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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Guillaume Prié a travaillé dans la finance d'entreprise… Il écrit pour mettre une once de poésie dans une vie un peu trop cartésienne…
Le Poème dont vous êtes le héros est son premier roman. En me demandant un service de presse, il le présente ainsi : « la vie est un poème, et les personnages du livre découvrent qu'ils ont le pouvoir de choisir leur prochaine rime, de détourner la rivière qui les emmène au loin ». Tout un programme !

Les premiers chapitres me déroutent un peu : je les perçois comme des passages introductifs ou d'exposition car ils ont tous un prénom et une situation dans le titre ; mais les personnages mis en scène n'ont pas de lien apparent et évoluent dans des milieux, des pays et des époques différents : deux cadres dynamiques, des jeunes habitants de banlieue défavorisée, un professeur de français écrivain en devenir, un SDF, un riche marchand des Mille et un nuits... Aux côtés des personnages titres évoluent des protagonistes secondaires tout aussi attachants. Puis ces héros réapparaitront en chassé-croisé dans les chapitres suivants, chacun poursuivant sa vie et ses rêves et certains rapprochements ou évolutions vont faire toute l'originalité du récit.
Ainsi j'ai été émue par le désir d'enfant de Mickael et d'Annie dont les démarches pour adopter n'aboutissent pas, j'ai compris le rêve de révolution de Thomas et d'Hamid devant le mur symbolique, j'ai été fasciné par la gémellité et l'interconnexion de Mickael et de Jean, j'ai compris avec le vagabond qu'on pouvait être enfermé dehors, accepté la promesse d'aventures mystérieuse dans le sillage de Ban Bayan et compris le besoin de changement d'Anatole ou la détresse de Leila…
Mais il y a aussi de l'humour et de la dérision dans ce livre, un regard acéré sur les excès et dérives de notre monde. Cependant, la tonalité générale reste optimiste et porteuse.

L'écriture est recherchée, poétique, à la fois fluide et complexe. Les descriptions sont belles, les dialogues sonnent assez juste. Il y a toujours quelques vers en épigraphe pour chaque nouveau chapitre, quelques rimes dans le récit ; ces poèmes sont de Guillaume Prié et il nous les livre en intégralité à la fin du livre mais j'ai aussi relevé des citations d'auteurs connues disséminées dans le texte ainsi que quelques références qui m'ont interpellée : faut-il lire une intertextualité balzacienne dans le mur de Frenhoffer ? Il y a des interprétations hasardeuses dans lesquelles je ne me lancerai pas… mais Baudelaire, quant à lui, est bien présent dans et entre les lignes.
Guillaume Prié a un réel talent de conteur qui se révèle peu à peu. J'avoue avoir mis un peu de temps à entrer dans l'histoire, dans les différentes histoires en fait. Sous des dehors narratifs et poétiques, l'auteur plante aussi des décors familiers : le mal-être des cités, les lois du marchés, l'aspiration à une vie meilleure, le développement personnel, les animaux familiers considérés comme des succédanés d'enfants…
J'ai aimé les formules métaphoriques, les comparaisons et les jeux de mots distillés par l'auteur : « c'est l'histoire impossible d'un malade en mort cérébrale qui décide de se débrancher... », « rêvolution », le « Chalallah... le paradis des chats », le mur vu à la fois comme obstacle et support, la bouteille à la mer, les rêves et cauchemars…
Passer d'un univers à l'autre n'est pas trop gênant, même si le lien n'apparaît pas avant d'être assez avancé dans les différentes intrigues. Chaque lecteur trouvera ou pas ses propres passerelles et clés de lecture. J'ai pensé, quant à moi, à l'écriture mise en abyme, aux chats présents sur la couverture du livre et dans le récit, à des interconnexions fantastiques ou fantasmées, à des nouveaux départs (« le courage de rater, puis de repartir sur un autre chemin »), à un certain art de vivre et de développement personnel, au désir d'enfant et aux différentes formes de filiation…

Quel étrange roman qui pousse ses lecteurs et lectrices, à l'instar des personnages, à considérer la vie comme un poème dont ils ou elles seraient les héros… L'idée est belle, son illustration en récits croisés est intéressante, même si l'ensemble peut sembler un peu confus au premier abord.
Finalement, après une mise en route laborieuse, je me suis surprise à revenir avec plaisir à cette lecture, profession de foi et chemin de vie dont j'ai apprécié les problématiques très actuelles. Les dénouements (c'est volontairement que j'emploie ici le pluriel) m'ont surprise agréablement et, pour ceux encore en suspens, j'ai imaginé les derniers vers des poèmes et je crois bien que c'est ce que voulait l'auteur…
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Cette chronique ne va pas être simple, je préfère prévenir d'avance… Je crois que je vais simplement découper : d'un côté la forme, de l'autre, le fond.

Forme. Quelques trucs qui m'ont dérangée dès la prise en main du livre : pas de page de garde, pas de page de titre, des tailles de police différentes sur les premiers chapitres. Ce n'est pas grand chose, mais ça a pu participer au fait que j'ai eu un mal fou à m'impliquer dans la lecture. Ça, c'est juste d'un point de vue de l'objet. Ensuite, le titre… J'avais en tête ces livres-jeux qu'on fait quand on est gosses, dans lesquels on incarne un personnage et où on peut faire des choix et donc créer notre propre aventure. Pour le coup, « le poème dont ils sont les héros » m'aurait peut-être plus parlé… Même si oui, je comprends bien que l'idée était de dire que nous sommes chacun les héros de notre propre poème…

Maintenant, la construction du récit est plutôt intéressante : nous suivons différents personnages en alternant les chapitres, chacun débutant par une strophe de poème. C'est quelque chose que j'ai plutôt apprécié, et qui m'a fait un peu penser à La Tresse (dernier roman que j'ai lu avec ce genre de construction). J'aime bien l'idée de laisser un peu de suspense après chaque tranche de vie de personnage pour y revenir plus tard. Et puis… Les poèmes sont très beaux, je le reconnais. Et d'ailleurs, tout le roman est écrit d'un style très doux, très poétique, avec de nombreuses métaphores et envolées lyriques.

Fond. Un peu comme dans La Tresse, les personnages souhaitent changer leur vie, reprendre leur destin en main, leur fil rouge étant leur « rêvolution » personnelle. On va donc parler de vide, de solitude, de rêves enfouis, d'amour, de progression humaine… de quête initiatique vers une destinée choisie. Et moi, de base, j'adore ça, parler de développement personnel, d'objectifs à atteindre, de révolution intime ; sauf que là, je n'ai pas réussi à m'engager émotionnellement dans ces tranches de vie, je ne sais pas bien pourquoi.

Je reconnais que c'est bien écrit, que l'histoire de chacun est intéressante, mais pour moi ça n'a pas vraiment fonctionné… Je me suis un peu ennuyée. Peut-être que c'est le style qui ne m'a pas parlé, ou la lenteur de l'action… Bref, ce n'était pas un roman pour moi.

Je ne baisse pas plus la note parce qu'objectivement, c'est un roman qui fonctionne, qui est beau et bien mené. Je n'ai pas envie non plus de laisser une trop grosse part d'émotionnel à cette note donc… Trois étoiles, ça me paraît juste ! J'espère en tout cas que ce roman trouvera son public !
Lien : https://folitteraires.wordpr..
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Voilà un roman qui m'a attirée de par son résumé et son titre. J'avais hâte de voir sous quelle forme l'auteur allait nous proposer un lien entre les poèmes et le récit, car l'idée m'a tout de suite plu. Si j'ai beaucoup apprécié la proposition, je dois admettre que j'ai été aussi passablement perdue à la lecture de ce roman, car j'ai eu du mal à trouver un fil rouge et à bien suivre la construction du récit.

L'auteur nous propose de suivre plusieurs personnages ou, si nous reprenons l'intitulé du titre, plusieurs héros dans des moments importants de leur vie. Nous passons donc d'un chapitre à l'autre dans une autre histoire, chez une autre personne, ce qui est un peu déroutant au départ, même si j'apprécie beaucoup ce genre de roman aux multiples récits. Pourtant, au fur et à mesure, je me suis un peu perdue dans les histoires respectives, n'étant parfois plus sûre de quel personnage vivait quoi et ayant parfois besoin d'un moment pour réactualiser leur histoire en lisant leur chapitre.

Du coup, cela a coupé mon rythme de lecture et m'a empêchée d'entrer pleinement dans chaque histoire. Bien sûr, certaines m'ont plus touchée que d'autres, ce qui m'a permis de mieux suivre le fil, mais globalement, j'ai eu l'impression de survoler leur vécu et les événements qui leur arrivait, alors que l'auteur aborde des thèmes très intéressants et qui pourraient nous pousser à une introspection passionnante.

Malheureusement, avec moi cela n'a pas pris et je suis restée un peu sur le bord du chemin. Pourtant, j'avais vraiment envie de réussir à entrer dans ce roman car les thèmes et la construction avaient de quoi éveiller ma curiosité et mon intérêt. Je pense que ce roman pourra trouver son lectorat car l'auteur foisonne d'idées et qu'elles trouveront leur public, mais je n'étais malheureusement pas la bonne personne pour cette lecture.

En bref, je suis passée à côté de cette lecture même si les thèmes abordés avaient tout pour me plaire. Mais s'il vous attire, n'hésitez pas à vous lancer, car il pourrait bien vous surprendre.
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Mickaël travaille pour une société américaine qui ne le satisfait pas, il vit avec Annie, son amour, son encre, son âme soeur. Un soir, ils doivent se rendre à un dîner chez un ami, Anatole, un parisien dans la finance. Annie le persuade d'y aller car lui n'a guère envie de subir une nouvelle fois leurs conversations autour de l'argent. La seule ombre pour le couple c'est qu'ils ne peuvent pas avoir d'enfants. Vouloir adopter un chat va-t-il résoudre le problème ? Anatole qui vante les mérites des métiers de la finance va se lasser et changer d'optique. Pourquoi ?

Thomas fait toujours le même cauchemar, il étouffe, il a soif de liberté. Hamid est son ami sur lequel il peut compter. Jean est parisien et décide de se mettre à l'écriture en utilisant la police de caractère Bagdad. Il connaît aussi Mickaël. Le Vagabond marche au hasard dans les rues parisiennes et observent les gens qu'il considère sans compassion. Ban Bayan est un marchand de Mésopotamie.

Quels sont les points communs de toutes ces personnes et qu'est-ce qui va les rapprocher ? Sont-ils vraiment libres et heureux ? Quels sont leurs véritables désirs ? Vont-ils enfin réaliser leurs rêves ? de quelle façon vont-ils écrire eux-mêmes leurs histoires pour finir par faire de leurs existences le poème dont ils sont les héros ?

La plume de l'auteur, Guillaume Prié, est poétique. C'est une lecture agréable et j'ai très apprécié que les différents chapitres commencent par quelques vers et découvrir en fin d'ouvrage dix poèmes. Un roman généreux et positif à découvrir !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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