Citations sur Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse du fils de Mau.. (58)
Parce que rien de pire n'existait au-delà de la privation de liberté, les prisonniers s'exprimaient plus librement dans l'univers du bagne que dans celui des vivants, où pour un vers dissonant on embastillait le poète.
« Mes pas sont trop courts pour s'inscrire dans les traces de mon père »
Privés d'espoir, il s'enlisaient dans la démence. Tels des voyageurs trompés par le mirage, les hommes hallucinés s'échouaient sur leur grabats. Perdus dans leur cauchemar éveillé, ils renonçaient devant l'insomnie sans recours.
Deux fois il avait frôlé la fortune. Mais qu'importe la distance qui vous sépare d'elle : un doigt, un cheveu ou une année-lumière, quand on passe à côté, on reste miséreux.
Dans cet univers particulier, à l'image de rochers immobiles au milieu d'un torrent, ils vivaient des moments où le temps s'écoulait autour d'eux sans être perçu au cadran de l'horloge.
La démence est l'au-delà de la mort. J'y suis allé, c'est terrible !
Portée par l'arrogance de sa jeunesse et servie par une beauté sans défaillance, elle s'adressait à ses consœurs avec de suaves intonations slaves: « balancez vos corsts et vos maris aux orties ! Libérez vos fesses ! Libérez vos seins ! »
Loin d'être légère contrairement aux médisances, elle exprimait ses conceptions avec conviction. Elle ne prônait pas la débauche, ni ne la pratiquait, elle tentait avec candeur de diffuser des opinions dont l'équation maîtresse était : une femme égale un homme.
Sur cette terre de nulle part, sur cette île de naufragés médusés dans un océan de solitude les corps abdiquaient et les esprits divaguaient, au cours des jours inachevés et des nuits avortées.