Chloe revient dans sa famille auprès de son frère et de ses parents, divorcés de fraîche date, temporairement (?) renvoyée de l'Université pour un fait semi-obscur, dont la révélation progressive va montrer peu à peu la gravité et expliquer l'ampleur du bazar qui s'ensuit alors. Remise en question pour chacun, à la lueur de cet événement, la donne d'arrivée sera différente de la donne de départ.
C'est un roman américain assez typique : une famille, un campus, un fait de société impliquant le racisme, la culpabilité et la responsabilité, une situation qui n'est pas sans rappeler le dîner de H Koch, et ses interrogations (protéger ses proches quand ils sont coupables?), en plus subtil sans doute. La complexité des faits et les angoisses qu'ils génèrent expliquent que chacun réagisse souvent de travers, et que l'engrenage broie peu à peu chacun des personnages dans un suspense mené sans complexes, à grand renfort de flash-backs et d'interruption d'histoire au moment crucial. Il n'y a pas de happy end, à proprement parler, c'est appréciable, mais un nouvel équilibre qui va bien finir par s'imposer.
Les relations interpersonnelles et le sens de la vie sont au centre du roman, qui donne alternativement la première place aux quatre membres de la famille.
C'est assez rondement mené, d'une écriture ordinaire mais pas bâclée, que je qualifierais d'efficace, sans fioriture, sans pathos. Quand
Andrew Porter aura compris que les personnages ne sont pas tous obligés de vomir, de se raccrocher le téléphone au nez et d'oublier les faits en raison de l'alcool, se sera parfait dans son genre. Car le livre est finalement conduit à son terme avec dextérité dans une montée en puissance progressive, pose quelques questions, fait passer un plutôt bon moment.
Quant au titre, je suis incapable de vous l'expliquer.