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Critique de kedrik


kedrik
07 septembre 2011
Boneshaker fait partie des 6 finalistes du Prix Hugo 2010 du meilleur roman avec The city & the city de Miéville. Cory Doctorow, Mike Mignola, Scott Westerfeld... tout le monde est d'accord : c'est de la bombe de balle à pistons et à vapeur. le mélange parfait entre du steampunk, des zombies et des combats de zeppelins. Il faudrait être particulièrement de mauvaise foi pour bouder son plaisir sur une telle lecture. Mauvaise nouvelle : ma nature jésuitique de perfide sophiste fait de la mauvaise foi ma raison d'être.

Or donc, dans le Seattle d'antan, un savant fou fabrique une machine foldingue financée par des Russes pour permettre l'extraction de l'or. Sauf qu'au dernier moment, le savant fou en question utilise plutôt son invention pour creuser sous une grosse banque afin d'en vider les coffres. Hélas, ce faisant, il perce une poche de gaz mortel qui se met aussitôt à remonter à la surface et à décimer la populace locale, qui n'avait rien demandé. Plus tard, les pouvoirs publics réagissent en construisant un haut mur tout autour de la zone sinistrée afin de contenir les émanations délétères. Car les ceusses qui respirent ce gaz se transforment en zombies.

L'action du livre débute 16 ans plus tard quand le fiston du savant fou (qui a disparu dans les évènements tragiques) fausse compagnie à sa mère pour s'infiltrer dans la zone interdite de Seattle afin de se faire une idée sur la culpabilité de son géniteur. Quand sa mère se rend compte de la disparition du gamin, elle fonce à son tour dans les ennuis. Et donc, le quartier sinistré est peuplé de zombies très très méchants, de survivants qui fouillent les décombres, de types qui récupèrent du gaz pour fabriquer une drogue puissant, de capitaines de zeppelins qui survolent les lieux...

Sauf que.
Déjà, le livre débute par 6 pages qui racontent factuellement la catastrophe initiale. C'est comme lire le résumé des épisodes précédents d'une série : on ne se sent pas concerné. Les informations contenues dans ce prologue auraient dû être racontées dans le récit par des témoins et non balancées comme ça.
Ensuite, les deux protagonistes que l'on suit séparément sont aussi plats que l'encéphalogramme d'une poule. L'adolescent en quête du père absent, la mère qui doit replonger dans son passé pour sauver son fils : deux portraits ratés.
La zone gazée est censée être peuplée de gens peu recommandables, mais au final chaque rencontre est l'occasion de croiser des Bisounours qui aident leur prochain assez facilement sans demander d'argent en retour.
Les zombies donnent bien quelques scènes à la Romero, mais n'apportent rien à l'ambiance. le gaz pouvait rester juste mortel pour être angoissant, pas besoin d'en appeler aux zombies pour faire peur.
L'intrigue promettait des révélations sur la catastrophe initiale puisque les détails qui entourent l'accident sont nébuleux. Et bien, peau de zob. En dehors d'une surprise très minime dans les derniers chapitres, ce n'est qu'un long voyage pas très intéressant dans un quartier en ruines. Aucune communauté intéressante, ce sont juste des rencontres vaguement iconoclastes.
Les zeppelins sont de la partie, mais là encore, c'est juste pour faire beau : une scène d'abordage pour dire de faire spectaculaire, et au revoir Simone.

Et l'auteure, Cherie Priest, se permet d'écrire des choses réellement nouvelles. Par exemple, l'un de ses personnages dit "Si nous mourrons, je te tue." C'est aussi follement original que les blagues sur les belles-mères.

Au final, Boneshaker est une lecture qui m'a apporté autant de plaisir qu'un rapport de Pierre Mauroy sur la réforme de l'organisation des pouvoirs locaux pour l'avenir de la décentralisation.

Maintenant, pour être tout à fait honnête, il se pourrait bien que le steampunk ne soit pas ma tasse de thé. Cela expliquerait pourquoi je n'arrive pas à crier au génie avec le reste de la meute.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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