Rencontre live avec Roland Portiche
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- La transformation de l'eau en vin ? Je ne vous le conseille pas, dit Natacha.
-Pourquoi ? C'était un miracle domestique, mais un miracle quand même.
-Vous seriez déçu. Les fouilles des archéologues ont permis de comprendre comment les anciens, à l'époque de Jésus, conservaient leur vin.
-Ah?
-Ils tenaient de la technique des Romains. Ils faisaient s'évaporer le vin et le transformaient en une sorte de sirop qui se gardait longtemps. il suffit d'y ajouter de l'eau pour ...
Aussi incroyable que cela paraisse, ce roman est basé sur une histoire vraie. Elle s'est déroulée à Rome, au Vatican. Un homme, prêtre, aurait construit entre 1956 et 1965, en pleine guerre froide, une machine à voir dans le temps. Il s'appelait Pellegrino Ernetti. Avec son >, le pére Ernetti aurait rapporté routes sortes d'images du passé, récent ou très lointain. Depuis, cette machine aurait été démontée sur ordre du pape Paul VI, puis dissimulée dans l'obscurité discrète d'une cave du Vatican. Pour quelle raison ? On l'ignore. À partir de là commence une histoire livrée aux seules limites de mon imagination. ( page 0 )
- Les hommes aiment se raconter des histoires, reprit Leonardo en recommençant à marcher. Et après, ils y croient.
- C'est ici, à quatorze kilomètres de Moscou, que les Soviétiques ont stoppé l'avance allemande, en octobre 1941. On attribue souvent cet exploit au général Joukov, le tombeur de Berlin.
- Et ce n'était pas lui?
- Non, le véritable héros était l'officier qui commandait la seizième armée, Constantin Rokossovski. Joukov était un proche de Staline, c'est lui qui a raflé tous les honneurs.
- Dites donc, ici, notre chronoviseur ferait des ravages!
- Votre machine est comme la psychanalyse, Pellegrino. Elle va révéler ce qui est caché. Freud mettait les âmes à nu, mais il avait découvert que personne n’aime ça ! Les hommes réclament la vérité sur tout, mais quand ils sont devant, ils se détournent ou la censurent.
…. la petite enfance est un champ de bataille d'où ne sortent que des éclopés.
De quand date votre dernier MBL ? Une semaine ? Quatre jours ? Moins ? MBL pour « mot au bout de la langue ». Des statistiques ont montré que le phénomène est universel, qu’il affecte jeunes et vieux – avec une plus grande fréquence, évidemment, quand on avance en âge. Souvent, l’expérience s’accompagne d’une montée d’angoisse. Daniel Schacter cite le cas d’un vice-Premier ministre Britannique interviewé sur un projet architectural financé par la Loterie nationale. Pendant l’interview, il ne peut retrouver le mot « loterie ». Il l’a au bout de la langue, mais impossible de le récupérer. La tension monte, le ministre ne sait comment s’en sortir. Finalement, il lâche : « Bon, eh bien, la tombola ! » Rire général.
Le vice-Premier ministre, lui, a fait semblant de rire. Car l’expérience du MBL est toujours inquiétante. D’abord, la victime s’imagine menacée par ce qu’elle pense être un début de dégénérescence de ses facultés mentales. Puis, quand le mot oublié refait surface, la raison reprend ses droits. Les statistiques disent que le MBL est retrouvé, en général, dans la minute qui suit. Mais comment ? Et pourquoi est-il resté, une minute durant, sur le bout de notre langue ?
Le plus souvent, la personne en proie à un MBL connaît la première lettre du mot, et c’est le reste qui ne vient pas. À la différence de l’étourderie, le mot a été correctement encodé par la mémoire. Ce qui ne marche pas, c’est le rappel. Pourquoi ? On ne le sait pas vraiment. Un psychologue britannique, James Reason, incrimine les « mauvaises sœurs », par allusion aux sœurs de Cendrillon qui cherchent à attirer l’attention du prince. Ce sont les mots qui viennent spontanément à la bouche pour remplacer celui qu’on cherche. Par exemple, pour reprendre l’exemple précédent, vous cherchez « loterie » et c’est « tombola » ou « jeu de hasard » ou « tirage au sort » qui se présentent. Ces mots importuns allongent la durée de l’état MBL. En empêchant l’esprit de faire, dans le silence, son travail de récupération, ils dispersent sa concentration. Comment faire autrement ?
Daniel Schacter nous donne un conseil très simple : chaque fois qu’un mot vous restera sur le bout de la langue, pensez à un gâteau au chocolat. Le gâteau n’a rien à voir avec ce que vous cherchez, mais c’est le but. En chassant les mauvaises sœurs, il permettra à votre esprit de retrouver le mot oublié. Le résultat n’est pas garanti, mais que voulez-vous ? Nous n’avons rien d’autre.
-C'est le saint des saints du temple de Ramses. Je ne viens jamais ici sans faire une petite prière aux dieux de l'Égypte. Parfois, j'apporte des offrandes.
-Ah bon ?
-Des fruits, des légumes, de la pâte d'amandes. Un jour, j'ai même déposé une boîte de choucroute garnie que j'avais rapportée de Munich. Les dieux ont adoré, elle a disparu quelques heures après.
-Vous êtes certain que ce sont les dieux qui ont fait le coup ?
- Qui d'autre ? Vous avez déjà vu des Égyptiens manger de la choucroute ?
Freud mettait les âmes à nu, mais il avait découvert que personne n'aime ça ! Les hommes réclament la vérité sur tout, mais quand ils sont devant, ils se détournent ou la censurent.
Sa puissance de destruction serait infinie, car elle touchait au plus profond de l'âme humaine.