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Citations sur Le temps où nous chantions (221)

C'est ainsi qu'un soir, en sombrant dans le sommeil, bercé par ce chœur de fantômes bienveillants, Jonah raconta à son frère ce qui allait se passer. Il prédit exactement ce qu'il allait devenir. Il savait ce que ses parents faisaient. Il serait envoyé loin d'ici, tout ça parce qu'il faisait magnifiquement ce que sa famille avait plus que tout souhaité pour lui. Exclu à jamais, juste pour chanter.
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[...] toutes les musiques d'Amérique s'étaient colorées. [...] Le seul moyen de traverser un territoire assi grand était encore la radio. Dans chaque signalque nous parvenions à capter - y compris les stations country & western à la dérive dans les Grandes Plaines - il y avait au moins une goutte noire venue éclabousser le reste. L'Afrique avait fait à la chanson américaine ce que les "missiés" des anciennes plantations avaient fait à l'Afrique. Si ce n'est que cette fois, le parent avait la garde de l'enfant.
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En février 1965, trois hommes noirs tirèrent sur Malcolm X, à quelques rues de là où Da nous avait fait goüter au Mandelbrot et nous avait initié aux secrets du temps.
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Elle était très noire. D'un noir tellement noir qu'il n'a rien à voir avec la couleur de ses mulets de fils. D'un noir imposé, d'un noir comme un refuge. Noire par la mémoire et noire par l'invention. Chaque jour sur la défensive, à esquiver avec le sourire. Le fruit de vingt générations de violence intégrée, à ployer sous les coups, même quand on croyait ne pas ployer. Pas une journée ne passait sans qu'elle ait à ravaler sa salive, sans qu'elle soit obligée de se remémorer ce joyau intérieur qui la protégeait. Et pourtant, elle était claire de peau, de chevelure, de traits, d'aspect extérieur... comme sa fille métis qui se déteste de n'être pas plus simple.
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"Je suis quoi ?
-Tu es ma fille, lui dit-il.
-Non, Da . Je suis quoi ?
-Tu es intelligent et bonne dans tout ce que tu fais.
-Non. Je veux dire, si toi tu es blanc et Maman est noire..."
La réponse qu'il lui fit alors : erronée également. "Tu as de la chance. Tu es les deux à la fois." Erronée à tant d'égards.
Ruth se contenta de le dévisager, en ressentant une honte qui frisait le mépris. "C'est ce que Maman a dit aussi." Comme si elle ne pourrait jamais plus leur faire confiance ni à l'un ni à l'autre.
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Mais je vois la foi qui subsiste encore dans les replis de ses paupières : les temps - passé, présent, futur - sont une illusion bornée. Aucun élément de ce trio impie ne possède d'existence mathématique distincte. Le passé et le futur se trouvent tous deux repliés dans cette fausse piste qu'est le présent. Ce sont juste trois coupes différentes tranchées dans la même carte.
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"Prends ton temps, ma fille. Plus elle mijote, meilleure est la compote."
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"Sais-tu ce qu'est le temps ?" [...] "Le temps est notre manière d'empêcher que tout se produise d'un coup."
Je lui réponds ainsi qu'il me l'a appris, il y a longtemps, l'année où ma voix a mué. "L'heure qu'il est ? Tu sais ce qu'est le temps ? Le temps, c'est juste une chose après l'autre."
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(incipit)
1

Décembre 1961

Quelque part dans une salle vide, mon frère continue de chanter. Sa voix ne s'est pas encore estompée. Pas complètement. Les salles où il a chanté en conservent encore l'écho, les murs en retiennent le son, dans l'attente d'un futur phonographe capable de les restituer.
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"Des huit vives mesures, la voix de soprano s'élève, comme un crocus poussé dans la nuit sur un gazon encore frappé parl'hiver; L'air progresse de la manière la plus simple : un do stable rentre sur le temps faible, tandis que le temps fort se rétablit sur le ré instable de la gamme. A partir de cette impulsion légère, le morceau se met en mouvement, jusqu'à se chevaucher lui-même, se livrant à une sorte de catch à quatre avec son propre double alto. Puis, en une improvisation commandée par la partition, les deux lignes de chant se replient sur le même inévitable sentier de surprise, moucheté de taches mineures et d'une lumière soudain vive. Les lignes imbriquées l'une dans l'autre débordent de leur lit pour donner naissance aux suivantes, la joie l'emporte, l'ingénuité se répand partout. "
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