forme de problèmes sanitaires et d'augmentation des prix, puis de millions de personnes sur les routes et de conflits. C'est bien loi de l'idée que je me fais d'un avenir radieux.

Les nouvelles terres agricoles sont prises sur les forêts, qui nous manquent déjà cruellement.

Parfois, les progrès en matière d'efficacité énergétique entraînent une augmentation et non une réduction des consommations. C'est ce qu'on appelle également l'« effet rebond » : quand une chose devient moins chère ou plus efficace, il peut sembler naturel de l'utiliser davantage.

La pression sur les écosystèmes n'est pas seulement un problème économique. Cela menace également de manière plus directe la satisfaction de nos besoins élémentaires.

Un ordinateur portable a également une empreinte cachée qui se trouve en fait dans les data centers, gigantesques entrepôts hébergeant les serveurs qui nous permettent de naviguer sur le web, de regarder des films en streaming et de synchro-niser nos photos sur le cloud. Ces centres de données consomment d'énormes quantités d’énergie.

Le consumérisme occidental a un impact tel sur la planète qu'il tend à détruire les ressources qui nous permettent d'avoir "ce que nous voulons". Par effet de boomerang, notre impact sur la planète constitue lui-même une menace sur nos vies quotidiennes confortables. Comme un serpent qui se mord la queue.

Premier point : vouloir très fort, c'est déjà pouvoir. Vous, lecteurs, qui prenez la peine de parcourir ce livre, vous faites déjà des efforts qui dépassent la moyenne.

Mais comment croire qu'on fait des choix écologiquement soutenables quand on ignore son propre impact ?

Pour chaque steak de boeuf ( 150 g ) que nous mangeons, il faudrait planter jusqu'à 8 arbres pour absorber les émissions de CO2, alors que l'extension de l'élevage accroît la déforestation.

En Amérique du Sud, la production de soja à grande échelle pour l'alimentation animale joue un rôle important dans la déforestation. Le soja brésilien est pour près des trois quarts destiné à alimenter des vaches, des cochons et des poulets et non les végétariens parmi nous ( comme je le pensais ).
Il faut également rappeler le faible rendement de la viande : 100 kg de céréales ou de produits végétaux sont nécessaires pour produire 6 à 14 kg de viande.