Le premier jour de l'année vietnamienne était aussi célébré longuement ; on le préparait plusieurs jours durant, et alors, il fallait prendre garde aux chats et aux chiens domestiques qui risquaient de finir en saucisses ; les plus pauvres, pour pouvoir festoyer dignement, attrapaient ce qui leur tombait sous la main.
J'eus quatre ans. Je m'imaginais que c'était un âge important, que je ne serais plus la même. Mais le matin de mon anniversaire, debout devant l'armoire à glace, je constatai que je n'avais pas changé et j'en fus déçue.
Nul ne prenait la peine de me faire la leçon pour me convaincre de la supériorité des Blancs sur les Jaunes. L'idée était dans l'air, je la respirais. Pourquoi serais-je allée chercher plus loin une justification ?