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Une enquête de l'inspecteur Chen tome 13 sur 13

Françoise Bouillot (Traducteur)
EAN : 9791034907878
224 pages
Liana Lévi (04/05/2023)
3.71/5   56 notes
Résumé :
Où sont passées les échoppes des rues de Shanghai où se pressaient les gourmets ? La politique sanitaire du gouvernement les a interdites. Que sont devenues les conversations du soir de la cité de la Poussière Rouge ? Les caméras omniprésentes et la surveillance sans faille des comités de quartier les ont fait disparaître. Bientôt des bulldozers raseront définitivement la cité et ses vieilles maisons shikumen.
Chen, le légendaire inspecteur, ne trouve un réc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre de ce roman est "Amour, meurtre et pandémie", mais il aurait tout aussi bien pu s'appeler "Corruption, Covid et poésie" car ce sont les thèmes principaux abordés dans ce roman policier chinois, qui se passe à Shanghai au début du Covid.
Plus qu'un roman policier, il s'agit ici d'un roman dénonçant le sort des habitants au moment de l'annonce du Covid en Chine, lesquels ont été largement sacrifiés, afin de ne pas entacher l'image du parti.
La corruption est présente à tous les niveaux, ainsi que le mensonge pratiqué à grande échelle par l'état, et cela génère une ambiance de terreur bien plus forte que ne le fait la menace du Covid.
J'ai beaucoup aimé le personnage principal, un ex-inspecteur de police qui a été désavoué par le parti, mais qu'on vient rechercher quand une série de meurtres se produit.
Il pourra ainsi être plus ou moins réhabilité ou sacrifié selon qu'il réussira ou non sa mission.
L'ex-inspecteur Chen Cao est un féru de littérature et de poésie et cela allège un peu l'atmosphère du roman.
Un roman court et qui se lit vite, à l'ambiance lourde, mais avec de jolis passages littéraires et des pointes d'humour.

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On a connu Hercule Poirot, détective Belge et anglophile, Jean-Baptiste Adamsberg, inspecteur parisien pelleteux de nuages, Harry Bosh, flic désabusé dans la cité des Anges, Luther l'inspecteur insomniaque des bords de la Tamise et tant d'autres, il faut compter depuis quelques années avec l'inspecteur poète Chen Cao de Shangaï. personnage pour le moins assez atypique dans l'univers de la littérature policière.

Depuis « Mort d'une héroïne rouge » en 2001, il est le héros récurrent de plusieurs enquêtes dans une société chinoise moderne gangrénée par l'argent.

Dans son dernier ouvrage, Qui Xiaolong nous montre le quotidien d'un inspecteur sous un régime communiste perdu en pleine pandémie et la politique du zéro Covid

L'auteur a vécu dans sa chaire les dérives de la Révolution culturelle. Son père est une victime des Gardes rouges et lui-même interdit d'école.

Vivant désormais aux Etats-Unis, l'écrivain décrit encore et encore la vie quotidienne à Shanghai, sa ville natale, et les abus de l'autoritarisme. L'inspecteur Chen va se retrouver en étau entre un Parti-Etat obsédé par la stabilité et une population infantilisée, usée par la corruption et la propagande.

C'est peut-être l'une des meilleures enquêtes de l'inspecteur Chen Cao. Qiu Xiaolong, avec une écriture poétique, continue d'ausculter la société chinoise comme personne. Amour, meurtre et pandémie, un roman contre les dérives d'un Etat policier. Et toujours le charme opère.

Il faut dire que l'inspecteur Chen n'est pas un flic comme les autres. Il est le cousin d'Extrême Orient de nos chers policiers bien de chez nous, poète comme Jean-Baptiste Adamsberg, inquiet et torturé comme Erlendur Svenson. description méticuleuse de l'histoire politique de la Chine contemporaine, comme dans toute bonne série noire, «Amour, meutre et pandémi/e " en dit beaucoup sur notre monde d'aujourd'hui, pour qui sait lire entre les lignes.
Lien : http://filou49.canalblog.com..
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Nous avions laissé l'inspecteur Chen Cao et sa jeune secrétaire Jin dans les montagnes jaunes, où Chen, en convalescence (mise au placard) réfléchissait à la réforme au système légal chinois (accompagné d'un livre des enquêtes du juge Ti de van Gullik). Si la question était : le parti est-il au-dessus des lois ? Ici,  la situation de crise de notre roman y a répondu : oui !

Dans ce court roman (220 pages), nous sommes en 2020, et le peuple chinois fait face à une crise sanitaire sans précédent, celle du COVID. le Parti communiste chinois (PCC), a décidé une politique stricte de lutte contre la pandémie, c'est le "zéro COVID". Et pour y arriver, le PCC n'hésite pas à confiner des dizaines de millions de personnes a Wuhan, dans des conditions de surveillance, privation de liberté proches de celles de  "1984" de George Orwell (livre que Xiaolong cite tout au long du roman). le parti réactive les Comités de quartier, les gardes rouges, pour surveiller les mouvements d'opposition à sa politique et met aussi tous les moyens techniques modernes de surveillance, ordinateurs, caméras, smartphones...

Chen Cao, de plus en plus désabusé, vieilli, surveillé et mis à l'écart,  est de retour à Shanghaï, dans son vieux quartier de "la poussière rouge" en voie de démolition . 

Trois meurtres ont lieu près de l'hôpital local, et Hou, représentant du Parti local va demander au "fameux et très respecté" Chen Cao de les résoudre car il n'est pas question de laisser penser que le PCC n'a pas le contrôle de la sécurité et du bien être du peuple.

Par ailleurs, un ami de Chen Cao, Molong tient un journal sur ce qui se passe à Wuhan, l'épicentre de la crise COVID, "le dossier Wuhan". (Autre similitude avec 1984).

Tout en menant l'enquête, Chen Cao va renouer avec ses contacts pour diffuser ce dossier... c'est dangereux, interdit par le Parti, et Chen Cao risque "la vaporisation" (1984) à la chinoise ou Shanghuy (enlèvement-disparition par le parti)...

L'enquête, sous contrôle du parti, si elle est assez classique, va, comme toujours chez Xiaolong, révéler les excès de la politique de la dictature du parti sur la société chinoise. Chen l'érudit, amateur de bonne chère et de littérature étrangère, assagi, nostalgique de sa jeunesse, et critique invétéré du parti, va nous rappeler les méfaits de la Révolution Culturelle sous Mao (à partir de 1966), puis l'ouverture économique  de Den Xiaoping qui mène à la toute  puissance du PCC actuel pour préserver "globalement" les avancées vers le "socialisme" (ironie)...

Le parallèle avec 1984 est fort car si dans le roman d'Orwell, on voit deux classes sociales "le parti" et les "prolétaires", ici c'est la bureaucratie et ses parasites (privilégiés avec des hôpitaux réservés) face au peuple chinois enfermé avec les portes clouées, confiné dans des centres ou hôtels sanitaires, surveillé, qui n'a pas le droit de se soigner sans certificat de bonne santé... La dystopie de 1984 d'Orwell est devenue réalité, jusqu' à l'absurde...

C'est un roman qui nous rappelle aussi, à travers la Chine, cette crise sanitaire mondiale que nous avons aussi vécu ici, en Europe, sans parti autoritaire certes, mais avec une surveillance accrue (attestation, confinement, contrôle par les forces de police, interdiction des manifestations ou regroupement, etc...). Une crise qui a permis aux Etats de droits de s'affranchir des lois pour instaurer des régimes spéciaux... 

Si je recommande ce petit roman parce qu'il nous fait comprendre la Chine sous contrôle du PCC et qu'il est très agréable à lire, comme tous les romans de Qiu Xiaolong, je pense qu'il vaut mieux avoir lu ses précédents opus tant il en est fait référence.
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Un roman policier qui se déroule à Shanghai au début de l'épidémie de Covid. L'enquête concerne trois meurtres commis près d'un hôpital, la police suspecte des meurtres en série. C'est l'érudit inspecteur Chen qui enquête, mais il est en convalescence et plus ou moins tombé en disgrâce, il agit donc sous la surveillance vigilante de Hou, un officiel du Parti.

Pour ceux qui connaissent l'inspecteur Chen (je ne connaissais pas) il émaille ses enquêtes d'extraits de poèmes chinois et étrangers. C'est très déroutant, et cela ralentit considérablement le rythme de l'enquête, je n'ai pas trop aimé. Dans cet opus, il cite également abondamment 1984 d'Orwell, pour dénoncer la politique du pouvoir chinois face à l'épidémie. le Parti a fait le choix du « zéro covid », et Chen y voit un abus de pouvoir et de surveillance, responsable de nombreuses morts collatérales à Wuhan. (L'auteur précise en début du livre que l'oeuvre est une fiction mais que les faits s'étant déroulés à Wuhan sont réels tels que relatés dans « le Dossier Wuhan »). Tout en dénonçant la surveillance du Parti et la comparant à celle de Big Brother dans 1984, Chen va pourtant être bien aidé dans son enquête par les images des caméras de surveillance.

La politique chinoise est dénoncée tout au long du livre, c'est un livre « à charge » - l'auteur réside d'ailleurs aux Etats-Unis. C'est stupéfiant de découvrir tous les mensonges et les abus qui ont été commis lors de l'épidémie.

Sinon, l'enquête elle-même ne commence réellement qu'au premier tiers du livre, elle n'a rien de compliqué. Les situations décrites sont poignantes et tragiques. Après résolution de l'enquête (et rectification par le Parti), Chen souhaitera reprendre des traductions d'oeuvres étrangères en soutien à ceux qui dénoncent les abus du Parti.
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La Chine change, la Chine reste immuable
Ce n'est pas le premier livre où je retrouve Chen Cao, ancien inspecteur de police de Shanghai, mis en retrait (un peu forcé) de ses fonctions parce qu'il dérange. J'ai donc beaucoup apprécié de lire une nouvelle aventure de cet homme qui, à son petit niveau, essaie de lutter contre le parti chinois.
Cette fois-ci, c'est le Parti qui fait appel à lui, ce qui est pour le moins surprenant puisque le but est de le tenir à l'écart. Alors pourquoi ? Est-ce pour mieux le manipuler, pour mieux le surveiller ou pour donner une sorte de légitimité à ce qu'il découvrira, vu qu'il est plutôt bien considéré par les citoyens ? Connaissant le PCC (parti communiste chinois), cette décision n'est certainement pas anodine.
Trois meurtres ont été perpétrés vers l'hôpital et Hou Guohua, le directeur du personnel de la municipalité se déplace lui-même au domicile de Chen pour lui demander de l'aide. Comme ce dernier est en train de travailler avec sa jeune secrétaire Jin, c'est à eux deux (elle sera là pour l'accompagner dans ses investigations) qu'on demande de résoudre et surtout de stopper cette série de crimes. En effet, les bruits les plus fous courts. Nous sommes en pleine épidémie de COVID, si du personnel médical est assassiné, n'est-ce pas parce qu'ils n'a pas soigné, ou mal, certains malades ?
Chen est très surpris qu'on lui confie cette tâche mais ça va lui permettre de sortir un peu, de bouger, de s'occuper, et il accepte. Jin est enchantée. Cette jeune femme est en admiration devant Chen. Elle a commencé par un peu de secrétariat avant de l'assister. Sa sagacité, son esprit de déduction font merveille et elle apprend énormément auprès de lui. Ils entretiennent une relation ambiguë car la liberté a disparu de leur pays. Il y a d'ailleurs, tout au long du roman, outre des extraits de poèmes dont est friand le policier, une comparaison avec « 1984 » de George Orwell. C'est bien pensé et ça fait peur pour le pays où ils vivent….
Au-delà de la résolution des crimes, c'est l'atmosphère de cette histoire qui en fait toute sa richesse. L'auteur par l'intermédiaire de ses personnages, nous présente plusieurs coins du pays, dont ceux où le COVID est très présent. Une ombre plane en permanence, c'est lourd, étouffant et anxiogène. Les habitants sont enfermés, contrôlés, surveillés à l'extrême. Qiu Xiaolong dénonce ce qui s'est passé pendant la pandémie. Il parle des mensonges, des fausses informations, de la manipulation des résultats des tests, du fait qu'il faut ruser pour sortir, obtenir des nouvelles de sa famille, ou tout simplement communiquer car tout, absolument tout, est sous contrôle. « Nous n'avons pas seulement des caméras de surveillance ordinaires, mais aussi des caméras de surveillance humaines que sont les comités de quartier. » « le noeud coulant du contrôle gouvernemental n'avait cessé de se resserrer, et on ne pouvait pas négliger les problèmes que risquait de vous causer un simple appel téléphonique. »
Le parti a lavé le cerveau du peuple mais certains luttent encore. Pourtant n'importe qui, à n'importe quel moment, peut être accusé de « délit de pensée ». Lire des ouvrages comme celui-ci nous rappelle notre bonheur d'avoir encore une certaine liberté de mouvement. Oui, nous devons être vigilants pour éviter les dérives. Mais quand on imagine la vie en Chine, on frissonne… Amour, meurtre et pandémie est bien plus qu'un roman, c'est une piqûre de rappel, peut-être même une forme d'appel au secours.
Servi par une écriture délicieuse (merci à la traductrice) avec des poèmes choisis pour le message qu'ils offrent, ce texte m'a beaucoup touchée.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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critiques presse (3)
LesEchos
13 juillet 2023
Qui oserait s'en prendre au corps médical en pleine crise pandémique, dans une Chine qui a décrété qu'elle ferait mieux que l'Occident ? « Amour, meurtre et pandémie », le polar coup de poing de Qiu Xialong.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Culturebox
26 juin 2023
Qiu Xiaolong, avec une écriture poétique, continue d'ausculter la société chinoise comme personne. Amour, meurtre et pandémie, un roman contre les dérives d'un Etat policier.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaCroix
12 juin 2023
Dans une nouvelle intrigue palpitante à Shanghaï, en pleine épidémie ravageuse du Covid, le Chinois Qiu Xiaolong dénonce la paranoïa d’un régime communiste et les souffrances d’un peuple.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le nœud coulant du contrôle gouvernemental n’avait cessé de se resserrer, et on ne pouvait pas négliger les problèmes que risquait de vous causer un simple appel téléphonique.
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Nous n’avons pas seulement des caméras de surveillance ordinaires, mais aussi des caméras de surveillance humaines que sont les comités de quartier.
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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir. Qui contrôle le présent contrôle le passé.
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Vidéo de Xiaolong Qiu
À l'occasion de la 19ème édition du salon "Lire en Poche" à Gradignan, Qiu Xiaolong vous présente son ouvrage "Amour, meurtre et pandémie" aux éditions Liana Lévi.
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