Un livre sombre comme sa couverture.
Quand j'ai commandé ce roman à la libraire, elle m'a regardé avec étonnement. Mais je savais où je mettais les pieds.
Le livre de
Laura Pugno est une cruelle plongée dans un futur proche rongé par une nouvelle maladie, le "cancer noir", infligée par le soleil. La yakuza règne et les
sirènes, découvertes quelques années plus tôt, sont élevées en bassins.
L'anti-héros, travaillant dans ce milieu traverse l'histoire comme un mort-vivant, s'enfonçant peu à peu dans sa descente aux enfers.
Le roman interroge le rapport aux autres espèces vivantes (notamment menacées) et nous tire dans le malaise permanent du fait de la proximité physique (a minima) des
sirènes avec les êtres humains.
Par certains aspects, "
Sirènes" m'a fait penser au "
Cadavre exquis" d'
Agustina Bazterrica.
Le grand livre des réécritures des figures monstrueuses se pare d'une rude mais brillante nouvelle page. Après les zombies de "
L'éducation de Stony Mayhall" de
Daryl Gregory (que j'avais adoré) et les loups-garous de "
Galeux" de
Stephen Graham-Jones (que j'avais beaucoup aimé), s'ajoutent les
sirènes de
Laura Pugno.
Je recommande, en précisant que certaines scènes pourraient faire exploser le curseur du malaise chez certaines personnes (et je le précise sans moquerie ou mauvais esprit).
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