Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu'il éblouisse comme la beauté d'une femme ou d'un poète.
Joan MIRÓ, Je travaille comme un jardinier, 1959
L'horrible tragédie que nous traversons peut secouer quelques génies isolés et leur donner une vigueur accrue. Que les puissances de régression connues sous le nom de "fascisme" s'étendent, qu'elles nous plongent un peu plus avant dans l'impasse de la cruauté et de l'incompréhension, et c'en est fini de toute dignité humaine.
( in: Cahiers d'art, Paris, numéro 1, 1939)
Je travaille comme un jardinier ou comme un vigneron. Les choses viennent lentement. Mon vocabulaire de formes, par exemple, je ne l'ai pas découvert d'un coup. Il s'est formé presque malgré moi.
S'il y a quelque chose d'humoristique dans ma peinture, je ne l'ai pas cherché consciemment. Cet humour vient peut-être de ce que j'éprouve le besoin d'échapper au côté tragique de mon tempérament. C'est une réaction, mais c'est involontaire.
Je fais maintenant des peintures très fouillées et je crois avoir atteint un haut degré de poésie, fruit de cette vie de concentration que l'on peut vivre ici.
Celui qui s'explique trop vite n'ose pas assez ; il se place en dehors de son hallucination et devient spectateur. MIro a renoncé cette fois au charme de sa vieille palette. C'est la défaite de la virtualité. L'intuition monte. Marque d'une indépendance agrandie. Simplicité préhistorique. On devient de plus en plus archaïque. La fin rejoint le commencement.
Mes dernières toile je les conçois comme un coup de foudre, absolument dégagé du monde extérieur...
Je ne rêve jamais la nuit, mais dans mon atelier je suis en plein rêve. (...) C'est quand je travaille, quand je suis éveillé que je rêve. (...) Le rêve est dans ma vitalité, pas dans les marges, pas provoqué. Jamais.