AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fourvin


Il est un peu paradoxal de trouver autant de qualités à un livre qu'on n'a pas trop aimé ! Dans ce roman de Christopher Priest, il est question d'autobiographie, de mémoire, d'imagination et d'imaginaire, du réel, de métaphore, de la mort, de mélanges de tout cela, avec quelques échappées vers la folie. Et fondamentalement, de dualités. Il n'y a guère que le thème, permanent, de l'insularité qui ne fonctionne pas en miroir. Et ce jeu de miroir renvoie à quelques autres oeuvres anglaises telles "Le Faiseur d'histoire" de Stephen Fry ou, au cinéma, "Pile et Face/Sliding Doors" de Peter Howitt. Autant de thèmes fascinants, autant de raisons qui auraient pu me faire adhérer, de la part de l'auteur déjà apprécié du "Monde inverti" et surtout du "Prestige".

Dans la première partie du "Monde inverti", on suivant poliment une histoire dont les ressorts finissaient par apparaître et nous happer, voire nous fasciner. Il en est un peu de même ici, d'autant que le livre débute de manière presque précieuse (très bien rendue, comme tout du long, par l'excellente traduction de Jacques Chambon), puis s'installe dans discours lent, très analytique et autocentré, plein de digressions, en lien avec les thèmes, mais qui alourdissent la lecture. Tout aussi poliment, par respect, par curiosité et espoir, on s'accroche donc à l'histoire. Une première bascule intervient, qui introduit une certaine action, qui anime un peu la lecture, mais celle-ci conserve foncièrement la même lenteur, les mêmes auto-analyses, rapidement pesantes.

Plusieurs ressorts, dans les situations, dans l'opposition des argumentations, éveillent suffisamment l'attention pour éviter de refermer le livre. Qui plus est, Sur la promesse d'une fin réussie (comme l'étaient celles des précédents), je me suis donc accroché. Et si la toute fin ne peut s'empêcher de décocher un sourire complice, elle vient conclure une séquence finale qui n'est pas un aboutissement. La relecture du premier chapitre confirme bien que celui-ci contenait bien les avertissements et les clés du livre, mais il n'empêche : je n'ai donc pas eu grand plaisir à le lire. Sa construction est soignée, ses thèmes sont majeurs, et j'ai trouvé dans ce travail sur les dualités une illustration intéressante sur celle de la littérature et de la vie. Mais le ton du livre nécessite une humeur, dégage un genre de poésie auxquelles je n'ai pas été suffisamment sensible, et dans un sens je le regrette.

PS: Les deux titres, aussi bien l'anglais (The Affirmation) que le français (la Fontaine pétrifiante) sont un autre sujet de conjecture, tant ils semblent mal contenir l'étendu du propos du livre.
Commenter  J’apprécie          231



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}