Du (pays de) Wei, (Ki-tcha) se rendit dans (le pays de) Tsin ; il se proposa
de loger dans un lieu de halte ; il y entendit le son des cloches et dit :
— C’est étrange ! J’ai entendu dire que celui qui entre en contestation et n’est pas vertueux sera sûrement mis à mort ; or cet homme s’est rendu coupable envers son prince en profitant de cette localité ; (il devrait) être saisi de crainte ; mais il ne lui suffit pas (de ne pas avoir peur) ; comment peut-il en outre faire de la musique ? La situation de cet homme ici est comme celle d’une hirondelle qui aurait fait son nid sur une tente. Le cercueil de son prince n’est pas encore enterré ; est-il admissible qu’il fasse de la musique.
T’ai -po, de Ou, et Tchong-yong, frère cadet de T’ai -po, étaient tous deux fils de l’Auguste roi, (de la dynastie) Tcheou, et frères aînés du roi Ki-li. Ki-li était sage, et, de plus, avait un fils saint (appelé) Tch’ang ; l’Auguste roi désirait donner le pouvoir à Ki-li, afin de le faire ainsi parvenir à Tch’ang ; alors T’ai -po et Tchong-yong s’en fuirent tous deux chez les Man (du pays) de King ; ils tatouèrent leur corps et coupèrent leur chevelure pour montrer qu’ils n’étaient plus aptes (à succéder à l’Illustre roi, et pour se retirer ainsi devant Ki-li. Ki-li prit en effet le pouvoir ; ce fut le roi Ki ; ensuite Tch’ang devint le roi Wen.