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Citations sur Les français de la belle époque (1)

L’enquête à laquelle procède en 1899 la Commission de l’enseignement de la Chambre abonde sur ce point en témoignages éloquents de recteurs et de chefs d’établissement. Le dreyfusisme de certains professeurs passe mal. L’accueil de boursiers choque certains parents soucieux des bonnes manières. Le principal de Pontarlier signale par exemple qu’il est de mode et de bon ton dans la bourgeoisie « de mettre ses fils dans les écoles libres ; on croit se donner ainsi un cachet d’aristocratie et des apparences de fortune. On a l’air de reprocher à nos établissements secondaires de s’être trop démocratisés. » À Vienne, aucune famille de la bonne bourgeoisie, médecins, avocats, avoués, notaires, officiers, gros industriels, ne confie plus son fils au collège. Le recteur de Caen va même jusqu’à écrire que le secondaire « ne se recrute plus que parmi les fils des plus humbles fonctionnaires, des petits artisans, des petits commerçants et des ouvriers ».
Ces propos excessifs soulignent l’enjeu : l’enseignement secondaire se définissait comme celui de l’élite et il entendait le rester. Or voici que les collèges privés, déjà très efficaces pour mener au baccalauréat, se mettaient à préparer, eux aussi, aux grandes écoles : le quart environ des candidats reçus à Polytechnique et à Saint-Cyr, 25 sur 60 à Navale, sortaient de chez les pères. Cette concurrence s’accentuait du fait qu’elle portait sur de très faibles effectifs ; les chiffres du secondaire cités plus haut ne doivent pas faire illusion : pour un gros tiers, ils sont gonflés par les élèves des classes élémentaires ou « petites classes », de la onzième à la septième. La cohorte qui suit la scolarité secondaire est très mince : en 1898, 3 % des enfants nés onze ans plus tôt seulement entraient en sixième, et à peine plus, 3,4 %, en 1910. Et les promotions annuelles de bacheliers n’avaient rien à voir avec celles d’aujourd’hui : elles augmentent à la Belle Époque, mais à un niveau très faible : 5 700 lauréats en 1900, 7 700 en 1913. Si le secondaire était bien le creuset où se formaient les élites, celles-ci constituaient un happy few.
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