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Citations sur Les orages (37)

Est-ce que c’est vrai ce qu’on dit : qu ‘avant d’apprendre à parler les enfants voient des choses que les adultes ne voient pas. Que les très petits enfants sentent. Qu’ils savent. Justement parce qu’ils ne parlent pas. Ne s’assourdissent pas encore les sens du même bavardage que les adultes.
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J’ai bouffé la douleur de mon gosse jusqu’à m’en rendre malade, m’a dit Ehlmann l’unique fois où je l’ai vu, je l’ai bouffée sans même me rendre compte qu’elle entrait en moi, qu’elle m’envahissait, pénétrait à jamais chaque fibre de mon corps et de mes pensées, que je ne serais plus jamais le même.
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Pendant longtemps la ville n’avait eu que l’hôpital régional, mouroir écrasé de chaleur, posé tout au bout du goudron comme un signe, terminus de la route aussi bien que de la vie, avec son enfilade de dispensaires ensablés au beau milieu d’une esplanade étourdie de soleil.
Le plus sûr endroit pour mourir rek.
Et si par malheur tu es encore un peu trop vivant à ton arrivée de toute façon ils te finissent dans la semaine.
Il y avait eu un ou deux scandales mémorables.
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C’est entre ces murs qu’il a passé la moitié de sa vie. Entre ces murs que tout son être a encaissé le doublement de son âge depuis ses vingt ans. Entre ces murs, pour l’essentiel, que cela s’est passé : le vieillissement de son corps et sans doute de ses pensées.
(L’appartement, page 127)
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La longue procession de la vie s’est remise en ordre : son père, sa mère à la place du mort, comme il est d’usage de dire, malgré l’incertitude de cette désignation, la place du mort n’étant jamais, que je sache, la place d’un mort déjà mort, on ne songerait pas à le mettre là, même si ce pourrait être une jolie façon de lui réserver un dernier voyage, de laisser entrer dans ses yeux éteints une ultime vague de lumière et de rumeur du monde – en toute logique donc on ne devrait pas l’appeler la place du mort, seulement peut-être la place du mieux placé pour la mort, la place du favori, au vu des statistiques, de la meilleure cote, comme au tiercé, les jeux n’étant jamais faits, la vie n’aimant rien tant que déjouer les pronostics, toutes les places pouvant à tout moment devenir des places du mort, toutes les places étant intrinsèquement des places du mort, des places de futurs morts, à jamais, et bien malin qui oserait annoncer dans quel ordre.
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Folle qui croyais que l’existence ne me surprendrait plus.
J’ai peur et je suis heureuse, je suis là où je veux être, je nage dans l’eau qui m’a ramenée à la vie, je me sens sorcière, je me sens chamane unie à la mer toute-puissante par une nuit sans lune.
(La nuit, page 173)
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Ils ont pris leur rythme et finalement le vieux s’en sort, et le jeune l’encourage, le guide, le porte, s’exclame à chaque branche qui cède, et le vieux porté par la voix du jeune gagne en assurance, n’a plus que faire de l’épuisement, voudrait continuer toujours de manier l’engin parmi les fourrés, être à jamais celui-là qui débroussaille, découpe, élague. (Le taille-haie, page 45)
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La force monstrueuse de l'habitude qui avait fini par accoutumer ses nerfs et ses pensées même aux signaux d'alarme les plus désespérants. (Souvenir de la lumière)
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Elle se lève pour faire quelques pas en déplissant sa jupe, Il se permet un commentaire élogieux sur son physique. Ça l’agace tellement quand ce n’est pas le moment ! Elle se dit souvent, depuis qu’elle est entrée dans la quarantaine, qu’elle ferait mieux de s’en réjouir, mais ce n’est pas si simple. Elle n’a jamais trouvé le bon équilibre entre le besoin de plaire et la répulsion que provoquent chez elle les regards débauchés sur son corps lorsqu’elle emprunte les tapis roulants ou les escalators. Ces machines infernales dans les galeries marchandes et les aéroports lui font penser aux lignes d’abattage où l’on inspecte les quarts de bœufs.
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Il y a six photos. Six instantanés pris en quelques secondes six images sur lesquelles leurs expressions se modifient d’une pose à l’autre, la détente d’un éclat de rire succédant à un instant de gravité feinte, le flou d’un mouvement immaîtrisé à plusieurs secondes de concentration soutenue. Sur toutes on sent la même émotion : le bonheur d’être ensemble, et le désir de graver ce bonheur. La conscience qu’il ne durera pas toujours. Le besoin de le fixer. D’en attester la réalité. D’en manifester la saveur, le prix. De pouvoir un jour peut-être, plus tard, se le remémorer. Comprend-on, à les regarder, ce qui arrive ? Ces choses-là se deviennent aux seules expressions des visages ?
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