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EAN : 9782080283689
192 pages
Editions Arthaud (30/08/2023)
3.24/5   41 notes
Résumé :
"J'étais - je suis - hors d'haleine, bête en course. Qui brise mon élan me blesse, qui l'arrête le mutile, qui me retient l'achève. Qui m'enferme me tue. Je suis animal. Tout est animal en moi, dévoyé."

De l'enfance au cœur de la nature, aux longues errances de la jeunesse, Catherine Poulain, retirée aujourd'hui dans le Médoc, raconte les bêtes, frêles insectes, saumon au ventre ouvert, grands fauves tristes et fauconne borgne. Elle confronte son huma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Après nous avoir relaté son expérience de marin-pêcheur pendant une dizaine d'années en Alaska, dans le grand marin, son premier roman, multiprimé, puis celle d'une saisonnière agricole en Provence dans le coeur blanc, Catherine Poulain, cherche à exprimer cette fois, dans L'ombre d'un grand oiseau, sa part animale, sa part de sauvagerie.
Pour raconter sa part animale intime, Catherine Poulain revient sur son enfance et même sa petite enfance dans les Alpes où elle vit dans une trinité sacrée, Dieu (son père est pasteur…), sa famille et la montagne. Elle évoque son amour pour la nature et le monde animal. Elle raconte comment elle prend conscience d'elle-même alors qu'elle a à peine cinq ans, avec la mort d'une mouche, sur une plage immense, qui s'épuise à remonter un creux de sable et qu'un gamin d'un coup de talon enfouit définitivement. Elle découvre ainsi la solitude du vivant. Elle égrène ensuite d'autres souvenirs dans lesquels elle se souvient par exemple, de ses tentatives pour sauver les mouches engluées sur le papier tue-mouches… Elle raconte aussi comment, quand elle a été malade et hospitalisée deux mois, elle a découvert à son retour sa tortue morte de faim et compris alors que posséder était tuer.
Elle nous confie aussi son amour des hauteurs, elle aime monter sur les toits, ayant alors l'impression d'être presque aussi haute que les oiseaux et avoue qu'elle aurait aimé voler, juste voler.
Elle ne rêve que de départs, de décoller, de prendre son essor et de s'arracher au monde. Finalement la route la prend bien avant l'océan.
Éprise de liberté, un besoin d'être dans le mouvement, elle est à la recherche de la frontière entre la bête et elle pour pouvoir la franchir.
La rencontre avec une fauconne blessée la fera se questionner sur notre part de sauvagerie et notre part d'assujetti. Est abordé alors le problème de l'enfermement, de la solitude.
Elle est confrontée également à cette impossibilité de pouvoir retenir le souffle de vie chez ces animaux, ces oiseaux qu'elle recueille, qu'elle réchauffe et qui pourtant meurent, tout comme elle ne peut retenir le souffle de vie de sa mère qui s'en va…
Dans un très beau passage en fin d'ouvrage, Catherine Poulain rend sa liberté aux mots, « Les mots ne sont que des mots, passagers, volatils, fluctuants, semblables aux marées, puissants comme le tonnerre parfois. Rien ne peut les retenir captifs. Seul reste leur chant, le bruit de leurs ailes lorsqu'ils rejoignent le vent, dans ce grand pays plat qui pourrait s'appeler solitudes ou silences. »
L'ombre d'un grand oiseau, référence au poème de Saint-John Perse, de Catherine Poulain, livre de toute beauté et d'une grande intensité qui décrit d'une manière unique, forte et puissante son rapport fusionnel au sauvage, m'a carrément éblouie : une plume sensible, poétique, vivante, ardente, parfois crue, un texte qui m'a happée, m'a emportée dans un tourbillon d'émotions.
Il est également une invitation à découvrir notre propre rapport à l'animalité.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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C'est mon 1er livre de Catherine Poulain et quelle splendeur ! Une merveilleuse autobiographie charnelle et poétique tournée sur le monde du vivant. Pas celui des hommes, celui des bêtes.

L'ombre d'un grand oiseau est un magnifique texte né du triste sort des fourmis noires de l'enfance, de la rencontre saisissante avec les fauves aux yeux tristes et du vol des grands oiseaux migrateurs.

Petite fille, la narratrice regarde vivre, lutter parfois pour survivre les petits insectes, les poules, les oiseaux.. Elle fait son propre apprentissage de la vie en les voyant grandir et mourir. C'est une part d'elle-même qui se construit, sa part animale qui jamais ne l'a quittera.

le récit au gré des souvenirs nous transporte vers un lieu devenu inaccessible et désespéré , celui de la liberté. C'est une injonction à vivre.
L'envie de partir comme une envie de disparaître. Suivre le vol des oiseaux migrateurs tant aimés au gré de l'océan glacé et des sensations.
Le grand marin, quelques lignes, belles comme des vers de poésie, elles m'ont touchée en plein coeur.

J'ai été émue par l'évocation puissante et sensorielle d'un passé qui ne reviendra pas, l'enfance dans la montagne, la vieille bâtisse familiale, l'agneau qui ne bêle plus, les départs. Et les tentatives de vivre avec ce qu'il en reste. Entre énergie et désespoir, où toujours il y a un oiseau à sauver.

A lire absolument.
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Ça parle de piaf. Pas de la chanteuse, hélas. de volatiles. Dans tous les sens, à toutes les sauces. Ou presque. L'auteure ne les mange pas, « poulet rôti » n'est jamais mentionné. Elle préfère leur réparer la patte - ah, la petite fauconne... Et ça fait un bon tiers du bouquin.
Une volière de mots. Une cage à souvenirs. Une longue digression ornithologique. Une vision d'enfant à travers le plumage d'un pigeon. Un inventaire dans un pré vert. Des prises de bec.
L'auteure s'est dit (probablement durant le confinement) : et si je racontais ma vie avec pour fil rouge mon amour des oiseaux ? Elle n'en démord pas : il y a une bête en moi (grosse métaphore) et c'est pour cette raison que les bêtes m'attirent. Un mauvais livre part souvent d'une mauvaise idée, qu'un auteur trouve géniale et que son éditeur n'ose pas remettre en cause.
Pour qui aime les bestioles, apprendre des trucs incroyables sur les drosophiles ou les roubignoles du chien (pathétiques pages 114-116), ça peut fonctionner. Pour qui aime la littérature, ce sera plus compliqué.
Le style. Comment dire ? Un mot. Deux mots. Suspendus. Sans verbe souvent. Comme une phrase en kit. À poil. Exaspérant, hein ? Bah voilà, vous l'avez le style…
Ma phrase préférée ? « Une punaise marbrée erre lentement sur la vitre du Velux ». Je vous laisse avec ça.
Bilan : 🔪🔪
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L'Ombre d'un grand Oiseau – de Catherine Poulain (Française née en 1960) – 2023 – éditions Arthaud
« Mon Dieu, faites-moi un oiseau que je puisse m'envoler loin d'ici. »
Forrest Gump, film de Robert Zemeckis (1994).
La citation de Forrest Gump est bonne…
Je lis comme ça les premières pages, et ça me plaît, le style me plaît, et même me surprend, un petit peu…
Puis je tourne quelques pages, 10, 15… Je cherche un dialogue 20, 25 …
Que nenni seulement de la narration tout du long.
Du coup voilà je suis tellement déçu que je n'ai même pas envie de parler Du Livre
Je vais plutôt vous expliquer pourquoi les dialogues sont importants.
Raconter une histoire, c'est créer des personnages, les faire s'interagir les uns les autres, se mélanger (dans tout les sens du terme). Si les personnages ne communiquent pas entre eux, y'a rien ! le dialogue c'est la base ! C'est les échanges entre les protagonistes. Si ton Livre ne contient aucun dialogue, alors je l'assimile plus à une longue page de poésie qu'un vrai roman.
J'espère que mon argumentation vous aura touchés ; )
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Contre toutes attentes cette première lecture de Catherine Poulain est plutôt une déception car son beau titre "L'ombre d'un grand oiseau" ne suffit pas pour en faire une réussite même si le roman commence bien, la parole étant donnée à une petite fille.

La narratrice raconte sa vie, enfant téméraire qui regarde les animaux dès son plus jeune âge. Elle parle de mouche où de merle secouru. Entourée de ses quatre soeurs elle s'adonne aussi à la noyade de fourmis, jeu adoré des enfants. Ils vivent dans un presbytère à la montagne leur père étant Pasteur.
J'aime sa référence au poème de Maurice Rollinat La biche brame au clair de lune... (que j'ai appris à l'école) ou ses vacances à la ferme avec les vaches.
Mais après, ça se délite quand elle est atteinte d'un mal inexplicable, une bête qui la possède, une sorte de dépression probablement. En grandissant c'est comme si elle n'avait plus de famille, sa vie est centrée sur les soins aux d'oiseaux blessés, notamment une petite fauconne borgne.

Dit comme ça, on peut penser à un roman animalier plein de bons sentiments. Il est question du côté sauvage des animaux mais aussi de la chasse et de la mort (il y a beaucoup d'animaux morts dans ce livre : les fourmis, les mouches, les oiseaux ou les tortues). Il y a surtout un style qui rend tout cela indigeste d'autant plus que je ne vois pas où Catherine Poulain veut en venir. Je le regrette car "L'ombre d'un grand oiseau" est un roman qui m'a été offert par Babelio au Pique-nique de l'été dernier (que je remercie) mais on ne fait pas toujours une bonne pioche.


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critiques presse (2)
Bibliobs
17 octobre 2023
Loin de la fureur du monde, Catherine Poulain entretient un rapport fusionnel avec la nature et les animaux. Un rapport qu’elle nous fait partager avec fougue et talent.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
SudOuestPresse
29 septembre 2023
Dans une langue chargée d’une ardeur presque séditieuse, elle parle de son rapport fusionnel au sauvage.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, connaissons-nous davantage des bêtes que leur silence.
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À la récréation, les institutrices arpentent la cour les bras noués derrière le dos, se racontant leurs choses à elles. Mains croisées dans les reins, tête basse, à distance prudente, je fais pareil parce que je m’ennuie et ne sais pas que faire de moi. Je regarde les petits cailloux blancs, je pense, je suis tranquille et même heureuse, jusqu’au jour où la maîtresse me prend à part – Va retrouver tes petites camarades ! Il faut jouer tu sais ? Je comprends que cela ne se fait pas. Pour lui faire plaisir, je rejoins les autres et leurs cris – C’est le plus bel âge de ta vie l’école, me dit l’épicière. Ça promet, je n’ose pas répondre.
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Papa a fait des bêtises et l’on doit partir. Faut dire que maman l’a bien aidé, c’est elle qui lui a appris la politique. La rébellion a suivi. En plus, il fume des Gauloises, papa. Moi j’aime bien l’odeur, mais les vieilles dames de la paroisse prétendent que cela a quelque chose à voir avec le diable, comme les réunions du PSU, distribuer les tracts à la sortie du temple contre la guerre et Franco ou aller aux manifs avec maman.
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Mais bien sûr je le savais, que les oiseaux sont des tueurs aussi, que tout est lutte et domination et crainte sous le ciel, violence et fuite dans le monde, éternel combat du vivant pour défendre l’espèce et perpétuer la race. Les oiseaux… non pas ceux de la rengaine qui vivent d’air pur et d’eau fraîche. Un jour pourtant, je saurai qu’il y a pire, quand ne reste plus que la machine, l’ordre, la censure, le neutre, le rien. L’humain dissocié de l’instinct premier. La mort au cœur du vivant.
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Moi je rêvais qu’ils me dévorent, les fauves tristes de mon enfance, embrasser leur chagrin et qu’en retour ils m’aiment. Qu’ils m’étreignent. Qu’ils me déchirent de leurs griffes et me lacèrent de leurs crocs, me mettent en pièces. Qu’ils m’absorbent. Entrer en eux. Pénétrer leur beauté, sauvagerie perdue, emmurée quelque part. J’aurais voulu qu’ils me libèrent.
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