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Critique de Blok


Le père Ernetti est un religieux dominicain né en 1925 et décédé en 1994. Il est connu pour avoir prétendu être l'inventeur d'un dispositif appelé « chronoviseur » qui aurait permis de voir le passé, une sorte de machine à remonter le temps
Disons-le tout de suite, il ne disposait ni des connaissances ni des moyens matériels qui lui aurait permis de concevoir et de construire cet appareil (hormis toute discussion sur sa faisabilité théorique et pratique) ; dans ces conditions il ne peut être considéré autrement que comme un mythomane inoffensif.
Roland Portiche a bâti une série de romans de science-fiction autour de ce personnage et de son invention. Pourquoi pas ? Il est seulement fâcheux que l'éditeur ait cru bon de présenter ainsi le premier ouvrage du cycle : « L'incroyable histoire vraie d'une machine à explorer le temps cachée dans les archives secrètes du Vatican », ce qui fait passer le livre de la catégorie respectable de la science-fiction à celle beaucoup moins honorable de l'occultisme romancé ; il est vrai que les tirages de Dan Brown peuvent faire rêver un écrivain...
Quoiqu'il en soit, ce volume se présentant pour ce qu'il et, de la pure fiction, on peut le juger en tant que tel.
Le livre donc. Cette fois Ernetti est chargé d'enquêter sur un mystérieux signal radio qui vient de parvenir à la terre,remontant aux origines de l'univers et qui lui est adressé nommément. le chronoviseur va permettre de « voir » la source de ce signal et d'assister de ce fait à la Création.
Il ne s'agit donc pas d'un voyage temporel à proprement parler, puisqu'Ernetti ne se déplace pas dans le temps, et se contente d'observer le lointain passé que sa machine permet de découvrir.
Pourtant, et c'esst là une faille narrative, tout se passe comme si le héros, sa machine et son assistante se déplaçaient effectivement. Et le livre parle bien de « voyage » et de « retour , voabulaire qu'il nous faut donc adopter.
Aux termes de leur voyage donc, ils trouvent ou ne trouvent pas, ce n'est pas très clair les émetteurs du signal, dont on ne saura pas grand chose, en particulier pas leurs motivations
Quand à l'origine de l'univers, ils ne découvrent pas grand chose. Lorsqu'ils veulent retourner à leur point de départ, ils se trouvent pris dans un réseau-d'univers parallèles divergents, et reviennent dans un continuum qui n'est pas le leur, mais en diffère par de subtils détails.
Ils remontent donc à l'origine et essaient de retrouver leur route ; ils reviennent chaque fois dans le présent, mais un présent un peu différent, ce qui n'est pas étonnant puisque le nombre de ces univers esst par définition infini. Lors de l'un de leurs retours dans le présent, un avatar de Stephen Hawkins (qui les avait déjà aidé à augmenter la portée du chronoviseur, j'avais oublié de le dire) leur suggère d'utiliser un spectrographe pour mesurer la vitesse de fuite des galaxies, constante de base de l'univers, ce qui leur permettra d'éliminer les « mauvais «  univers.
Ce qui ne peut servir à rien car :
-par définition, les univers non fonctionnels ne peuvent pas exister ; on ne peut donc d'y rendre, ni rien mesurer à leur sujet ;
-et cela n'aide pas à s'orienter parmi les univers fonctionnels, puisqu'ils ont tous, également par définition, les mêmes constantes et sont toujours en nombre infini
Ils persévèrent donc, et font plusieurs essais, qui, curieusement les amènent toujours à un univers qui ressemble comme deux gouttes d'eau au nôtre : Jean-Paul II est toujours pape, il y a toujours des États-Unis avec un Président (une fois, il est vrai, c'est Bob Kennady), il y toujours un physicien génial nomme Hawking qui habite Cambridge (sauf dans une version ; dans une autre, il n'est pas paralysé), il y a toujours une révolution sandiniste au Nicaragua. Bon, il y a une version où les dinosaures n'ont pas disparu..
Bref, il y a un problème de logique interne.
Puis finalement, on ne sait pas trop pourquoi, ils décident qu'un de ces univers est bien le leur et s'y installent ; en fin non, pas tout à fait le leur, il y a une petite différence, mais je vous laisse la découvrir ; en tout cas, elle arrange bien Ernetti
Et là, on retrouve une idée présente dans le génial « Univers en folie » de Fredric Brown : le voyageur oriente le voyage, en l'occurrence, il choisit inconsciemment l'univers où il est projeté, mais un peu modifiée : c'est le voyageur, en l'occurrence Ernetti, ou peut-être son appareils, qui créerait les univers où il se promène ; et peut-être d'ailleurs que Dieu, c'est lui ?
Ici Portiche semble s'être inspiré d'un principe de la mécanique quantique : l'observateur modifiée ce qu'il observe (sauf que c'est au niveau des particules que ça marche, pas au niveau macroscopique, mais bon...)
Donc quelques failles logiques, et l(auteur ne maîtrise pas les codes de la SF.

Mais soyons honnêtes: ça se lit sans déplaisir

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