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sur 1293 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai lu « le grand marin » après avoir découvert dans Causette une chronique sur son auteur, Catherine Poulain. C'est son personnage a elle qui m'a d'abord intriguée. Une femme farouchement solitaire, farouche tout court d'ailleurs. Une vie entière de travaux physiques, dans des conditions extrêmes, et de grande solitude. Aujourd'hui encore (quel âge peut-elle avoir… Cinquante ans ? Plus ?), elle passe sa vie entre de hauts alpages où on la nourrit par hélicoptère toutes les semaines et des travaux dans les vignes du Médoc.
Elle n'a a priori rien demandé, elle, mais une amie (elle en a, donc), aurait transmis certains de ses textes, issus de notes rédigées au fil de sa vie, à un éditeur (et pas n'importe lequel) et voilà que le Grand Marin entre dans nos vies à nous.
Cette femme plutôt frêle est partie au début de sa trentaine en Alaska, fuyant quelque chose ou quelqu'un. Elle a été au bout du bout, sur l'île de Kodiak, pour ensuite grimper sur des bateaux de pêche et accompagner les hommes de ce monde-là, souvent des brutes et des fuyards, dans de longues et harassantes campagnes de pêche, sur une mer régulièrement démontée et toujours dangereuse. Et mine de rien, elle y est restée dix ans. Eh oui. Dingue non ?
Le Grand Marin raconte son arrivée à Kodiak, ses débuts, ses premières rencontres. Et notamment celle d'avec le fameux « grand marin ». Qui n'est pas elle, comme on pourrait le croire.
Au début de cette lecture, j'ai été transportée. Les mots me semblaient si puissants que je relisais chaque phrase deux fois. Pourtant, elles sont courtes, les phrases. Chaque soir, je partais littéralement en Alaska. C'était la pluie, le froid, la violence de la mer et celle des hommes, les cheveux collés de sel, de sang, de trippes de poissons, la douleur. Et le plaisir -pour moi, seulement- de s'endormir dans son lit au chaud et à l'abri. C'était un rendez-vous quotidien que j'attendais vraiment et que j'espérais faire durer.
Et puis, progressivement, j'ai cessé d'être immergée dans l'histoire : je ne comprenais plus ce que cherchais cette femme. Je l'ai perdue en route, parce que ses choix ne me semblaient plus du tout évidents. J'ai eu peur toutes les fois où elle se mettait en danger, notamment dans cette société d'hommes pas très morale et où la vie à terre n'est faite que d'alcool et de drogue. Je lui ai reprochée de s'éloigner si violemment du peu de confort que régulièrement de bonnes volontés lui offre, des amitiés faciles, des amours possibles.
Je crois que la pêche en Alaska c'est un délire qui me parlait au tout départ, mais pas à sa façon à elle, alors on s'est séparées.
Néanmoins, c'est un livre coup de poing (hou que j'aime ces expressions convenues), à défaut d'être un feel-good (bis). Une écriture acide et poétique. Je ne l'oublierai pas de sitôt. Et je le recommande à qui a envie de prendre du vent plein la tête et de s'immerger dans un monde aussi tangible que lointain (propre et figuré).
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On m'a prêté ce roman, alors je l'ai lu, mais j'avoue avoir pensé abandonner. Les critiques élogieuses sur internet m'ont redonné du courage.
Au final, ce n'est pas inintéressant, mais je n'aime pas trop l'écriture. Les phrases sont très courtes, et la narratrice ne dévoile quasi rien de ses sentiments, de son passé. Elle semble donc assez froide, et ses motivations incompréhensibles.
Reste l'évocation de la pêche au large de l'Alaska, très bien rendue, mais une nouvelle aurait suffi.
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Lecture moyenne. Au début j'ai été surprise d'apprécier le récit (n'étant pas une grande fan à la base de ce type de lecture) et puis arrivée un peu avant la moitié j'ai commencé à me lasser du « manque d'histoire » (autre que la volonté d'aller pêcher du personnage principal). On apprend tout un tas de chose sur la pêche mais très peu sur les protagonistes que rencontre l'héroïne… dommage !

Lu dans le cadre du CWC 2018-2019


Lien : http://www.booksanddreams.co..
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Lili quitte un jour Manosque les Couteaux pour rejoindre l'Alaska même si pour cela il faut embarquer sans avoir auparavant pêché ni être jamais montée sur un chalutier. Elle en crève littéralement d'envie, elle veut vivre ça, alors elle y va. On ne saura pas ce qu'elle fuit mais on comprend vite ce quelle cherche : l'absolu. C'est une histoire folle, complètement déconnectée du réel qui nous est comptée et on sent bien que ça pourrait être celle de l'auteure.
Catherine Poulain nous raconte cette course éperdue en avant au présent, avec des phrases courtes, dans un style lapidaire qui colle bien à cette expérience et qui m'a souvent laissée bouche bée. J'ai senti l'odeur du gasoil, celle du poisson, la texture de la laitance qu'elle engloutit parfois tellement elle a faim, les crevasses de ses mains, les paquets de mer, sa trouille et sa quête. Mais au bout d'un moment, le style en lui-même et la répétition ont perdu de leur force, n'ont plus rythmés ma lecture et sont devenus carrément rébarbatifs.
Ce livre reste toutefois une expérience incroyable, jamais ressentie auparavant et rien que pour cela il vaut vraiment la peine d'être lu même si le grand élan de ce grand marin n'aura duré pour moi que sur les 150 premières pages.
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Tout quitter et se faire embaucher sur un bateau de pêche en Alaska, travailler comme et avec les hommes, tuer du poisson, ne pas dormir sous le roulis et le tangage du bateau, martyriser son corps de femme : telle est le rêve de notre héroïne. Sentir le vent dans ses cheveux (devenus indomptables), le sel sur ses paupières et là, devant, l'océan, l'eau à perte de vue, la liberté de ces marins, venus pour oublier, s'oublier et se faire oublier. Très belles descriptions, quelques longueurs et surtout de la langueur. 6,5/10
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Ca faisait bien longtemps que j'avais envie de lire ce livre. Peut-être depuis sa parution, je ne me souviens pas.
Alors je l'ai emmené dans mes bagages pour partir en vacances, et c'est seulement sur la fin du voyage que j'ai commencé cette lecture.
Et j'ai alors été enchantée. Je ne sais pas pourquoi j'ai beaucoup aimé ces histoires de pêche. Ces combats quotidiens contre les éléments, et aussi le combat d'une femme pour trouver sa place au milieu des hommes.
Puis il y a eu le retour au port, et le dernier tiers du roman, que je n'ai pas compris : j'ai décroché, je me perdais dans les noms des personnages - c'était trop de gars paumés et imbibés d'alcool pour que je réussisse à me souvenir de tous.
Et donc j'ai fini ma lecture déçue - comme un goût de pas fini. Peut-être en attendais-je trop ?!
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Je ressors un peu mitigé de ma lecture, comme groggy de mélancolie...
Autant j'ai aimé les descriptions de la vie à bord, de la pêche, des interrogations de Lili qui essaye de se faire une place dans ce monde d'homme.
Autant j'ai trouvé un peu long les errances de Lili et un peu triste son histoire avec le grand marin...
Il m'a manqué quelques touches d'espoir ou tout au moins quelques nuances, j'ai l'impression, après cette lecture, que nous avons à faire qu'a une bande d'ivrognes qui ne savent être sobre qu'en mer et encore...
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Une bonne lecture mais assez inégale : tous les passages à bord du bateau m'ont littéralement emballée, pour les autres, ça a été plus variable.
J'ai aimé les portraits des marins, les actions de pêche, la vie sur le bateau, le personnage de Lili.
Le tout est très bien écrit, avec un vocabulaire précis et varié.
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Lili est une jeune femme écorchée vive qui a tout quitté pour prendre la route… et celle-ci l'a emmenée très loin, au bout du monde, en Alaska. Là elle s'embarque pour une campagne de pêche. Un monde d'hommes, souvent perdus. Une vision bien triste de la société. Lili sait-elle ce qu'elle cherche ou qu'elle fuit dans cet univers dur et hostile ?
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Si j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, je me suis laissée embarquer par la force et la détermination de Lili à trouver place sur un bateau de pêche aux confins de l'Alaska, et séduire par l'âpreté et la rudesse de l'écriture narrant les premières sorties en mer.
Las, j'ai décroché à nouveau au fur et à mesure de la narration, trouvant moins d'intérêt à l'histoire d'amour naissante avec le grand marin racontée dans la seconde partie, et ne retrouvant plus le même enthousiasme face aux récits du quotidien des matelots, qui tournent un peu en rond, comme eux au port.
Peut-être que plus resserré, ce roman aurait gardé la densité séduisante de la première partie.
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