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Critique de bobfutur


Dans "Pathologies", il y a des oignons, de la vodka, des Kalachnikov, et beaucoup, beaucoup de cigarettes, fumées en tirant très fort dessus, comme l'auteur sur sa "photo d'écrivain" présentée sur Babelio.
Et de l'humain... ? En tout cas, c'est la guerre, où depuis toujours L Homme brille au plus fort de sa violente absurdité...
Une bouillie, celle qui vous retourne le coeur, sans comprendre quel sens dégoute-t-elle le plus. La chair et la boue se mélangent ad nauseam, devant nos yeux qui se brouillent faute de réelle force descriptive; quelques fulgurances dans l'ignoble, dès les premiers chapitres, tel ce vomi qui n'est que chien... oui, la guerre est insoutenable, mais se contenter d'en barbouiller les contours d'humeurs n'aide en rien, même à en prouver, encore une fois, sa sauvage absurdité.

Car on le dit talentueux, ce Prilepine, et je le crois volontiers, d'autres lectures à venir pourront me le prouver; ce premier roman, contrairement à l'avis éclairé de PatriceG, souffre pour moi de nombreux défauts, dont je tente ici de discuter malgré la difficulté du jugement négatif, qui peut faire hésiter le critique amateur à s'engager, toutes précautions d'usage sorties.

Pathologies donc, pluriel désignant à la fois la jalousie du narrateur envers les relations passées de sa compagne, et supposées les comportements de ces "spetsnaz" au combat, dont au final on ne saura pas grand chose, la partie tchétchène du livre étant centrée sur l'action, alternée avec ces flash-backs du narrateur, tantôt de son enfance, ou d'un âge adulte incertain où il y décrit sa vie avec Dacha. Je trouve cette alternance plutôt vide de sens, les temporalités ne se répondant qu'en creux, le prologue que l'on peut supposer postérieur à toute l'action noyant littéralement le tout.
Même habitué à la littérature russe, le va-et-vient incessant entre surnoms, patronymes et diminutifs des personnages, couplées à une analyse psychologique plus que sommaire, renforcent la désincarnation des protagonistes. le texte ne bénéficiant pas non plus d'une vraie force d'évocation du théâtre, suivre l'action devient difficile. Tout ceci pourrait être interprété comme volonté de brouiller, de rendre compte de ce maelström dégoulinant qu'est la guerre, l'auteur ayant une vocation de témoignage sans jugement clair, on le comprend bien.

Pour achever le tout, je trouve la couverture du livre particulièrement ratée, l'édition en poche ayant depuis corrigé le tir.

Voilà, je vais à présent boire une vodka en croquant dans un oignon, en attendant de recevoir, merci Babelio et les éditions des Syrtes, le dernier livre de Prilepine, confiant qu'il ait bien sa place dans le gratin des écrivains russes contemporains, au côté des Golovanov, Pelevine et autre Sorokine.
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