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Critique de ThomasNouvelle


Après un premier volume intitulé « La machine Ernetti » sorti au début de l'été 2020, Roland Portiche a signé en 2021, Ernetti et l'énigme de Jérusalem. L'auteur conclut sa trilogie avec Ernetti et le voyage interdit que je vous présenterai plus tard. La trilogie tourne autour du père Pellegrino Ernetti, moine bénédictin, musicologue, exorciste et physicien qui aurait mis au point le chronoviseur, appareil permettant d'explorer le passé. Dans ma chronique sur le premier volet, j'étais partagé sur le procédé d'identification des personnages, je suis content de retrouver le père Pellegrino Ernetti, l'archéologue Natacha Yadin-Drori et même l'évêque Alberto Carvalho, le principal antagoniste. Entre la chronique précédente et celle-ci, j'ai cette impression que la relation avec eux s'est bonifiée. de plus, je note que le roman a gagné un rythme qui n'est pas pour déplaire, ce qui facilite grandement la lecture.

Quelques années plus tard …

Seize ans après les évènements et les sauts dans le temps avec le chronoviseur, le père Ernetti est sorti de sa petite vie d'ecclésiastique et est remis au service par le pape Jean-Paul II. le Souverain pontife a quelques tracas après une découverte archéologique sous le Mont du Temple à Jérusalem pouvant ruiner à tout jamais le christianisme. Il faudra compter sur l'ancien évêque brésilien Dom Alberto Carvalho pour venir jouer les trouble-fêtes.

À l'origine d'Indiana Jones

La découverte sous le Mont du Temple trouve son origine dans une expédition archéologique qui s'est tenue entre 1909 et 1911 et qui consista à trouver l'Arche de l'Alliance. L'expédition était menée par un certain Montagu Brownlow Parker, aristocrate britannique et elle s'est rapidement transformée en chasse au trésor. Grimé en arabe, l'aventurier s'est introduit sous le Mont du Temple après avoir creusé des tunnels. Découvert, il est contraint de prendre la fuite et cela mènera à gros scandale politique. le comportement de Parker aurait été une source d'inspiration pour George Lucas lorsqu'il créa le personnage d'Indiana Jones. Si le nom de Montagu Brownlow Parker semble inconnu pour le grand public, il n'est pas totalement tombé dans l'oubli, ainsi le papa de la saga Star Wars l'a introduit dans la série « Les aventures du jeune Indiana Jones » au début des années 90. (C'était l'instant culture pop).

Notez que l'action et l'aventure, on la doit au neveu de l'explorateur britannique, celui-ci sera mal embarqué avec l'évêque brésilien et des créationnistes américains. Malgré la débrouillardise du personnage, celui-ci est un peu à « chat noir » et souhaite laver l'honneur de son aïeul. La course-poursuite pour découvrir l'Arche d'Alliance et révéler ses secrets font largement pensé aux « Aventuriers de l'Arche perdue ». Décidément, Indiana Jones est plutôt tenace et c'est même assez jouissif.

Moins scientifique, plus historique

Il est chaudement recommandé d'avoir lu le premier tome, car exit la physique quantique et les théories d'Ettore Majorana. Les notions de voyages dans le temps et le fonctionnement du chronoviseur sont considérés comme acquis. On va plonger directement dans le passé avec le père Ernetti et Natacha. Direction la Jérusalem antique à l'époque du Roi Salomon, de son architecte Hiram et de la construction du Temple, cher aux francs-maçons. Puis, en tant que lecteur, on prendra la direction de l'Egypte de la XVIIIème dynastie où on rencontra le Pharaon Akhenaton et sa révolution monothéiste mais aussi en faisant un crochet par l'épisode de l'Exode. Un nouvelle interprétation interpellante.

Quelques noms controversés

À qui profite le crime ? L'Église vacille avec cette menace qui pèse sur elle et si Dom Alberto Carvalho est l'antagoniste principal, l'auteur introduit le personnage du général Elmer C. Swaggart qui a pour but de reconstruire le grand Temple et espère le retour du Messie. le nom de Swaggart fait penser au télé-évangéliste Jimmy Swaggart qui fait la prêche à la télévision où il s'est fait remarquer dans les années 70 et 80. C'est au début des années 90 que ce grand « croyant » a pêché avec des prostituées. Si la frontière est obscure entre évangéliste et créationniste, les deux ont tendance à vouloir développer l'obscurantisme auprès de la société et à favoriser des idées ultra-conservatrices. J'aime bien le développement que Roland Portiche a fait avec son général Swaggart. Homme fort, beau-parleur, il est assez difficile de lui dire non. Un peu le cliché du mâle alpha. Il semble qu'il joue une partie de poker à distance entre les israéliens, le Vatican et Carvalho. Ce dernier est dans une vengeance personnelle et tant pis si la chute de l'Eglise est perçue comme un dommage collatéral.

Un autre nom qui est sujet à la controverse, c'est celui du secrétaire du Pape. Il parle d'un certain cardinal Cipriani. Tout comme pour l'Américain, il existe bel et bien un cardinal Cipriani. Juan Luis Cipriani Thorne a eu accès à la cardinalité en 2001 par Jean-Paul II. On reproche à ce pontife de l'Église d'avoir été proche de l'ex-Président péruvien, Alberto Fujimori, reconnu comme dictateur entre les années 90 et 2000.
Sinon ça vaut le coup ?

À la question de savoir, si cela vaut le coup ? La réponse est oui. Écriture simple et limpide, imagination débordante et richement documenté, ce tome 2 de la trilogie Ernetti est tout simplement jouissif. Histoire avec grand H, Vatican en difficulté, action, aventure et les clins d'oeil à l'un des plus grands films de ces 40 dernières années vont vous ravir en tant que lecteur. Avec ce tome, j'ai l'impression que l'auteur a gommé les imperfections du premier volet. Attention, il reste des défauts et des questions en suspend mais si vous voulez approfondir, cela tient à vous de le faire.

Lien : https://litteraturemaconniqu..
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