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Depuis sa sortie, "Le rouge n'est plus une couleur" m'intriguait, sa couverture éclatante me faisant du pied depuis mon écran et le rayon d'une librairie où il était joliment mis en valeur. Mais après avoir lu la quatrième de couverture, j'ai décliné l'invitation : un sujet difficile, le viol, m'aurait éloignée de ma zone de confort, et je ne voulais pas tomber dans une énième lutte inutile à mon sens entre hommes et femmes.


Et puis les mois sont passés et la possibilité de le lire s'est de nouveau offerte à moi car je souhaitais me faire ma propre opinion. Comme bien souvent, les avis partagés oscillaient entre quelques médias conquis tels le Guardian ou Libération et des lectrices élogieuses, mitigées ou n'hésitant pas à écorcher ce roman sur les diverses plateformes des clubs de lectures.

Grâce à un style incisif et franc, je me suis rapidement immergée aux côtés de Kate et de son ami Max, tous les deux étudiants et de milieux différents. Les pages se tournent rapidement, non sans quelque appréhension jusqu'au passage clé qui illustre la confrontation de Kate face à son agresseur chez les parents de Max, Zara et William.

Zara est une réalisatrice franco-marocaine, William est un grand chirurgien anglais. Ce sont des personnes de confiance, que pourrait-il lui arriver dans cette grande et belle maison convoitée par tous les membres du clan Rippon. Mais voilà, Kate baisse la garde et se retrouve en mauvaise compagnie. Juste quelques instants et elle ne sera plus la même. Elle décide de prendre sur elle et d'enfouir ce vilain souvenir. Elle continuera son chemin, ne révélant que tardivement à Max et Zara ce qu'elle a subi en prenant soin de garder secrète l'identité de son assaillant. Elle tente de se reconstruire grâce à son travail sur les plateaux de cinéma et à sa liaison avec un jeune metteur en scène tout en se trouvant prise au piège de son image écorchée et des tentatives autodestructrices que son traumatisme peut entraîner.




A plusieurs reprises, je me suis arrêtée, reprenant mon souffle entre des huis-clos oppressants et illustrant intelligemment la manière dont Kate livre bataille et tente de garder pied face à la violence des images qui la hantent : du rouge au noir, d'un éclat vif et blessant à une mélancolie terne et sournoise.



Le rouge n'est plus une couleur est un récit moderne, bouleversant et dénué de toute rhétorique manichéenne. Il m'est en scène brillamment le silence, la culpabilité, le déni de soi autour de personnages peu sympathiques et tourmentés tel Max et son réalisme cynique face à la crédulité des « anciens » dans leur rapport aux technologies modernes.


Le point fort incontestable de ce récit est la relation complexe qu'entretiennent Kate et Zara, cette femme qui navigue tant bien que vaille parmi des hommes brillants, empêtrés dans leurs problèmes d'alcool. Et bien sûr, le dénouement, cette scène finale cruciale qui fera tomber les masques de façon si inattendue.


Je ne peux que vous recommander de lire ce roman, de découvrir cette nouvelle plume anglo-saxonne qui, je l'espère, nous reviendra bientôt avec un nouvel ouvrage.


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Kate, jeune fille issue d'un milieu modeste, rencontre Max, fils d'un médecin et d'une célèbre cinéaste, sur les bancs de la fac.

Le jeune homme a un charisme et une aura qui séduisent immédiatement la jeune fille et lui se sent rassuré par sa présence.

Très rapidement, une amitié très forte les lie.

Mais la vie de Kate bascule au cours d'une soirée chez Max où elle est violée par son cousin.

Le traumatisme va balayer la légèreté et l'avenir de Kate et faire d'elle une femme dont Max va s'éloigner.

Sa parole pourra t'elle la libérer?

Comme souvent à la sortie d'un roman, les superlatifs ne manquent pas pour le décrire. Celui-ci était réputé traiter le viol avec une justesse sans précédent.

J'ai, plus ou moins récemment, lu plusieurs romans qui abordaient ce thème. Je n'en ai pas trouvé un qui trouve résonance en moi.

« le rouge n'est plus une couleur » se lit facilement mais ne laisse aucune empreinte.

A lire à Londres.

Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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🌟🌟🌟

Par où commencer ? Je ne m'attendais pas à ce livre et je fus quelque peu déçu par celui-ci...

L'histoire relate l'histoire de Kate, jeune anglaise d'un milieu de modeste, qui rencontre Max, issu d'une famille londonienne bourgeoise.
Leur amitié se développe au fil du temps.
Mais lorsque le cousin de ce dernier viole Kate, tout s'effondre pour la jeune fille qui tente alors de se reconstruire...

C'est un sujet qui me touche particulièrement, et je dois dire que le livre décrit fort bien « l'après » de Kate. Ces phases de dépression, de mutilation, sa terreur de recroiser son violeur, la peur d'en parler car pour elle l'horreur de ne pas être crue serait pire que celle d'avoir à porter cette croix toute seule...
Sur ce point, Rosie Price a su, de sa plume, explorer le lent et progressif retour à la vie que sont la reconstruction et la résilience.

Toutefois, pour le reste, je trouve que l'histoire traîne en longueur et s'éparpille sur trop de sujets différents notamment vis à vis de la famille de Max, on en perd alors le fil conducteur.

Intéressant mais pas un chef-d'oeuvre.
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Quand une fille dit "non", c'est non" répond Angèle au personnage incarné par Pierre Niney dans son clip "Balance ton quoi" lorsque celui-ci avance : "Quand une fille dit "non" j'ai l'impression que souvent, ça sous-entend que c'est..." . Cette phrase ferait un parfait sous-titre au roman le Rouge n'est plus une couleur.
En effet, ce roman relate la rencontre de deux jeunes étudiants, Kate et Max, qui vont vivre ce qu'on peut appeler un véritable coup de foudre amical qui va leur permettre de partager leurs vies respectives dans ce qu'elle a de plus intime jusqu'à ce que Kate subisse un rapport sexuel non consenti -> un viol.
Si Kate a du mal dans un premier temps à utiliser ce terme pour désigner ce qu'elle a subi c'est que ce viol ne correspond pas à ce que ce mot renvoie comme image communément: un inconnu impose à une femme un rapport sexuel en usant de violence physique pour maîtriser une victime qui se débat. Non, dans ce cas particulier, le violeur est celui dont on ne se méfie pas, un proche qui semble irréprochable et qui se sent irréprochable.
Vous l'aurez compris, ce roman soulève une problématique difficile et invite à réfléchir sur la notion de consentement. Il met également en avant la difficile acceptation de la victime, les difficultés émotionnelles qui découlent d'un viol, la façon dont on cache cette épreuve ou au contraire dont on en parle. Rosie Price peint ainsi le mécanisme psychique à l'oeuvre chez une victime et montre à quel point les apparences peuvent être trompeuses et qu'il ne suffit pas d'en parler pour en guérir et que la violence du viol ne se limite pas au moment du passage à l'acte mais qu'elle continue au-delà, sous des formes variées.
Ce roman ne peut pas laisser indifférent car sa thématique est cruellement actuelle. J'ai, pour ma part, trouvé le début un peu long même si, a posteriori, je dois reconnaître que la mise en place de l'intrigue était nécessaire pour mieux comprendre le rôle joué par Max par la suite.
Je remercie lecteurs.com et les éditions Grasset pour la découverte de ce roman qui m'a un peu éloignée de mes lectures de prédilection.
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Depuis cette soirée où tout a basculé, le rouge ne sera plus une couleur pour Kate.

Ou plutôt si, puisqu'elle restera à jamais celle de son violeur ; plus précisément celle du ruban cousu dans le col de sa chemise et qu'elle fixe tétanisée, pendant que son âme s'envole loin de son corps violenté en silence, un soir d'été, par ce fils de bonne famille, et même d'une excellente famille d'aristocrates londoniens, et surtout cousin de son frère de coeur, Max. Bien qu'issus de conditions sociales bien différentes, tous deux sont quasi inséparables, depuis leur rencontre sur les bancs de l'université.

Cette deuxième famille, et finalement peut être bien la seule pour Kate, élevée par sa mère ancienne alcoolique, était, jusqu'à ce traumatisme, un cocon où elle trouve refuge, une bouffée d'oxygène lorsqu'elle étouffe entre les murs de son enfance.

Comment continuer alors à vivre auprès d'eux, avec la peur chevillée au corps de croiser son agresseur au détour d'une réunion de famille ou d'un couloir de la demeure familiale.

Arriver à nommer l'innommable d'abord, puis faire le choix de parler ou de se taire pour protéger (et se protéger) : ce roman est le long processus de reconstruction d'une identité volée, jalonnée de phases d'autodestruction avec ces séances de scarification auxquelles Kate se livre lorsque la douleur de l'esprit se fait trop forte. Jusqu'au jour de la résurrection, ou tout du moins du sursis qui la raccrochera le plus longtemps possible à la vie.

Une lecture en demi-teinte pour moi : conquise jusqu'en milieu de lecture, la fin, un peu précipitée à mon goût, m'a laissée quelque peu sur la mienne, de faim…
J'aurais souhaité que le récit aborde également les faits du point de vue de la famille du coupable, comme il est d'ailleurs fait mention sur la quatrième de couverture, et finalement que très brièvement (et confusément) abordé dans les toutes dernières pages du roman, ce qui aurait conféré un intérêt plus vif à l'histoire et aux évènements si peu souvent abordés sous cet angle.
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Kate et Max font connaissance lors de leur première année de fac de droit.
Deux milieux sociaux opposés :
elle vit dans un logement social avec sa mère, ancienne alcoolique
lui est le fils d'un chirurgien et d'une metteure en scène, famille aisée et ouverte.
Une forte amitié va les lier, pas plus .. qui dure plusieurs années jusqu'au moment où Lewis, cousin de Max viole Kate.. qui avait dit non, tout en le suivant dans l'escalier .
La descente psychologique de Kate, le non dit, les non réactions de son entourage et pour cause et la totale absence de culpabilité de Lewis pour qui «  ils avaient baisé », sont la trame du livre.

Livre qui m'a ennuyée, trop de délayages, on ne sait parfois plus qui parle, il faut relire, ; une prise de distance loin de la sidération vécue par les victimes de viols
La traduction qui était vantée dans les critiques m'a semblé si transparente que parfois je lisais les phrases en anglais !

Bref, c'était long !
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In the mood for…true colors.
Kate et Max se rencontrent pendant leurs études et deviennent rapidement inséparables, bien que très différents -il vient des beaux quartiers, sa mère est une pointure dans le monde du cinéma, elle vit avec une mère célibataire qui mange des pâtes devant la télévision.

Kate, studieuse, pleine de vie, a des rêves et des projets. Jusqu'au soir où elle se fait violer. Elle est tellement choquée qu'elle ne se débat pas, ne hurle pas..
« L'après » commence alors. Car, pour être très claire, ce roman n'est pas un roman sur le viol. C'est un roman sur ce qui suit, dans la tête, sur la peau de la victime, mais aussi autour d'elle.

Un roman sur le clash des classes sociales, dans une lignée de tradition tout à fait britannique, mais aussi un roman sur le silence à porter, sur son pouvoir destructeur.

Sans pathos, sans clichés, Rosie Price crée des personnages à la psychologie complexe, pour mettre en lumière la culpabilité, le dégoût, la peur, l'addiction, la douleur de perdre un ami trop pudique pour poser les bonnes questions. Kate se débat, sème des indices, mais peine à trouver les mots pour se défaire de son fardeau.

Si le rouge n'est plus une couleur, ce roman est cependant nuancé, émouvant et terriblement contemporain: on est bien loin d'un monochrome.

Merci @editionsgrasset et @jschnerf pour la découverte de cette jeune auteure à suivre !

#lerougen'estplusunecouleur #rosieprice #whatredwas #truecolors #etpourtantilfautvivre #editionsgrasset #premierroman #inthemoodforbooks #lecture #livre #instabook #bookstagram
Lien : https://www.instagram.com/in..
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Roman sur un sujet grave admirablement maîtrisé
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J'ai découvert ce livre avec un certain étonnement.

Etonnement parce que je ne m'attendais pas à un tel contenu.

En réalité, je me suis retrouvée dans un roman qui relate l'amitié entre deux jeunes, une fille et un garçon, qui deviennent très proches pour divers actes du quotidien alors qu'ils semblent presque incapables de s'entendre (au sens de l'ouïe). En effet, souvent l'alcool coule à flot et la came n'est jamais très loin et consommée comme si on se prenait un petit verre de boisson gazeuse. L'entourage des adultes est au courant de toutes ces activités mais ne réagit pas puisqu'il est lui-même aux prises avec sa propre vie et ses émotions. Chacun a son passé qu'il traîne avec lui et les choses ne se disent pas.

J'ai eu l'impression que l'auteur voulait opposer deux milieux sociaux différents alors qu'en réalité, ce genre d'histoire se déroule dans tous les milieux sociaux, ils sont tous confrontés au mêmes situations et aux mêmes réactions. Et puis, quand finalement la parole se libère, les réactions sont diverses mais l'auteur des faits se met rarement en cause et la remise en question est lointaine.

Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est le côté habituel des jeunes de croire qu'ailleurs, c'est mieux, dans les autres familles, ils vivent bien, ils se comprennent, alors qu'en réalité, et le livre le démontre bien, quel que soit le milieu social, on est tous des humains et rien n'est jamais parfait, il se peut que ce soit juste de la superficialité pour ne surtout pas gratter la surface et voir ce qu'il y a dessous. Parfois, c'est même scabreux. Finalement, n'est-on jamais mieux que chez soi? Encore faut-il le trouver...

J'ai constamment eu l'impression que l'auteur n'écrivait pas clairement ce qu'il voulait traduire par les faits et donc je ne suis pas du tout certaine d'avoir compris là où l'auteur voulait aller mais en même temps, de tels faits sont devenus tellement fréquents, qu'il n'est pas compliqué de les comprendre. Et en même temps, n'est-ce pas comme cela que la majorité des humains fonctionnent? En survolant les choses et en ne mettant pas toujours de mots précis sur ce qu'ils ont vécus ou sur leurs émotions? Très peu arrivent à exprimer clairement les choses de la vie, par pudeur, discrétion, peur des réactions des autres, solitude...

Il s'agit donc d'un roman qui ouvre à la réflexion et qui traduit assez bien la nature humaine surtout dans la matière du viol. L'acte sexuel semble être devenu d'une banalité à tout épreuve sauf que la base est totalement faussée et que rares sont les fois où la fille dit clairement NON avant que le garçon ne se dise "c'est dans la poche, je peux y aller, au plus vulgaire, je serai, au plus elle sera satisfaite".

Ben non les gars, votre idée de la sexualité basée sur les films pornos n'a rien à voir avec ce que la majorité des femmes de cette planète sont en droit de demander.
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Une belle histoire d'amitié écrite ici. J'étais presque jalouse de ce lien unissant Kate et Max. le traumatisme est bien décrit, avec justesse. Les différences entre les deux familles ajoutent de l'épaisseur au livre. Un bon moment passé avec ce roman.
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