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EAN : 9782917579091
269 pages
Alexipharmaque (17/01/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
Milieu du 21ème siècle à Los Angeles. Vincent Bertin, jeune homme ambitieux, authentique maquilleur de génie, mais aussi alcoolique et de santé mentale fragile, déniche sur Sunset Boulevard ce qui provoquera sa propre perte. C'est Vinyl. Une petite fille de huit ans un peu paumée mais qui fascine totalement l'adulte. À l'instar de Von Steinberg et de Dietrich, sa légendaire créature, il la métamorphosera en Femme Fatale miniature, ultime vamp glamour d'une Amérique ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans la maladie cosmétique au Royaume Enchanté de l'hyper-enfance.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les aéroclubs chics. Les clubs de tir à l’arc. Les billards. Les bibliothèques. Les partouzes du campus de l’UCLA. Les piscines (où, sous le sifflet ébahi du maître-nageur, Tim barbotait la clope allumée au bec). Les parcs d’attractions. Les conventions des fans-clubs. Les églises (où Bertin écrasait sa cigarette dans le bénitier avant de faire semblant de prier, agenouillé sur le banc, les mains jointes). Les tripots. Les croupiers camés. Les vernissages d’expos (où Bertin, ivre, se battait systématiquement avec les artistes qui exposaient). Les musées et leurs visites de groupes caquetantes et audio guidées. Les Studios Paramount. Les entrées assiégées des boîtes de nuit. Les physionomistes. Les voituriers. Les disc-jockeys foutus. Les chippendales désabusés. Les transformistes se saoulant dans leurs vestiaires à coups de démaquillants et de lotions capillaires. Les clubs go go. Les travelos ivres morts. Les lapdancings sordides. Les danseuses de French Cancan pour touristes iraniens. Les chauffeurs de taxi. Les salles de musculation. Les salons de beauté. Les coulisses des défilés de mode enfantine. Les marchés bios. Les salons de thé. Les ventes aux enchères (où, à cause d’une mouche particulièrement exaspérante, Tim acquit un bibelot de Michael Jackson des plus ridicules)…
Rien. Les jours défilaient.
– Vincent, on tourne en rond… Fit Tim, qui mâchouillait le bout de sa paille et considérait gravement son bibelot. Bertin était blême.
Les toiletteurs louches de caniches. Les hippodromes. Les cynodromes. Les bookmakers. Les patinoires. Les bowlings. Les pom pom girls. Les combats de catch féminins. Les combats de coqs. De scorpions. Les cours de yoga. De poledancing. De thérapies par le rire. Les tournages des pornos à San Fernando Valley (« Salut Vincent… Ça faisait longtemps…»). Les snuffs. Les saunas. Les magasins hi-fi (« Qu’est-ce que vous cherchez au juste ? » Demandait, agacée, la petite vendeuse à Tim, dont l’image du visage ruisselant se multipliait à l’infini sur les murs de télévisions). Les ateliers de pâte à modeler pour asociales (« Qu’est-ce que vous foutez là ? » Fit l’éducatrice à Bertin, qui errait dans les couloirs de l’institut). Les publics des jeux télévisés (où, à leur grand désespoir et devant des millions de téléspectateurs, ils gagnèrent tous les deux le premier prix. Une croisière absurde sur le Nil)…
Rien. Rien de rien.
Au bout de 15 jours, les deux hommes, éreintés, se rendirent à l’évidence. C’était un cuisant échec. Et l’échéance se rapprochait.
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En proie à une somnolence végétale et fumant cigarette sur cigarette, Bertin était à bout de force. Chiffonné. Recroquevillé sur lui-même, il passa dès lors le plus clair de la nuit à lire à la bougie et à jeter un œil égaré vers sa télévision qui passait les enregistrements de spots publicitaires ineptes, de clips, talk-shows retransmis en mondovision où Vinyl apparaissait aux temps révolus de sa gloire.
Elle était déjà malade. Cela ne faisait aucun doute. Maintenant il s’en apercevait. Il se rendait compte que la vie l’avait déserté depuis toujours. Que, derrière ses phrases occultes qu’elle terminait comme une seiche projetant son encre défensive sur le monde des rêves, que derrière le masque fantomatique de son épais maquillage, l’inexorable dépravation de son visage était déjà à l’œuvre. D’émission en émission, et, comme s’il avait été re-filmé des millions de fois, il se décomposait, se dégrafait lambeau par lambeau. Ses chairs noircissant, pourrissant en direct sous les projecteurs, les interviewers et les rires entêtés du public. Seuls ses yeux semblaient encore vivants. Indépendants à toute déchéance corporelle, impossibles, inextinguibles, imputrescibles, étincelants de haine. Avec ce vert incorruptible surtout qui, par-delà les pixels de l’écran, fixait Bertin et l’avalait lentement tel un œsophage externe.
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On signala tout d’abord les premiers foyers de cas dans les villages de pécheurs des régions reculées de l’Alaska puis, très vite, ce fut le tour des réserves indiennes du sud-ouest. Réserves Navajo, Chumash, Mohave, Apache et Pueblo… C’était incompréhensible et ce fut une véritable hécatombe. Personne ne comprenait fichtrement rien à rien mais tout le monde avait son petit avis sur la question. Certains geeks avaient même lancé le buzz de l’hypothèse crypto-zoologique. En effet, à voir ce petit film tourné quelques années auparavant au bord de l’océan Arctique par une équipe de scientifiques aux barbes gelées, on pouvait légitimement se poser des questions. Ce film, par ailleurs censuré par le gouvernement mais aussitôt piraté sur le Web, décrivait les mœurs d’obscures tribus autochtones isolées et parfaitement oubliées. Mais ce qui glaçait le sang dans les veines, c’était ces très jeunes enfants aux regards démoniaques et aux corps de vieillards en état de décomposition avancée, qui s’adonnaient à des rites confus et obscènes sur on ne sait quelle énorme et visqueuse substance marine échouée sur la plage. Ce n’était pas un canular. Enfin, on ne pouvait être sûr de rien.
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Il avait alors étudié ces documents originaux rarissimes. Bobines vermoulues de films au celluloïd irréversiblement endommagé et rongé par une étrange gélatine. Photographies aux sourires irradiant un bonheur érotique aux couleurs délavées. Visages solaires exhalant une répugnante odeur d’eau de mer. Bandes sonores d’interviews inaudibles aux voix sous-marines lointaines et parfois terrifiantes… Car après le maquillage, ces femmes imaginaires, d’un autre temps, ces femmes en forme de coups de cravache, d’à-pic et de hasards balistiques mortels, étaient son unique obsession. Et il avait enfin trouvé en Vinyl le matériau de base idéal pour sculpter ce qui allait devenir le plus grand chef-d’œuvre de ce siècle.
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