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EAN : 9782917579244
172 pages
Alexipharmaque (16/10/2013)
4/5   2 notes
Résumé :
Roman
Collection : Les Narratives
172 pages

Les De­moi­selles est un ro­man d’an­ti­ci­pa­tion so­cié­tale aus­si glaçant que ter­ri­fiant, où Alex Por­ker pousse en­core plus loin sa dé­ran­geante pros­pec­tive sur l’éman­ci­pa­tion fu­ture des en­fants.

Sep­tembre 2025, en France, un fait di­vers dé­f­raie la ch­ro­nique. Aler­tée par l’odeur pes­ti­len­tielle, la po­lice re­t­rouve dans un ap­par­te­ment du 16ème ar­ron... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il est des auteurs qui s'accrochent à un concept, obsessionnellement. Ce sont souvent les auteurs les plus intéressants. Ils ont eu le temps d'implanter leur équation imaginaire dans diverses strates de la réalité, selon diverses stratégies. Quand les corollaires murissent, le paysage change.

Les romans qui en découlent peuvent facilement passer pour des sables mouvants. On voudrait y retrouver nos repères (enquête policière, jeu intertextuel des références cinématographiques, éclats d'explication fantastique ou réaliste) mais on continue à s'enfoncer doucement. On s'imprègne d'une logique dérangeante. Une adaptation par Cronenberg dans la tête. On ne s'y retrouve plus, on étouffe, penché sur un horizon intérieur mandarine mécanique.

Les Demoiselles de Alex Porker est un roman de cette trempe. Façonné telle une catharsis de ce qui déjà arrive.

L'esprit du lecteur (disons, moyen) crie Non! et le texte répond Si! Puis l'interaction s'épuise, il renonce et devient celui qui devine et écrit la suite, cette nouvelle fatalité des sens. L'esprit du lecteur (devenu dès lors moins moyen) retournera à son quotidien hors-livre avec une neuve inquiétude.

Que s'est-il passé exactement dans l'appartement des Demoiselles ? On dit "indicible" pour ne pas savoir. le policier qui enquête sera submergé et disparaitra à la fin de la première partie, là où tout a commencé, comme happé par les grands fonds du récit. Dans la deuxième partie, les voix des protagonistes se répondent en direct. le déroulé se fait avec un détachement ballardien, implacable. Il s'agissait bien, en surface, d'une tragédie en chambre close, d'un Grand Guignol avec enfants. La troisième partie en coda, s'intéresse à l'effet sur le réel d'une telle aporie : sang et glamour en hyperenfance.

SC
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Dans la chambre close de la violence hyper-enfantine. Sécrétion naturelle du fétichisme marchand ?

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/01/24/note-de-lecture-les-demoiselles-alex-porker/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Julie s’élança comme une flèche hors la chambre puis, sans réfléchir, elle prit à droite. Courant à toutes jambes, elle déboucha du couloir dans la pièce principale de l’appartement, un grand salon où régnait un foutoir pas croyable. Arrivée au milieu, elle s’arrêta et considéra un instant les lieux. La fenêtre murée, le silence pesant, et toujours cet éclairage aussi puissant que permanent. Devant elle, il y avait un large rideau, et derrière elle, de l’autre côté de la pièce, se trouvait un long bar américain avec une grande cuisine dont la fenêtre était également murée. Tournant autour d’elle-même, Julie ne savait plus quoi faire et se mit à pleurer. Elle passa le lourd rideau et se retrouva alors dans un couloir très éclairé qui lui paraissait véritablement interminable. Au bout, il y avait une porte, mais cette fois-ci, elle avait tout l’air d’être celle de la sortie. Julie se rua dessus et tenta de l’ouvrir. Rien à faire, elle eut beau s’acharner, avec sa serrure électronique, cette maudite porte était solidement verrouillée.
– Imposs, imposs.
Julie sursauta. Quand elle se retourna, elle vit Niki. Accoudée au mur du couloir, elle était nue, une cigarette à la main.
– Te fatigue pas, reprit Niki en tirant sur sa cigarette, cette porte ne s’ouvrira pas.
– Je veux rentrer chez moi ! cria Julie.
– Imposs. C’est ici chez toi, répondit-elle d’un ton las.
– Non ! Je veux voir mes parents ! Je veux rentrer à la maison !
– C’est ici ta maison, bailla-t-elle, pas d’erreur, l’oisillon est bel et bien rentré au bercail…
Julie se mit alors à hurler et à marteler la porte de toutes ses forces. Fatiguée par ce tapage, Niki fit la grimace puis se décida à intervenir. Elle s’avança vers Julie, lui prit la main et la tira de force dans le salon.
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Un hyperenfant est un enfant – dont l’âge varie généralement entre 6 et 10 ans – qui se trouve être augmenté de comportements et d’attributs propres aux adolescents actuels de 16 ans et, par conséquent, potentiellement à tout autre jeune adulte. De sa morphologie enfantine, il conserve néanmoins l’apparence générale, la taille, l’absence de pilosité et une relative fraîcheur. Hyperprécoce tant sur le plan mental que physique, sexuellement actif, issu des classes privilégiées et disposant donc d’un pouvoir d’achat considérable, il peut évoluer à son gré dans la société adulte dont il est par ailleurs émancipé de toute autorité et de toute surveillance. Cette créature chimérique oisive a émergé de mon imaginaire par simple observation du champ culturel contemporain, et de sa tendance marketing régressive à surinvestir les qualités idiosyncrasiques de l’enfance et de son univers. Cet être transgénérationnel spéculatif est aussi le pendant mécanique, ou l’image érotique inversée, de l’adulte-enfant immature tel qu’il se présente aujourd’hui dans toute sa splendeur multifacette – atonie, inconsistance, instabilité, influençabilité, insatisfaction, futilité, perversité, narcissisme… – conséquence de la redoutable infantilisation progressive, ce totalitarisme mou, à l’œuvre au sein de la société.
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Une fois connecté, il éplucha ainsi la vie sociale de ces maudites jumelles. Et ce qu’il découvrit alors sur ce réseau parallèle lui fit froid dans le dos. Déverrouillées, leurs pages n’étaient qu’un ramassis malsain de ce qui pouvait se faire de pire au niveau de la pédopornographie inter-enfantine. Peu ou pas d’adultes. Il n’y avait que des enfants partouzant entre eux à l’infini sur les centaines de photos et de vidéos sidérantes que Jambart vit défiler devant ses yeux. Zoophilie, sadomasochisme, tout y passait dans la joie festive la plus abjecte. Et on se payait même le luxe du vintage cradingue avec ces vieilles cassettes numérisées où d’obscurs hippies sous LSD s’exhibaient nus en caressant leur bébé avant de le rouler dans la merde. Sans parler de ces antédiluviens films muets colonialistes des années 1930. Des pépites, à en croire les commentaires surexcités des gosses. Oh bien sûr pensa Jambart, ce n’était pas n’importe quelle enfance. C’était l’enfance dorée. Hyperconsumériste. Une enfance noyée dans un verre d’eau de piscine, une enfance insouciante jusqu’à l’os, belle jusqu’à la nausée, pénible progéniture dissolue et décadente issue d’un monde d’adultes qui ne se souciait guère désormais plus que d’une seule chose : leur ressembler.
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Le 17 septembre 2025 à Paris, un fait divers sans précédent fit la une de nombreux journaux. Dix ans se sont écoulés depuis, et, du dossier récemment déclassifié des « Demoiselles » (nom donné à l’époque par un journaliste du Parisien), de nouveaux éléments tenus longtemps secrets dans les archives de la police viennent apporter un éclairage inédit à cette affaire tragique qui défraya la chronique.
Sorti en octobre 2031, 5 rue Dickens (éditions Michel Lafon, sur des propos recueillis par Claire Félix), le livre du témoignage glaçant de la petite Julie Darrieux, 7 ans et demi au moment des faits, l’unique survivante de ce cauchemar à l’état pur, suscita en France une campagne de presse à grande échelle qui alerta les consciences sur le thème porteur de « l’enfance déviante ». Mais, si 5 rue Dickens fut rapidement promu au rang de best-seller dans une dizaine de pays, il faut se rendre à l’évidence : 10 ans après, à la vue de ces découvertes, cet ouvrage choc et, disons-le, un brin racoleur, ne suffit plus maintenant à décrypter ce qu’il faut désormais considérer non pas comme un phénomène isolé, mais bel et bien comme une possible et redoutable révolution sociétale en devenir.
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On découvrit quatre corps. Trois enfants, dont les cadavres incroyablement maigres et quasi momifiés, se fondaient presque dans le décor de ce dantesque capharnaüm. Ils étaient chacun recroquevillés à différents endroits de l’appartement, les yeux grands ouverts comme des poupées mortes ou bien telles d’hideuses statues, gardiennes putréfiées de quelque effrayant secret. Le quatrième cadavre, quant à lui, n’était pas beau à voir non plus. Il s’agissait des restes à demi rongés d’un adulte gisant dans la baignoire de la salle de bain, celle-là même d’où était sortie la petite Julie Darrieux, car tel était son nom.
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