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Citations sur L'affaire des corps sans tête (30)

 C'est donc cela le pouvoir, une succession de mensonges et de trahisons, loin des regards du peuple, bien loin du services des idées.
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Les genoux étaient abîmés, mais rien de plus normal : les noyés masculins, c'était un fait, traînaient face contre le sol au fond de l'eau, tandis que les femmes se retrouvaient toujours sur le dos.
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Au théâtre comme partout ailleurs, l’esprit de concorde des débuts avait fait place à la rancœur et à la violence, si bien que le roi et la reine ne fréquentaient même plus l’Opéra ou le Théâtre du vaudeville, qui pourtant leur restaient favorables. Partout ailleurs, ce n’étaient que sarcasmes, impiété, irrespect. Des pièces mal écrites, pompeuses, flétrissaient la religion et défiaient l’autorité royale. Pour rien au monde les souverains n’auraient mis les pieds dans cette nouvelle salle du Palais-Royal, où se pavanaient ces fanatiques, comme Danton ou Desmoulins
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L’ouvrier haussa les épaules.

— Vos espions vous auront menti.

Les gardes se regardaient entre eux, ne sachant quelle attitude adopter. Plus hardi, le jeune homme au chapeau à plumet bouscula une pile d’imprimés. L’employé ne le regardait pas. Il posa une feuille vierge sur la forme, puis referma le cadre et le fit glisser sous la platine. Ses gestes étaient rapides, ses mains, noueuses. L’homme aux lunettes et au visage triste revint à la charge :

— Où est parti votre maître ?

— Il n’y a point de maître ici.
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Les ouvriers n’avaient pas bougé. Ils avaient l’habitude. Depuis que L’Ami du peuple existait, jamais la répression n’avait vraiment cessé.

— Nous cherchons le sieur Marat, déclara l’officier, un grand jeune homme bien rasé, l’uniforme flambant neuf, le chapeau orné d’un plumet tricolore.

Sans même lui jeter un regard, l’ouvrier marmonna qu’on ne l’avait point vu ces temps-ci. Entièrement vêtu de noir, la bouche pincée, le visage triste et sévère orné de lunettes à branches d’argent, un homme plus âgé s’approchait à son tour.

— Vous mentez. C’est votre directeur et je sais qu’il surveille toujours l’impression des épreuves.

Quelques journaux s’empilaient sur la table, mais des centaines d’autres séchaient, suspendus à de longs fils. Demain, on les assemblerait avant de les porter au plus tôt chez les libraires.
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Une quinzaine de gardes nationaux envahirent l’imprimerie, apportant la fraîcheur glacée de la nuit. Armés de mousquets et de fusils, ils portaient l’habit à la française en drap bleu de roi, à revers et parements écarlates, la veste et la culotte blanches, et le chapeau noir à cocarde nationale. Les retroussis étaient ornés de fleurs de lys, et leurs gibernes portaient cette inscription :
La Nation, le Roi, la Loi.
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— Cent mille livres ? sursauta l’un de ses deux interlocuteurs. C’est exorbitant !

— Il dit qu’il s’agit du remboursement de sa charge d’avocat.

— Mon cher Talon, cela vaut dix fois moins ! Que faisons-nous ? demanda-t-il à son acolyte. N’est-ce pas trop payer ?

Son voisin réfléchit un court moment. La taille haute, le visage impassible, il semblait cacher son regard derrière des paupières mi-closes.

— Ce prix est-il le dernier ? demanda-t-il lentement, d’une voix grave.

Le dénommé Talon hocha le menton. Son beau visage restait impénétrable.

— Je conviens que c’est beaucoup. Mais Danton est le plus populaire et le plus écouté de tous ces brigands.

D’une chiquenaude, il fit basculer sa pile de jetons dans un brusque fracas.

— Dans ce cas, donnez-lui son argent, répondit son interlocuteur. Lorsque le roi aura repris Paris en main, il sera toujours temps de pendre ce fripon, lui et tous ses amis…
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La chambre, élégante et riche, s’éclairait d’à peine deux bougeoirs. Dans la pénombre, on distinguait un lit de repos, des fauteuils et quelques meubles de prix. Deux hommes d’âge mûr attendaient là, préoccupés, leurs traits à demi noyés dans la pénombre. Le visiteur qui leur faisait face avait jeté son manteau et un chapeau perlés de grésil sur une bergère. La trentaine, ses yeux bleus, ses traits dégageaient l’irrésistible charme d’une statue grecque, un mélange viril où la bouche gourmande se mariait à un menton fort et volontaire.

— Danton réclame cent mille livres, déclara-t-il après un silence.

Il s’était assis devant une table de trictrac et s’amusait à empiler les jetons en alternant l’ébène et l’ivoire.

— Cent mille livres ? sursauta l’un de ses deux interlocuteurs. C’est exorbitant !

— Il dit qu’il s’agit du remboursement de sa charge d’avocat.
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Massieu se signa plusieurs fois tout en lançant des regards inquiets autour de lui. Très loin, deux silhouettes passaient lentement le pont de Sèvres. Il se sentit soudain terriblement seul et se mit à godiller avec énergie, jusqu’à ce que la transpiration brûle ses yeux.

Il revoyait toujours ce corps, ce gros corps blanc, gras, déformé par les remous de l’eau. Ce corps où la tête manquait.
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C’était un corps.
Il reconnut le dos, large, adipeux. Comme dans le pire des songes, il distinguait nettement les deux épaules, avec à la place du cou un rond rose sombre, parfaitement coupé. Puis le cadavre reprit sa marche en avant dans un tourbillon.
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