Ce roman était intéressant, pas spécialement pour l'enquête en elle-même qui n'avait rien de transcendant, mais surtout pour la critique claire de la (mauvaise) gestion de la pandémie de Covid par le Parti communiste chinois.
L'auteur a toujours émis des critiques du pouvoir chinois, plus ou moins sous-entendues, dans ces romans, mais dans ce dernier c'est extrêmement flagrant.
Qiu Xiaolong ne mâche pas ses mots pour nous dévoiler la dure réalité de la Chine actuelle : pays de Big Brother dans lequel vos moindres faits et gestes sont étroitement surveillés avec des caméras absolument partout mais aussi des personnes payées pour cette tâche.
L'auteur nous montre également les horreurs engendrées par cette politique drastique de zéro Covid avec toutes les "victimes collatérales" : les personnes malades ou les femmes enceintes décédées parce qu'elles n'ont pu être admises à l'hôpital faute d'avoir un QR Code négatif de moins de 24 heures (oui, nous marchons sur la tête !).
L'inspecteur Chen, bien que ne travaillant plus vraiment pour la police, se retrouve à enquêter sur trois meurtres. Comme dit ci-dessus, je n'ai pas trouvé l'enquête exceptionnelle. Nous sentons bien que ce roman n'avait pas pour but premier d'être un simple polar, mais que l'auteur voulait surtout dénoncer des faits. Et pour ce faire, il a inséré dans l'histoire des éléments du dossier Wuhan (qui est bien réel), reprenant des témoignages des horreurs vécues sous cette fameuse politique zéro Covid.
Qiu Ciaolong a été très courageux d'avoir des mots aussi directs et de s'attaquer ainsi frontalement au pouvoir chinois, même si c'est sous couvert d'écrire de la fiction.